Top 30 des franchises la décennie : les Golden State Warriors, champions incontestables des années 2010, dans le fond et dans la forme (#1)
Le 31 déc. 2019 à 13:48 par Nicolas Derrien
Il est l’heure. L’heure de fermer la page sur les années 2010, et donc de fermer la page sur dix ans de NBA et de souvenirs plus ou moins ancrés, plus ou moins légendaires. Il y a ceux dont on se rappellera encore dans cinquante ans et ceux qui disparaitront au rythme des exploits de notre génération contemporaine, mais aujourd’hui et avec un regard tout neuf sur ces dix dernières années, nous nous sommes donc amusés à… trancher dans le vif. Place aux premiers du classement, sans surprise, les Golden State Warriors.
Classer les trente franchises de la Ligue, de 1 à 30 cela va sans dire, en prenant en compte aussi bien les victoires en saison régulière que les trophées individuels, le palmarès des printemps ou les stars passées en ville. Exercice difficile, ô combien discuté et évidemment toujours discutable, mais qui aura au moins le mérite d’être posé. Exercice subjectif également, qui prend en compte des chiffres mais aussi des ressentis, et que l’on vous demandera donc de respecter ou de débattre, seulement et seulement si vous faîtes l’effort, comme nous, de vous creuser un peu les méninges et de jeter un coup d’œil derrière votre épaule, sur ces dix années de NBA qui nous contemplent.
- Saisons prises en compte : de 2009/10 à 2018/19
- Critères étudiés : les victoires en saison régulière, le palmarès en Playoffs, le nombre de All-Stars et les trophées individuels
- Objectivité : celle de fans NBA
C’est bon, on y est. Qui dit dernier jour de l’année 2019 dit aussi fin de ce Top 30 des franchises de la décennie. Et sans surprise – surtout pour ceux qui ont suivi les 29 épisodes précédents – ce sont les Warriors qui viennent occuper la première place du classement. En même temps, avec cinq Finales NBA et trois titres en dix ans, difficile de faire mieux.
Le bilan en régulière : 505 victoires – 299 défaites
De Mark Jackson à Steve Kerr, les Dubs ont effectué une grosse montée en puissance jusqu’à cette fameuse saison historique achevée avec un bilan record de 73 victoires et 9 défaites grâce à un Stephen Curry complètement injouable. Personne ne peut en dire autant, pas même les Bulls de 1996. Par la suite, les Guerriers de la baie ne se fouleront pas trop en saison régulière et squatteront tranquillement la première ou la deuxième place de l’Ouest jusqu’à mi-avril. On est quand même sur six saisons à plus de 50 victoires avec une insolence qui leur vaudra d’avoir la majorité des franchises NBA à dos. Et ils s’en aperçoivent bien salement cette année…
Le bilan en Playoffs : même pas de Threepeat, décevant
Cinq Finales NBA dans les pattes dont trois titres en 10 ans. Ah oui, les fans des Warriors se sont régalés ces dernières années. D’ailleurs, le nombre de supporters a bizarrement triplé à Golden State… Petit sondage comme ça, qui se rappelle de Kelenna Azubuike et Vladimir Radmanovic ? Il parait que c’est le jeu, surtout à la naissance d’une nouvelle dynastie comme ce fut le cas à Oakland. Cependant, malgré cette domination quasiment sans partage, la bande à Curry n’aura pas réussi à glaner ce fameux Threepeat. Il faut dire que le sort a joué contre eux l’année dernière et on se souvient tous de ce scénario improbable contre les Cavs en 2016. Toutes les sorties de Draymond Green, les machouillages de protège dents de Steph et l’insolence de KD ont été punis. Comme dirait un philosophe français, la roue tourne a tourné.
