United States of Scott Brooks : les Wizards galopent, les Wizards shootent, les Wizards se font plaisir en attaque
Le 22 nov. 2019 à 01:20 par Bastien Fontanieu
Si le bilan des Wizards indique 4 victoires seulement en 12 matchs, le jeu proposé par Bradley Beal et ses potes a quelque chose de séduisant pour les fans de la capitale, qui ne pensaient certainement pas voir ce type d’équipe débarquer cette saison. Séduisant, oui, en attaque surtout.
On ne va pas commencer à sortir les trompettes et les bouquets de fleurs pour Scott Brooks, l’entraîneur de Washington a du pain sur la planche et il le sait. En possession d’un effectif franchement pas terrible et donc limité en talent, l’ex-stratège du Thunder a décidé de mettre en place un plan de jeu assez simple cette saison. Quand t’as pas de stabilité offensive dans ton roster ? Tu fais ce que tu peux en défense, mais surtout : tu cours, tu cours et tu cours encore, et si tu ne cours pas tu shoot. Et si tu ne shoot pas, tu cours. On schématise, évidemment, ceci étant dit les Wizards changent pas mal le script qui était écrit sur eux avant le début de la saison, non pas dans le bilan d’équipe mais plutôt dans le profil proposé soir après soir. Honnêtement, qui avait annoncé que Washington aurait la 2ème attaque la plus efficace de toute la NBA après un mois de compétition ? Dans le rétroviseur des Mavs, qui ont donné les clés du camtar à un garçon pas mauvais offensivement nommé Luka Doncic, les Wizards sont étonnants de surprises soir après soir. On parle de l’équipe qui réalise le plus de passes décisives par match cette saison (28,3). On parle de la 6ème équipe de toute la NBA, en ce qui concerne le nombre de passes (tout simplement) effectuées entre partenaires, par match cette saison. Vous en voulez d’autre ? Deuxième pourcentage de réussite au tir (derrière le Heat) avec 48% au shoot, sixième meilleur pourcentage à trois-points de toute la Ligue, et évidemment premier de la NBA en shoots tentés et rentrés tous les soirs. Non, on ne parle pas des Warriors de Steve Kerr à l’ancienne ou des Rockets de Mike D’Antoni, on parle des Washington fucking Wizards entraînés par Scott Brooks. Une heureuse découverte, qui permet certains soirs à la franchise de la capitale de régaler ses fans, notamment lors de leur dernière victoire face aux Spurs.
Brooks, rappelons-le, n’est pas un novice dans ce genre de situation. Au Thunder, il y a quasiment dix ans, Scott faisait la une des petits papiers et régalait son audience en faisant courir ses jeunes prodiges. Coach de l’année en 2010, il avait décidé de laisser libre-cours aux intentions des Russell Westbrook, Kevin Durant et James Harden de l’époque, sans mettre trop de barrières offensivement parlant. Une stratégie qui payait en saison régulière mais avait aussi causé des soucis lors des joutes printanières des Playoffs. La bonne nouvelle pour Brooks, c’est qu’on attend pas Washington en mai 2020. Il a donc toute la légitimité de développer son effectif comme bon lui semble, et pour le moment sa méthode marche plutôt bien. Bradley Beal, en tête de file, tourne à 30 points et 7 passes de moyenne sans forcer, les deux mains sur le volant. Et derrière lui ? Cinq joueur à plus de 10 points de moyenne le suivent, en se régalant dans les intervalles créés par le All-Star. Hachimura, encore en rodage, score quand il faut. Isaiah Thomas, en sortie de banc, profite des responsabilités données balle en main. Thomas Bryant a développé un petit jeu en pick and pop fort sympathique, Mo Wagner est en train de lancer sa carrière NBA en tant que sixième homme robuste, et Davis Bertans a le feu-vert dont il a toujours rêvé (43% de réussite du parking en prenant 7 shoots par soir). Défensivement, il est certain que Washington s’en tape, assumant totalement le pire rating de toute la NBA et s’exposant à des orgies qui feraient peur aux plus gros pervers de l’Hexagone : 7 franchises ont déjà scoré au moins 120 points sur leur tronche, dont une pointe à 159 unités pour les Rockets. Tant pis ? Tant pis. Scott Brooks veut que ses joueurs gagnent en valeur, ce qui a fait le succès de certains par le passé à OKC. Ils n’apprendront peut-être jamais à garder un plot en défense, mais ils augmenteront leur cote et seront les premiers à remercier leur coach en allant chercher un contrat juteux par la suite. C’est peut-être triste pour certains, mais c’est la voie qui a été choisie par l’entraîneur de Washington, et difficile de lui en vouloir. Surtout quand on connaissait les projections d’avant-saison.
Vous souhaitez voir un match de basket plutôt fun ? Avec aucune défense, très peu d’enjeu et un feu d’artifice offensif ? N’hésitez pas à regarder les Wizards jouer. Sans révolutionner la Ligue, les copains de Washington prennent du plaisir sur le terrain et peuvent, certains soirs, en surprendre plus d’un en mettant 130 points main dans la main. Tant qu’ils n’en prennent pas 140 derrière, ça le fait.