Les Grizzlies s’offrent Miami à domicile, 118 à 111 : y’a du mieux à Memphis, 4 victoires sur les 5 derniers matchs
Le 17 déc. 2019 à 07:20 par Bastien Fontanieu
Si les caméras ne sont pas souvent pointées chez eux, cela ne les empêche pas de bosser et progresser pour autant. Les Grizzlies, devant leur public, se sont offert la peau du Heat pour ponctuer leur récente bonne passe : il y a de la victoire intéressante à Memphis ces derniers temps.
Comment ça, Miami qui perd face aux Grizzlies ? Vous êtes sérieux ? Oui, on est très sérieux, et il n’y a pas à croire à une sorte de blague ou tentative de punchline qui décrédibiliserait le taf de Taylor Jenkins et de ses petiots. Soyons clairs, soyons francs, et sortons la tapette à mouches afin de s’occuper du Heat. Après avoir joué très sérieusement face aux Lakers puis s’être rattrapé le lendemain en gagnant à Dallas en prolongation, peut-être que les joueurs d’Erik Spoelstra ont laissé trop de carburant dans la bataille mais ils n’étaient clairement pas prêts pour le match de ce lundi soir. Carbonisés, refusant de faire l’effort supplémentaire, les copains de Sud-Plage se faisaient défoncer en première mi-temps par une équipe de Memphis agressive et opportuniste. Le rempart de Miami qui prend 73 pions dans la gueule ? Non mais on va où ? Si Jimmy Butler et ses potes ont tenté un comeback au finish, c’était louable mais c’était surtout trop tard. Et pour cela, fatigue ou pas, on doit taper sur les doigts du Heat. Ceci étant dit, le sujet principal de ce papier n’est pas le charisme évident de Kelly Olynyk ou sa domination esthétique sur toute notre race, il s’agit de la récente bonne forme de nos amis les Grizzlies. Sur les 5 derniers matchs, Memphis a terminé 4 fois en bombant le torse et ce n’est pas faute d’avoir tout donné pendant leur dernière défaite. Un match perdu face aux Bucks, ça arrive à énormément de monde, mais on se souvient surtout du combat proposé par les oursons, qui avaient poussé Milwaukee à devoir sortir les poids lourds pour l’emporter en déplacement. Du coup, après avoir tapé Golden State, Phoenix, Washington et donc Miami, cela fait quatre succès dans quatre modèles différents, en ayant tout de même la base suivante respectée chaque soir : une liberté offensive totale, qui permet à chacun de s’exprimer et de sortir du lot s’il le faut.
Oui, Taylor Jenkins l’entraîneur offre à chacun la possibilité de s’offrir une grande nuit en attaque, et cela se voit sur les différents profils mis en avant chaque soir. En base, on sait qu’on peut toujours compter sur Ja Morant, qui distribue caviar sur caviar en rythme et rajoutera ses points par agressivité naturelle vers le panier. Mais sinon ? Contre Miami, c’est Jonas Valanciunas qui s’est fait plaisir en dominant la raquette du Heat (21-10 à 8/9 au tir). Contre Washington, ce sont Dillon Brooks et Brandon Clarke (52 points à eux deux) qui ont fait mal en agressant le cercle des Wizards. La défaite face aux Bucks était frustrante, mais comment oublier la perf énorme de Jaren Jackson Jr ce soir-là (43 points à 9/15 de loin) ? Sur les matchs précédents, même affaire, il y a systématiquement un membre du cinq majeur qui assure au scoring aux côtés de Morant, et un copain qui peut sortir du banc pour apporter le push nécessaire. C’est cette construction identitaire qu’il sera intéressant de surveiller toute la saison, voir ce que le coaching staff de Memphis veut mettre en place, en restant cette équipe agressive, jeune, qui tente le plus grand nombre de floaters de toute la NBA cette saison et donne aussi feu vert à ses snipers pour dégainer de loin. Le plus séduisant en fait, ces derniers temps, ce n’est pas tant le bilan avec des victoires ou des défaites, car cela peut parfois se jouer à peu de choses. Ce qui rassure, c’est cette transition complète qui a lieu chez les Grizzlies et qui casse avec le modèle ancien… sans lui manquer de respect pour autant. Memphis ne va pas devenir flashy, là-dessus on est plutôt sereins. Mais balancer ce côté grind et sale avec un jeu moderne, excitant et à bon rythme a de quoi séduire les fans, qui ne se sentent plus trop sur une autre planète après plusieurs années passées en mode seuls contre tous. Il y a encore du boulot à gérer et des missions à valider, mais les Grizzlies connaissent leur agenda cette saison et ce type de bonne passe aide à construire une identité de qualité.
Memphis grandit, Memphis apprend, et les joueurs le disent eux-mêmes. Après des débuts timides, les Grizzlies trouvent leurs marques et espère montrer, encore plus régulièrement, ce qui fait que leur avenir pourrait être très prometteur. Allez, maintenant vient le plus dur : confirmer.