Question à trois points : Ben Simmons est-il capable de rentrer un tir du parking cette saison ?

Le 17 oct. 2019 à 12:35 par Giovanni Marriette

Ben Simmons
Source image : YouTube

Vous avez forcément aperçu l’image en début de pré-saison. Ben Simmons seul à 3-points, personne ne l’attaque, jusque-là rien de bien anormal… sauf que Benny prend son courage à deux mains et prend le tir. Ficelle, tout le monde se frotte les yeux, la salle fête ce tir rentré comme un titre de champion et la planète Internet à son repas pour au moins une semaine. Mais au-delà d’une action anodine de début octobre, Ben Simmons peut-il ajouter – enfin – à son arsenal un tir extérieur décent ? Peut-il simplement faire l’effort d’essayer ? La question paraît hallucinante mais on en est bien là, et les Sixers tiennent peut-être là la clé pour franchir une marche de plus dans leur Process.

THIS IS NOT A DRILL.

BEN SIMMONS MADE A THREE.

THIS IS NOT A DRILL. pic.twitter.com/A2He5Ed75S

— NBC Sports Philadelphia (@NBCSPhilly) October 9, 2019

Depuis son arrivée pétaradante dans la Ligue il y a deux ans, Ben Simmons a joué 160 matchs en saison régulière et 22 en Playoffs. 182 rencontres donc, pour… 18 tirs à 3-points, tous ratés. 18 tirs dont une bonne moiti pris en fin de possession voire de quart-temps, mais le constat ne bouge pas : Ben Simmons est un meneur de jeu qui ne prend pas de tir à 3-points. Jamais. Pas envie, pas besoin. Car ce ne sont pas les occasions qui manquent, les défenses ayant pris l’habitude de laisser le ROY 2018 aussi seul derrière la ligne qu’un activiste vegan devant une prairie pleine de vaches laitières. Aucun risque. Une situation notable en début de carrière, laissons-le prendre ses marques nous disions-nous, mais un constat devenu un peu ubuesque au fil des mois, de surcroît à une époque où même un pivot de 2m20 doit savoir artiller de loin pour exister en NBA. Mais non, Benny ne mange pas de ce pain-là. Pas encore. Depuis l’arrivée du surdoué en NBA ? Les Gilets Jaunes sont devenus à la mode avant de ne plus l’être, Notre Dame de Paris a brûlé, Kevin a mis des paillettes dans la vie d’Ines, Jonathan a raconté une blague, un mec est passé sous les deux heures au Marathon, une collégienne est devenue la plus grande activiste écologique au monde, Chris Paul a pris 160 millions en un coup de pinceau, Andrew Albicy est devenu le père de Kemba Walker, Damian Lillard celui de Paul George, Joel Embiid celui d’Andre Drummond… et on pourrait continuer pendant des heures. Car comme dirait Badsam, les choses se passent… et Ben Simmons continue sa folle série d’abstinence parkinguienne. Ets-ce que ça va changer ? Est-ce que ça “peut” changer ? Est-ce que ça doit changer ? On a envie de dire que oui, on a envie d’y croire.

Premier indice dans cette folle course à l’exploit ? Le marché de l’été des Sixers, globalement plus axé sur le renforcement de la raquette plutôt que celui des lignes extérieures. Al Horford et Kyle O’Quinn sont arrivés pour épauler Joel Embiid dans sa quête de grandeur, ce même Joel Embiid qui ne se gêne pas du haut de ses 2m15 pour prendre autant de tirs à 3-points en un seul match que Ben Simmons dans toute sa carrière, soit dit en passant. Exit par contre Jimmy Butler et J.J. Redick, aka les deux principales menaces extérieures de Philly, et Josh Richardson ne comblera pas ce manque à lui tout seul même si le gamin adore envoyer de près comme de loin. Bien sûr les lignes extaires ne se cantonnent pas à deux joueurs et quelques jeunes comme Korkmaz, Milton ou Zhaire Smith auront leurs cartouches, mais si Benjamin Simon pouvait se sortir les doigts de derrière pour offrir à son équipe une menace supplémentaire au-delà de neuf mètres on lui en serait bien reconnaissant. Les Sixers en auront besoin, car au-delà d’un scoring qui pourrait prendre un peu de volume, on vous laisse imaginer le carnage dessous si d’aventure les défenseurs étaient obligés de sortir sur Benny et de ce fait… faire un peu de place dessous à Jojo Embiid, Alain Horford ou Tobayasse Harris. On rectifie, pas de carnage mais une véritable boucherie.

Une autre composante de ce potentiel ajout au CV de Simmons ? Le gamin va devoir passer un cap. Sans parler d’un salaire qui atteindra bientôt les 30 millions par an (pour votre papy, dîtes 20 milliards d’anciens francs et observez sa réaction), Ben entre dans sa troisième saison NBA, il est désormais All-Star et son objectif principal va vite devenir une bague NBA. Et en ce sens qu’est-ce qu’on fait ? On se pose cinq minutes et on réfléchit comment faire passer un step à son équipe. On sait la force du mec pour aller driver en force et chercher des fautes, on ait sa facilité à jouer le post-up sur des défenseurs souvent beaucoup plus petits que lui (facile quand on est un point guard de 2m10), mais il va désormais falloir proposer autre chose pour faire passer les Sixers dans la dimension candidats au titre. On a vu par exemple lors des derniers Playoffs à quel point Philly pouvait en chier face à une défense all-time (les Raptors pour ne pas les citer), et honnêtement il n’y a pas de raison que ça change si Simmons ne propose pas quelque chose de nouveau, en sachant – en plus – que l’arrivée d’Horford cumulée aux départs de Butler et Redick ne risque pas d’améliorer les problèmes de spacing des Sixers…

Alors… c’est pour quand bonhomme ? C’est pour aujourd’hui ou piur demain ? Quand les poules auront des dents ? Pour la semaine des quatre jeudis ? Pour le 36 du mois ? Parce que c’est bien beau de ressortir toutes les expressions de Papy Fernand, mais on préférerait largement s’extasier sur une série de buckets du parking. Alors on t’attend Benny, et pas sûr que t’aies le choix de nous faire patienter trop longtemps. Il en va de ton palmarès, ni plus, ni moins.


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