Preview des Houston Rockets 2019-20 : on ne change (presque) pas une équipe qui gagne (presque), cette année faut que ça win
Le 18 oct. 2019 à 12:48 par Giovanni Marriette
Après sept campagnes de Playoffs consécutives dont deux finales de conférence, il est temps pour les Rockets de passer un cap. Ce cap, que dis-je, cette péninsule, les Rockets ont choisi de tenter de le passer avec un duo Westbrook / Harden sur le backcourt, osé mais un choix qui peut s’avérer terriblement excitant autour d’un roster qui n’a pas bougé autour de cette énormissime arrivée. Hype, hype, hype.
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Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Russell Westbrook, Tyson Chandler, Ben McLemore, Thabo Sefolosha et Ryan Anderson
- Ils prolongent : Austin Rivers, Gerald Green, Danuel House Jr.
- Ils sont partis : Chris Paul, Kenneth Faried, Iman Shumpert
Un énorme move donc, celui qui a envoyé Chris Paul dans l’Oklahoma et qui a vu Russell Westbrook faire le chemin inverse pour former avec son pote James Harden l’un des duos les plus excitants qu’on ai vu depuis des années. Pour le reste ? Quelques vieux briscards qui débarquent (ou qui reviennent), des role players utiles qui ont prolongé et pas de départ notable, avec tout le respect que l’on peut avoir pour ce joueur des années 2000 qu’est Kenneth Faried et pour ce si doué mais si fragile Iman Shumpert.
Effectif pour la saison 2019-20
- Meneurs : Russell Westbrook et Austin Rivers
- Arrières : James Harden, Eric Gordon, Ben McLemore (et un pied de Gerald Green)
- Ailiers : P.J. Tucker, Danuel House Jr., Thabo Sefolosha et Gary Clark
- Ailiers-forts : Ryan Anderson et Isaiah Hartenstein
- Pivots : Clint Capela, Tyson Chandler et Nene Hilario
En gras, les joueurs qui pourraient débuter la saison dans le starting five
Première remarque : il manque un joueur. La blessure et l’absence très longue durée de Gégé Green va probablement permettre aux Rockets de débloquer une disabled player exception pour aller récupérer Melo un joueur supplémentaire sur le poste 2. Globalement le roster est construit autour d’un Big Three phénoménal (Mario, Luigi et Clint Capela), avec tout un tas de pistoleros qui tourneront autour les uns après les autres. Ça peut défendre, ça peut être légendaire en attaque, et tout le monde ou presque a l’avantage de se connaître. Beaucoup de points positifs, et l’erreur sera difficilement acceptable.
Question de la saison : James Harden est-il capable d’être un vrai leader ?
Pour tout ce qui concerne la capacité à scorer, à faire jouer ses coéquipiers, à battre toute une chiée de records et à gagner des matchs en régulière, James Harden n’a – déjà – plus rien à prouver. Pour ce qui est de prendre tout le monde par la main au printemps ? De retrousser lui-même les manches de ses coéquipiers ainsi que les siennes bien-sûr ? Hum, joker. Joker, mais pour que les Rockets gagnent enfin en juin il faudra en tout cas en passer par là. Joueur exceptionnel mais leader en pointillé, injouable sur le terrain mais parfois imblairable dans l’attitude, Harden a fait des efforts et donc des progrès depuis quelques saisons, et ses abandons face aux Spurs ou aux Warriors semblent bien loin. De là à en faire un véritable patron sur et en dehors du terrain, tout au long des… cent et quelques matchs de la saison ? On demande à voir, mais pas de bague sans un James Harden en chef de meute respecté.
Candidat sérieux au transfert : Ben McLemore
A l’heure de ces lignes, le fils adoptif du Shaq (Slam Dunk Contest 2015, faut suivre) possède toujours une astérisque à côté de son contrat. Saison non-garantie pour l’ancien grand prospect devenu depuis une énorme buse, et si le système Rockets pourrait lui permettre de rebondir (ou plutôt de bondir), n’oublions pas que l’on parle quand même d’un mec qui s’annonçait comme un Kobe Bryant 2.0 mais qui s’est très vite transformé en Dany Brillant du très pauvre. Qu’on se le dise, au moindre éternuement du front office et/ou de Mike D’Antoni : direction la Chine pour Benny, et vu les relations actuelles entre les Rockets et les potes de Yao Ming, on ne lui conseille pas franchement ce genre de voyage.
