Sekou Doumbouya se heurte au rookie wall : une étape nécessaire pour le padawan des Pistons

Le 31 janv. 2020 à 10:50 par Benoît Carlier

Sekou Doumbouya
Source image : NBA League Pass

Si nous nous étions fait plaisir en partageant les premiers exploits retentissants de Sekou Doumbouya en NBA, il est aussi important de dire quand les choses se passent un peu moins bien. C’est justement le cas en ce moment du côté de Detroit, un passage obligé pour le rookie qui va être jugé sur sa capacité à rebondir.

Tout va très vite en NBA. C’est ce qu’est en train de réaliser le petit dernier de la communauté française chez l’Oncle Sam. Intronisé titulaire dès son huitième match avec les Pistons, il a peut-être réalisé le poster de l’année sur ce pauvre Tristan Thompson. Dans son élan, l’ancien espoir de Poitiers et Limoges a enregistré des moyennes de 14 points, 5,3 rebonds et 1 interception pendant huit sorties ce qui lui a valu de recevoir de nombreuses louanges de la part des observateurs et de ses coéquipiers. Mais comme on pouvait s’y attendre de la part du plus jeune joueur de la Ligue à 19 ans et quelques jours, Doums marque un peu le pas dernièrement. Jusqu’à ce tournant de Brooklyn mardi soir où il a récolté son deuxième 0 en trois matchs. Sur le papier, rien d’affolant évidemment de la part d’un rookie qui n’a encore pas l’habitude du rythme NBA avec ses 22 matchs en carrière. Mais les stats et la défaite ont fait mal et Dwane Casey a souhaité clarifier les choses en conférence de presse. Attention, ça ne fait peut-être pas plaisir à entendre, mais ça fait partie du métier.

“Le plus/minus de notre rookie ce soir était de -20 en 7 minutes. Je ne sais pas à quel point il faut mal jouer pour en arriver là. Il faut que nous l’aidions à retrouver la flamme parce qu’il a perdu ce zeste, ce feu qu’il avait en lui dans les premières semaines. On va le remettre sur pieds. Encore une fois, c’est encore un jeune joueur et on va l’aider à retrouver la flamme. C’est beaucoup pour un joueur qui a à peine 19 ans. Il doit grandir. Il a le talent, on doit juste continuer à le développer, pas seulement en tant que basketteur mais aussi en tant qu’homme. Il doit comprendre ce que ça veut dire d’être un pro. Il y a des chances pour qu’il retourne en G League, juste pour avoir plus de temps de jeu et retrouver cette soif, travailler sur ses fondamentaux et qu’il ait plus de temps pour s’entraîner parce qu’on ne s’entraîne pas beaucoup. On va regarder tout ça dans les prochains jours.”

On vous avait prévenu, ça pique un peu. On ne reverra donc peut-être pas de sitôt de natif de Conakry sur un parquet de la Grande Ligue. Un changement de vie un peu abrupte pour celui qui s’était déjà fait à son nouveau statut de starter mais qui a pour but de le servir sur le long terme. Car malgré ce dunk qui a fait le tour du monde ou sa pointe à 24 points contre Boston, l’apprentissage est encore long et Sekou est loin d’être arrivé à sa destination. D’autant qu’avec un bilan de 17 victoires pour 32 défaites, les Pistons sont encore dans le coup pour accrocher le wagon des Playoffs de manière assez inespérée. Alors Detroit n’a pas trop le temps de faire dans la pédagogie ou le sentimentalisme avec son 15ème choix de Draft qui aura l’occasion de se racheter un peu plus tard. C’est peut-être le début d’une période un peu plus compliquée pour Doumbouya mais il a tout pour réussir en NBA comme le COY 2018 le souligne. Parfois trop tenté par le shoot extérieur, il a le physique pour faire un carnage s’il s’aventure un peu plus dans le trafic en drivant. C’est en côtoyant des joueurs comme Andre Drummond et surtout Blake Griffin qu’il va pouvoir continuer à apprendre pour se développer et atteindre son plein potentiel. Et ça ne viendra pas en quelques semaines.

On verra peut-être moins Sekou Doumbouya avec les Pistons dans les prochaines semaines mais pas de panique : le Frenchie est un investissement sur le long terme pour Detroit. A son âge, le temps de jeu est la clé pour progresser, que ce soit en G League ou chez les grands. Alors surtout courage et ne baisse pas les bras, ton heure de gloire viendra.

Source texte : ESPN