Portland repousse encore un peu plus les Spurs dans leurs doutes : victoire essentielle des Blazers, victoire collective, victoire méritée
Le 07 févr. 2020 à 06:39 par Giovanni Marriette
C’était un peu le choc mou de la soirée, le choc du ventre mou. Le genre de match qui décide qui de Guingamp ou Rennes disputera la Coupe Intertoto, et celle-là elle est pour mes trentenaires sûrs. Deux équipes présentant la particularité d’avoir un besoin immense de victoire, et forcément l’une des deux qui s’en tirerait déçue, parce qu’ici on joue au basket et pas au foot, parce qu’ici un match ne peut pas se terminer sur le score excitant de 0-0.
Et à 6h du matin heure française, qui fait la gueule ? Les… Spurs, évidemment. Longtemps en tête mais jamais à l’abri et encore moins rassurés, les Texans auront donc fini par s’incliner, pour la 29ème fois de la saison déjà. Victimes de la folie furieuse de Damian Lillard ? Même pas. Victime de leurs propres maux pour commencer, à avoir une défense qui encaisse cette nuit encore 125 pions, victime également de son manque de leadership, DeMar DeRozan s’éant présenté cette nuit au Moda Center dans une forme que l’on qualifiera de middle. Peut-on raisonnablement gagner un match de basket quand Trey Lyles est votre meilleur marqueur ? Hum. Disons simplement que les Spurs auront proposé autre chose face aux Blazers, avec notamment un LaMarcus Aldridge rapidement efficace dans la raquette, mais que par la suite le collectif et l’attaque des Blazers auront progressivement pris le pas jusqu’à créer un écart définitif à quelques minutes seulement de la fin du match.
Le point fort des hommes de Terry Stotts cette nuit ? Ne pas avoir eu à se reposer sur les seules ailes de leur meneur. Hassan Whiteside a une fois de plus exploité au mieux les faiblesses de la raquette texane, Carmelo Anthony s’est rappelé au bon souvenir de ses années lors desquelles il shootait à bon escient (années imaginaires hein, on est d’accord), Damian Lillard a mis quelques gros tirs mais n’en a pas abusé non plus, C.J. McCollum a enfin apporté son écot en attaque et a même défendu par séquence, alors que sur le banc le petit Gary Trent Jr. n’est pas seulement le sosie de Patty Mills mais bien un mec devenu – déjà – meilleur que lui au basket. A l’arrivée une victoire étriquée mais on ne peut plus logique des locaux, qui repoussent ce matin les Spurs toujours plus loin dans la course aux Playoffs et qui continuent pour leur part d’y croire après un début de saison pourtant cataclysmique.
C’était un match à gagner et les Spurs l’ont perdu, et c’est peut-être bien cette phrase qui sera l’épitaphe de la saison des Texans. Car le temps passe vite très cher, et le temps va commencer à presser si vous ne voulez pas être “l’équipe qui a brisé une série de 23 saisons consécutives en Playoffs”. Vous êtes prévenus, alors au boulot bordel.