Les Rockets se sortent du piège tendu par Toronto : une boîte et des prises à deux sur Harden, mais les copains aussi savent jouer au basket
Le 06 déc. 2019 à 07:37 par Giovanni Marriette
A force de cartons offensifs, vous imaginez bien que le problème James Harden est au centre de toutes les séances vidéos de tous les coaching staff… de toutes les franchises NBA. Enfin presque toutes, puisque l’on imagine sans peine qu’un David Fizdale ou un Jim Boylen ont bien du dire un jour à leur joueur qu’ils n’avaient rien à craindre de James Harden car, je cite, “il est un peu chaud mais il faudra bien que ça se calme un jour”.
Parmi les coachs à avoir visiblement bossé leur sujet : Nick Nurse. Comme Mike Budenholzer qui avait tenté de proposer quelque chose la saison dernière en… mettant Harden sur sa main droite (terriblement con hein, mais fallait y penser), le frustrant comme rarement on l’a vu frustré en saison régulière, Nick Nurse a également proposé un drôle de challenge cette nuit à son adversaire barbu, en lui envoyant un O.G. Anunoby enragé sur le râble et ce dès l’entre-deux. Chez nous on appelle ça une boîte, et le MVP a bien du se demander ce qu’il se passait lorsqu’il a vu le body-buildé gamin se mettre dans son cylindre sans même se préoccuper d’où était le ballon. Si Ramesse réussissait tant bien que mal à chopper la gonfle ? Prise à deux aussi immédiate qu’agressive, interdiction de shooter pour le plus grand artificier de ces dernières années. Un traitement de choc unique pour le génial arrière des Rockets, orchestré par une bande de chiens fous qui n’avaient pas attendu hier pour nous prouver qu’ils étaient capables de laisser leur cœur sur le champ de bataille. Puis de toute façon pour arrêter James Harden, t’es presque obligé d’y laisser ta vie non ?
Mais passé le temps de l’analyse de ce début de match et des double-team qui ennuieront Harden tout au long des 40 minutes qu’il a passé sur le terrain, posons-nous la question la plus essentielle finalement : est-ce que… ça a marché ?
Hum, disons que… oui et non. Oui ça a marché, car James Harden n’avait pris que trois tirs à la mi-temps, probablement halluciné de voir quel genre de traitement son incroyable niveau l’amène à devoir subir. James Harden qui finira son match avec des statistiques absolument pas Hardeniennes d’ailleurs, avec 23 points à 7/11 et 6/6 aux lancers. Ça a donc marché puisque le barbu fut coupé du jeu par des défenseurs en mission spéciale, mais ça n’a… pas marché car dans le même temps, les copains avaient décidé qu’ils n’y avaient aucune raison de ne pas profiter des espaces. Pas Russell Westbrook hein, encore auteur d’un délicieux 7/27 au tir et de plus en plus en difficulté avec son tir, mais plutôt ces messieurs Ben McLemore et P.J. Tucker, respectivement 8/17 et 5/10 du parking pour l’ancien nul et le sneaker addict, ou encore Danuel House Jr. et Austin Rivers en sortie de banc. Car défendre le fer face à l’attaquant le plus fou de sa génération c’est bien, mais s’y risquer à tel point que les autres adversaires sur le terrain possèdent une dizaine de secondes pour prendre leur tir, pas sûr que ce soit une si bonne idée que ça. Autre note ? Cette saison les Rockets ont déjà perdu avec un James Harden à 50 points ou plus, ce qui pose la question suivante : vaut-il mieux laisser cet homme faire son show, le couper du monde extérieur et répondre en attaque ? Défendre sur lui jusqu’à la mort mais se risquer à prendre la foudre par ses copains ? Vous avez quatre heures, mais probablement que Nick Nurse a aujourd’hui sa petite idée…
A l’arrivée la victoire des Rockets n’est pas un blow-out hein, loin de là (119-109), mais le squad de Mike D’Antoni a au moins prouvé ceci : oui, on peut exister sans notre meilleur scoreur. Un James Harden qui a néanmoins fini son match avec 23 points à 7/11 hein, et dire qu’on en parle comme de la pire soirée de toute sa vie…