Les Sixers bipolaires sont de retour : tabasser les Bucks mercredi, foirer son match à Orlando vendredi, bonjour la frustration

Le 28 déc. 2019 à 10:27 par Bastien Fontanieu

embiid sixers
Source image : NBA League Pass

Peut-il y avoir meilleur symbole de la frustration que représentent ces Sixers cette saison ? Peut-on trouver meilleur exemple que celui-ci, celui de cette semaine, avec un des grand-écarts les plus affolants qu’on a pu voir depuis des semaines ? Difficile à dire.

Un pas en avant, douze pas en arrière. Une lueur d’espoir, une gros nuage pluvieux. Une gourde d’optimisme, une baignoire de pessimisme. On pourrait continuer pendant encore longtemps, mais vous avez compris l’image. Philadelphie a un don, cette saison, qui appartenait d’ailleurs aux Celtics de la saison dernière. Diablement talentueux, remplis à tous les postes, attendus tout en haut de la Conférence Est… mais incapables de satisfaire les projections de tout le monde, et avant cela de celles faites par les membres de l’équipe. Ce n’est pas une frustration liée à un petit désir personnel, un fan égaré qui est mécontent parce que son équipe perd. Non, c’est plutôt en se penchant sur ce qui a été dit et affirmé (1ère place à l’Est) qu’il y a soupir, exaspération, incompréhension. Ce mercredi, les Sixers étaient le talk de toute la Ligue, jusqu’à ce que Pat Beverley fasse des siennes. Avec la victoire de Philly face aux Bucks, et avec la manière s’il-vous-plaît, c’est comme si les matchs précédents foirés par Ben Simmons et ses potes étaient mis de côté. Allez, on passe l’éponge, on tourne une page, on a bien vu que vous étiez capables de jouer comme une équipe jouant réellement le titre, ça ira pour cette fois. Sauf que, de manière totalement consciente ou inconsciemment, on attendait forcément un peu plus. On attendait un potentiel déclic, un petit coup de boost collectif qui motive les troupes et enclenche une dynamique de victoires consécutives. Une streak quoi, rien de plus, rien de moins. Normalement, quand tu tabasses les Bucks à domicile, se ramener à Olrando et craindre pour sa propre vie n’est pas très justifié. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé, le Magic a fait le job pour remettre les habitants de Pennsylvanie dans le pire siège possible.

Par où commencer ? On ne sait pas, tant il y a de choses à dire. L’attitude générale, cette flemme incroyable comme si la rencontre n’avait aucune importance pour les poulains de Brett Brown. Il aura quand même fallu attendre à la 46ème minute du match pour voir les Sixers se réveiller et tenter un run ultime. Bien trop tard, forcément. Les shoots rentrent enfin, les efforts sont là, mais c’est littéralement l’image de l’élève surdoué qui se sait surdoué, qui n’en branle quasiment pas une toute l’année en se basant sur ses facilités, qui se pointe au Bac en révisant l’avant-veille et affirmer qu’il va s’en sortir. Malheureusement, ça n’est pas passé cette nuit. Et l’idée ici n’est pas de dire que Philly a perdu contre une équipe de CFA, le Magic a collectivement fait son travail pour emmerder les visiteurs, défensivement notamment et dans le dernier quart-temps en attaque. Fultz en début de rencontre, puis Fournier, Gordon, Vucevic, chacun y est allé de sa petite production personnelle pour permettre aux hôtes de l’emporter. Chapeau Orlando, rien à dire là-dessus. Le problème majeur reste avant tout concentré sur les Sixers, cette équipe qui génère davantage de frustration que d’admiration autour de la Ligue. Un soir, on a l’impression de voir le représentant de l’Est lors des prochaines Finales NBA, puis trois jours après, c’est une collection de joueurs fatigués qui semblent se rencontrer pour la toute première fois. Ce qu’on espère ? C’est que cette nuit, la rencontre face au Heat nous permettra de voir un autre visage, celui de ce mercredi lorsque le mode antenne nationale était activé. Mais on en revient à la question initiale, il s’agit d’un espoir plus qu’une attente. Philadelphie est tellement imprévisible cette saison qu’on préfère mettre les projections de côté et attendre que cela se réveille réellement… si cela se réveille un jour.

C’est le combiné qu’on retiendra le plus, probablement, si la saison des Sixers se termine tristement loin du mois de juin. Une merveille un mercredi soir, puis une bouse totale le surlendemain. Aussi frustrants qu’incompréhensibles.


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