Les joueurs majeurs
- 5 All-Stars : Stephen Curry (6), Klay Thompson (5), Kevin Durant (3), Draymond Green (3), David Lee (1)
- 2 MVP : Stephen Curry (2015, 2016)
- 1 DPOY : Draymond Green (2017)
- 1 COY : Steve Kerr (2016)
Pas besoin d’aller chercher bien loin pour trouver les joueurs marquants de la décennie. On commence avec le fameux “cinq de la mort” composé par Stephen Curry, Klay Thompson, Andre Iguodala (le célèbre MVP des Finales 2015), Kevin Durant et Draymond Green. Il faudrait le faire exprès pour ne pas gagner avec ce roster. On n’oublie pas les galériens du début de la décennie, Monta Ellis, Stephen Jackson, Corey Maggette, Dorell Wright et Reggie Williams pour les plus nostalgiques et Ronny Turiaf pour la French Touch. Big up aussi à tous ceux qui étaient là pour le premier titre, en 2015. David Lee, Andrew Bogut et Harrison Barnes mais aussi Festus Ezeli, Leandro Barbosa ou encore Marreese Speights et son spot sur lequel on a envie d’appuyer au-dessus de son crâne. Impossible d’oublier aussi les célébrations de Kent Bazemore, le retournement de veste raté d’Anderson Varejao qui se trouvait toujours dans le mauvais camp lors des Finales, le nasty de Zaza Pachulia, ce ring chaser de David West, la mentalité de Matt Barnes, la parade de Jordan Bell, le porte-bonheur Patrick McCaw, le duo de MVP du Shaqtin’ A Fool formé par Nick Young et JaVale McGee, le passage éclair de Boogie et l’exemplarité de Shaun Livingston en back-up indéboulonnable de Stephen Curry. Enfin, on ouvrira en encourageant la nouvelle génération représentée par Eric Paschall, Ky Bowman, Alen Smailagic et le fighting spirit de Kevon Looney qui méritait bien sa mention. On attendra juste de voir la suite pour savoir si D’Angelo Russell peut également rentrer dans ce paragraphe.
Le cinq majeur de la décennie : Stephen Curry – Klay Thompson – Andre Iguodala – Kevin Durant – Draymond Green
Le souvenir du rédacteur
Si on devait résumer l’insolence des Warriors en une performance, ce serait sûrement ce match de Stephen Curry contre OKC le 27 février 2016. Depuis le début de la saison, le meneur est tout simplement en feu tous les soirs mais là ça va frôler le ridicule. Golden State fait presque tout le match derrière, le Chef va même se tordre la cheville au début de troisième quart-temps. Mais aucun problème, les Guerriers reviennent à la fin du match sous l’impulsion des shoots du parking de Steph et arrachent une prolongation. À quatre secondes la fin, les deux équipes sont à égalité. Il reste un temps-mort, mais le futur MVP unanime prend la balle, s’avance au niveau du logo, prend un shoot improbable, filoche, et win pour les Warriors. Sans doute un des game winners les plus improbables de l’histoire. Tout en insolence, comme cette équipe.
La forme actuelle
Le moment gênant du récapitulatif… Après cinq ans au sommet de la NBA, les Warriors se retrouvent aujourd’hui aux derniers postes de la Ligue. Avec le départ de KD, la blessure de Klay Thompson, puis celle du Chef Curry, Golden State se retrouve un peu à poil et c’est presque une équipe de G League que les premiers abonnés du Chase Center suivent cette saison. Même D’Angelo Russell enchaîne les passages à l’infirmerie, à croire que la nouvelle salle des Warriors a été construite sur un cimetière indien. Mais d’un autre côté, choper le premier pick de Draft en attendant le retour des Splash Bro, ce n’est pas dégueu comme plan.
La projection pour la décennie 2020
Alors là, très bonne question. On aurait tendance à être optimiste pour l’année prochaine, car avec les retours de Steph et Klay, ça donnera une équipe plus que respectable avec Draymond Green et D’Angelo Russell, s’il est encore là. La vraie question se pose sur la deuxième moitié de la décennie. Les Warriors arriveront-ils à gérer la transition post-Curry ? Quand le meilleur joueur de l’histoire d’une franchise met un terme à sa carrière, c’est toujours difficile de se relever directement derrière. À part s’ils nous font une Dallas en sélectionnant un prodige à la Draft l’année de la retraite du Chef.
Les Warriors ont vécu les plus belles années de leur histoire et ont énervé tout le reste de la Ligue tant ils ont été dominants durant leurs cinq années de règne sur la NBA. Aujourd’hui, Golden State vit sûrement un des pires moments que la franchise ait connu et un drôle de roller coaster. Kevin Durant, Klay Thompson, Stephen Curry blessés et une Finale NBA perdue en l’espace de six matchs. En termes karma négatif, c’est violent là. Alors on leur conseil d’accrocher des attrapes-rêves, des fers à cheval, des trèfles à quatre feuilles, tout ce qu’ils veulent, sur le Chase Center. Si ça continue comme ça, même les adversaires auront peur de poser un pied sur ce parquet.