Derrick Rose en mode old-school à New Orleans : 21 points en sortie de banc et le game winner, les Pistons soufflent (un peu)
Le 10 déc. 2019 à 06:14 par Giovanni Marriette
Il fallait être agile de ses doigts pour réussir à vivre simultanément les deux money times les plus exaltants de la nuit. Merci la NBA et la magie des temps-morts à répétition car quelques secondes avant le dagger monstrueux de Nemanja Bjelica à Houston… c’est donc Derrick Rose qui offrait aux Pels sur un plateau leur neuvième défaite consécutive. Ça picole à NOLA mais ça rigole à Detroit, ça rigole en tout cas un tout petit peu plus qu’il y a quelque semaines.
Et mercé papy. Voilà à peu près les termes en lesquels Dwane Casey a du s’exprimer dans les vestiaires à la fin du match. Il faut dire qu’il aurait peut-être préféré remercier son duo d’intérieurs pour leur gros match, sauf que cette nuit Blake Griffin et Andre Drummond ont été étonnamment discrets. 5 points à 1/9 pour l’ancien rouquemoute préféré de Los Angeles, 13 points et 10 rebonds pour le pivot le plus poilu du Michigan, et si l’on rajoute à cela les “performances” discrètes des autres starters, on comprend vite que cette nuit c’est bel et bien le banc de l’ancien coach des Raptors qui a fait la différence. Un Christian Wood une nouvelle fois incisif, un Langston Galloway qui n’en finit plus de bucket à longue distance, un Sekou Doumbouya en 22/4/7, un Svi Mykhailiuk qui entre progressivement dans la rotation, autant de facteurs X inattendus en début de saison et qui feraient actuellement presque passer Detroit pour une équipe de basket. En face ? Dieu que c’est dur. Jaxson Hayes montre de très belles choses, Jrue Holiday gère le tempo en attaque et en défense, Lonzo Ball revient doucement… mais Brandon Ingram parait terriblement seul. Rajoutez à cela des absents, encore et toujours (hier Favors, Moore, Jackson et l’inamovible Zion), un J.J. Redick bourré (1/10 au tir), et voilà comment on se retrouve à éprouver toutes les peines à battre une franchise pourtant pas parmi les plus référencées de la Ligue cette saison. Alvin Gentry l’avait bien noté ces derniers jours et notamment après la branlée reçue par Dallas, ses joueurs doivent se retrousser les manches et… pas sûr qu’une défaite à la maison et sur le fil comme celle d’hier ne vienne réconforter un groupe qui semble déjà bien grippé…
Car c’est bien une défaite de plus qui est tombée cette nuit dans la vielle escarcelle pourrie des Pelicans. Et le sceau de cette défaite porte donc la signature de Derrick Rose. Derrick Rose, ce héros d’une génération devenu risée de la suivante, avant de s’offrir depuis un an une résurrection à nous en faire hérisser les poils. La nuit du MVP 2011 ? Une masterpiece de gestion et de clutchitude. Tout d’abord parfait à la distribution en trouvant les yeux fermés les copains, l’inspecteur a ensuite pris en main l’attaque de son équipe lorsque les Pels et Lonzo Ball revenaient un peu trop vite dans le rétro. Résultat des courses ? 17 pions au dernier quart, des cours de toupie à vous en filer des entorses aux cervicales et donc ce game-winner sur la tronche de Jrue Holiday, au passage pas le plus pourri des défenseurs. Spin-move de daron, joie terriblement intérieure, le Derrick Rose 2019 ressemble à une fusion entre Mickaël Gélabale et le chanteur de Sinsemilia mais, well, le Derrick Rose de 2019 est surtout l’un des meneurs les plus talentueux, rapides et clutchs de toute la Ligue, preuve que parfois traverser un désert permet de tomber sur une oasis encore plus rafraichissante que ce à quoi on aurait pensé. Et vous savez quoi ? Oasis is good et ça, tout le monde le sait.
Nous sommes donc le 10 décembre 2019 et Derrick Rose casse encore des seufs, et Derrick Rose gagne encore des matchs à la force de son courage, de son moteur et de son poignet. Si vous cherchiez une belle histoire à raconter sur cette fin de décennie… nous on en a une pour vous.