Candidat sérieux pour la surprise : Russell Westbrook (???)
On ne va évidemment pas vous parler ici de ce joueur qui tourne en triple-double de moyenne depuis maintenant trois saisons, MVP de la Ligue en 2017, mais plutôt du Russell Westbrook nouveau, celui que l’on imagine se transformer en un espèce de facilitateur parfait, loin du boulimique du tir qu’il est devenu au fil de ses années dans l’Oklahoma. Comme la saison passée et encore plus, RussWest sait qu’il n’aura pas besoin de jouer les héros et c’est un tout autre joueur que l’on aimerait/pourrait découvrir dès la reprise. Un mec qui se met au service du collectif et ce tous les soirs, qui oublie de temps en temps (on va y aller par étapes hein) qu’il y a un triple-double qui se profile, et qui se mue en véritable point guard et non en cet espèce de poste 1/2 cannibale, profil redoutable depuis dix ans mais qui n’a peut-être plus lieu d’être dès lors qu’il a rejoint James Harden. On part donc sur le souhait de voir un Russell Westbrook nouveau, au bon goût de cohésion d’équipe et d’objectif de titre. Et franchement, on y croit très fort.
Meilleur et pire scénario possible :
- On s’en doutait, un backcourt composé des deux meilleurs solistes de toute la NBA ne peut que faire des étincelles. Absolument personne n’est capable de stopper la puissance de feu des Rockets, et au moins deux fois par semaine les hommes de Mike D’Antoni dépassent soit les 130 points soit les 25 tirs du parking. James Harden tourne en 34/8/8, Russell Westbrook en 19/10/14 et Clint Capela en 21/11, les snipers se partagent les jours de taf, P.J. Tucker et Danuel House gèrent le tempo en défense, bref tout ça est diablement efficace si bien que d’octobre à avril… personne ne disputera vraiment à Houston leur première place à l’Ouest. 65 victoires plus tard et trois séries de Playoffs remportées face aux Spurs, aux Lakers et aux Clippers, James Harden retrouve le très probable double-MVP grec (une saison à 65 wins également pour les Bucks, et un Giannis en 31/13/6/3/2) en Finale NBA, et au terme d’une série globalement maitrisée… les Rockets sont sacrés champion NBA grâce à un game winner de Melo au Game 6. Totalement crédible ça.
- Les doutes émis par certains sur l’association JH/RW sont très rapidement vérifiés. Car non seulement les deux hommes peinent à assumer leur rôle respectif, mais le pire est peut-être bien le bilan des Fusées à Noël. 14 victoires, 16 défaites, une neuvième place à l’ouest, tiens tiens ça nous rappelle quelque chose. Sauf que contrairement à la saison passée James Harden a paumé son costume de héros, sauf que Russell Westbrook loupe son premier All-Star Game depuis six ans, sauf que l’Ouest est sans pitié et que Houston terminera sa régulière à une bien triste septième place. Manque de bol ce sont les Clippers qui se présentent et manque de bol bis… Kawhi Leonard est très en forme. Bilan des courses : 4-1 dans la trogne, et une saison 2019-20 catastrophique à très vite oublier.
Pronostic de la rédaction :
54 wins pour les plus pessimistes, 62 pour les plus emballés. Quoiqu’il en soit la rédac s’accorde pour dire que les Rockets restent une putain d’équipe de saison régulière, et que c’est évidemment à partir de la mi-avril qu’il faudra passer ce fameux cap. Un résultat qui dépendra évidemment de l’entente entre Sangoku Harden et Vegeta Westbrook mais pas que, car n’oublions pas que le roster de Mike D’Antoni a très peu évolué et partira donc avec quelques certitudes d’avance sur pas mal d’autres franchises de l’Ouest.
Rédacteur | Bilan |
Alexandre M. | 59-23 |
Alexandre T. | 58-24 |
Bastien | 61-21 |
Benoît | 62-20 |
David | 57-25 |
Giovanni | 60-22 |
Nicolas | 54-28 |
Candidats au titre, c’est clair et net. Capables de passer à la vitesse supérieure et de ne plus passer pour des faibles à partir des demi-finales de conférence ? Ca reste à voir. Le point d’interrogation est énorme, mais la fin de l’histoire peut l’être aussi…