Encore une défaite flinguée pour les Spurs : le basket, ça se joue sur un ou deux côtés du terrain en fait ?

Le 12 nov. 2019 à 06:37 par Bastien Fontanieu

Spurs
Source image : NBA League Pass

Les commentateurs des Spurs ont parfaitement résumé la chose, vu la pauvre performance proposée par les joueurs ce lundi soir : allez, c’est une nuit dédiée à Tony Parker, donc il y a plus important à faire. Tu m’étonnes, San Antonio a encore pondu un match bien crade à domicile.

Dix matchs cette saison, cinq victoires, autant de défaites, pas de quoi en faire une soupe aux courgettes, nous diront certains. Et oui, dans les faits, quand on regarde le contexte de début de saison et le niveau de panique qui doit être au niveau zéro, on est en droit de ranger sa plume ou son clavier. Le problème n’est pas tant dans la dangerosité de la situation actuelle, il est dans cette sale spirale au sein de laquelle les Spurs sont en ce moment, une spirale qu’il va falloir quitter si des soirées à nouveau déprimantes sont prévues au programme. En tout début de campagne, il y a donc trois semaines pour la plupart des fans de basket et environ 8 mois et demi pour les fans de San Antonio, il y avait de quoi être content. 4 victoires pour une seule défaite, pas de grosses écuries écartées certes mais les Blazers tout de même, et puis surtout ce sentiment que les matchs qui doivent être remportés seront remportés. Façon Spurs comme dirait Tribal King. Et bien depuis ? Walou, zéro, nada. Dans les résultats comme la méthode ou la manière, on ne s’y retrouve pas. Gros choke à Atlanta, humiliation par les Celtics et maintenant impossible de finir les Grizzlies…? Le soir de la cérémonie de TP ? Mais wadzefuk ? Les Spurs sont dans une sale phase, et c’est pourtant pas comme s’ils avaient affronté des monstres. Boston est en forme, pas facile à prendre, mais Memphis et les Hawks ? Allons, allons. Problème numéro 1 qui arrive aujourd’hui à Gregg Popovich et son staff, la défense. Calés en 19ème place de la Ligue aujourd’hui en terme d’efficacité défensive, et encore on veut bien l’update de demain matin après l’immondice proposée par Dejounte Murray et sa bande, les Spurs sont en mode porte-ouverte. Tout le monde se fait plaisir, de Jaylen Brown à Trae Young en passant par Dillon Brooks, on se croirait dans un parc enchanté un dimanche matin avec son pull sur les épaules. Impossible pour San Antonio, même avec une attaque assez correcte en terme d’efficacité, de luter à l’Ouest en ayant une défense aussi mauvaise.

Les rotations de Gregg Popovich, et même son enthousiasme général, laisse aussi à revoir. On n’a pas encore vraiment eu de pétage de câble, hormis les habituels changements all-in qu’il aime réaliser, en foutant l’intégralité de ses titulaires sur le banc. Ok, ça va une fois, mais quand DeRozan et sa bande continuent à prendre des caisses dans le premier quart, qui doit parler en premier ? Le coach. Et bien même s’il a longtemps été assis sur un trône en or, Pop n’est pas un entraîneur parfait et mérite d’être fouetté quand il le faut, ou nous l’impose. En ce moment, non seulement cela ne défend pas à San Antonio mais en plus il n’y a pas d’envie, donc pas d’âme, tout ce qu’un Manu Ginobili refuserait de voir sous peine de vomir dans la foulée. Alors après, règle de base oblige, rendons à César ce qui lui appartient : les Grizzlies ont remporté un match qu’ils ont géré, sans craquer, en montrant de vrais beaux signes de progression. Jaren Jackson Jr a été excellent notamment pour mieux gérer ses fautes et rentrer ses gros shoots, Dillon Brooks était impeccable aux côtés de Jae Crowder, et le banc a fait le nécessaire pour qu’il ne prenne pas l’eau face aux remplaçants de San Antonio. Donc au global, il ne s’agit pas ici de discréditer Memphis, les oursons sont allés chercher cette victoire, ils la méritent et peuvent repartir avec en se disant qu’ils ont un match référence. Sauf qu’habituellement, les matchs référence on ne les fait pas chez les Spurs. Peut-être chez soi, à la limite, mais pas souvent. Et de voir là un tel manque d’enthousiasme, de cohésion collective et de désordre défensif, cela n’augure rien de bon. Surtout quand… 6 de tes 7 prochains matchs seront en déplacement, dans des salles où le niveau d’hostilité sera maximal et les erreurs autorisées de moins en moins nombreuses. Quelque chose cloche à San Antonio, et il faut régler ça au plus vite car la compétition est rude à l’Ouest. Et un faux pas trop long peut se ressentir en avril, quand il est l’heure de faire ses bilans de fin de régulière.

Memphis a mérité sa victoire, tout au contraire des Spurs qui ont vraiment abusé alors qu’on leur tendait la joue et qu’on mettait le talc dans leur main. Envie de se rattraper ou pas ? On aura la réponse très vite avec ce roadtrip de plusieurs matchs, mais attention. Car si ces mauvaises habitudes ne sont pas réglées d’ici Noël, c’est une autre discussion qu’on aura début 2020 et cela concernera les Playoffs sans une équipe de San Antonio. Impossible n’est-ce pas ? Et bien à voir…


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