C’est l’anniversaire du buzzer beater de David Lee : petite leçon d’histoire sur le tir le plus rapide de l’histoire des Knicks
Le 20 déc. 2019 à 17:15 par Thomas Gaudet
Il y a 13 ans jour pour jour, David Lee plantait pour les New York Knicks l’un des buzzers les plus fous de l’histoire de la franchise et même de toute la NBA, héritage direct d’un shoot pris dans une situation très similaire signé Trent Tucker. Pour ceux à qui tout cela ne dit rien, on vous explique.
C’était un 20 décembre 2006 et les Knicks recevaient les Charlotte Bobcats au Madison Square Garden. Deux équipes qui ironiquement finiront ex-æquo à la onzième place à l’Est et qui ne verront pas les Playoffs. Mais la première saison d’Isiah Thomas comme coach des Knicks, bien que peu glorieuse, nous offrira un shoot qui restera dans les annales. Nous sommes à la fin de la deuxième overtime de la rencontre, le score affiche 109 partout et le chrono 0,1 seconde. On semblait se diriger tranquillement vers une troisième prolongation sous les yeux de Patrick Ewing, Michael Jordan et Charles Oakley, présents dans les tribunes, qui avaient tous les trois bien choisi leur jour pour venir voir jouer les Knickerbockers (il y a un lien vous verrez). Isiah Thomas dessine un système en leur faisant un clin d’œil, le jeu reprend, Jamal Crawford se prépare à faire la remise en jeu et z’est parti : David Lee, sur le terrain, feinte un écran dans le dos de Derek Anderson et part en back door. JC envoie une passe près du cercle et Mr Lit s’élève alors au-dessus de tout le monde, tip-in, ball game. David effleure la balle de sa main droite (heureusement qu’il est ambidextre) et offre une victoire aussi démentielle qu’improbable à ses coéquipiers. Le MSG est en délire, les commentateurs aussi, car c’est la première fois qu’on voit un game winner de ce genre dans l’histoire de la Ligue.
Quand on dit “de ce genre” on parle bien d’un alley-oop, pas du temps qu’il restait au chrono. Car cette marque de 0,1 seconde restante avait déjà été atteinte un 15 janvier 1990 par un certain Trent Tucker. Les Bulls de Michael Jordan et Phil Jackson étaient dans la place et la belle bataille entre les deux franchises se dirigeaient tout droit vers une prolongation avec un score 106 à 106 et un cheveux de LeBron restant au chrono. C’était la première saison NBA où l’on voyait les dixièmes de seconde à l’affichage et personne ne s’était encore posé la question de savoir combien de dixièmes étaient nécessaires pour prendre un tir. Trent Tucker profite alors de cette faille dans le règlement (et d’une erreur des chronométreurs du MSG) pour inscrire un shoot du parking assassin qui donne la victoire au Knicks. Si on vous parlait de Ewing et Oakley un peu plus tôt, c’est parce qu’ils étaient en tenue avec les Knicks ce jour-là, tout comme MJ avec les Bulls. Le destin a voulu qu’ils assistent à ces deux shoots historiques, celui de David Lee venant rappeler des mauvais souvenirs à Jordan. Cependant, quelques semaines après le miracle de 90, David Stern annonce une nouveauté : un tir ne peut être tenté que s’il reste au minimum 0,3 seconde à jouer. Cette règle sera officieusement renommée la Trent Tucker Rule, en hommage à son petit filou d’instigateur, dont le shoot ne sera d’ailleurs jamais annulé. La nouvelle nomenclature ne laissait donc qu’une seule possibilité dans les cas où le temps indiquerait 0,2 ou 0,1 seconde : un alley-oop comme celui de David Lee, le premier à avoir appliqué correctement la théorie, 16 ans plus tard.
Merci donc à Trent Tucker d’avoir clarifié le règlement et d’avoir ainsi offert aux Knicks deux de leurs buzzer beaters les plus emblématiques. Merci à David Lee d’avoir été le premier à réussir ce shoot, baptisé “le Miracle de la 33ème rue”. C’est bien pour ces moments qu’on l’aime notre folle NBA.
Source texte : NBA.com/knicks