Preview des Memphis Grizzlies 2019-20 : une saison où les victoires se feront rares, mais où les sourires pourraient être nombreux

Le 25 sept. 2019 à 12:06 par Giovanni Marriette

Jaren Jackson Jr.
Source image : YouTube

On enchaîne avec la quatrième preview de la saison, ce qui en terme mathématique n’est jamais bon pour la franchise en question. Malgré cela tout n’est pas noir dans le Tennessee, loin de là, car l’été dans les bureaux a laissé entrevoir de belles promesses pour l’avenir de la franchise de Memphis. Être heureux en perdant, c’est parti pour le tuto.

A lire aussi :

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Ja Morant, Brandon Clarke, Grayson Allen, Marko Guduric, Andre Iguodala, Jae Crowder, Solomon Hill, Miles Plumlee, Josh Jackson, Tyus Jones et De’Anthony Melton
  • Ils prolongent : Jonas Valanciunas
  • Ils sont partis : Mike Conley, Joakim Noah, Avery Bradley, Jevon Carter, Justin Holiday, Chandler Parsons, Dwight Howard, CJ Miles, Delon Wright, Julian Washburn et Tyler Zeller

C’est même plus une Free Agency là, c’est un énorme coup de balai. Le départ de Marc Gasol en février avait amorcé le début de la vraie reconstruction, et les mois suivants ont finalement validé ce constat, avec pas moins d’une dizaine de départs, dont celui de Mike Conley tout de même, accessoirement l’un des deux meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise, le premier ayant plié bagages quelques mois plus tôt. On efface tout et on recommence, le salaire mirobolant de Chandler parsons dégage aussi, laissant la place aux salaires de Miro (Solomon Hill) et de Bolant (Miles Plumlee). Joakim Noah et Avery Bradley n’auront quant à eux pas fait de vieux os au pays d’Elvis, alors qu’une bonne partie des assets récupérés dans le trade de Marc Gasol (Wright et Miles) dégagent eux aussi. La crise du quart de siècle dirons-nous, mais qui coïncide aussi – heureusement – avec l’avènement attendu d’une nouvelle race d’Oursons, beaucoup plus rapides et raccords avec notre époque. Les jeunes Ja Morant et Brandon Clarke récupérés via la Draft 2019, les gamins Grayson Allen, Marko , Tyus Jones ou Josh Jackson… sans oublier le retour d’un Jaren Jackson sur le flanc depuis l’hiver dernier, bref toute une tripotée d’ados qui auront pour mission de créer la nouvelle identité d’une équipe coachée par… un nouveau (Tyler Jenkins). C’est pas une nouvelle saison en fait, c’est une nouvelle franchise. Ah oui, Jonas Valanciunas a re-signé, quota de constance oblige.

Effectif pour la saison 2019-20

  • Meneurs : Ja Morant, Tyus Jones et De’Anthony Melton
  • Arrières : Dillon Brooks, Marko Guduric et Grayson Allen
  • Ailiers : Kyle Anderson, Andre Iguodala, Jae Crowder et Josh Jackson (Bruno Caboclo ?)
  • Ailiers-forts : Jaren Jackson Jr., Brandon Clarke et Solomon Hill
  • Pivots : Jonas Valanciunas et Miles Plumlee (Ivan Rabb ?)

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Terriblement excitant, au moins autant qu’inexpérimenté. Si on excepte les tauliers Valanciunas, Crowder ou Kyle Anderson (si, si), on  a donc affaire à un groupe de gosses plus qu’à un roster NBA, mais ça ne veut pas dire non plus que ce sera le bordel. Miles Plumlee et Solomon Hill ne devraient pas avoir un rôle trop important, et c’est donc avec des joueurs novices ou presque que Jenkins entamera sa première saison en tant que coach principal. Dillon Brooks passerait presque pour un vétéran, Tyus Jones devra jouer les sparring partners/mentors de Ja Morant alors qu’il est lui-même un gamin sans poil, bref c’est à un interclasse perpétuel auquel on aura droit cette saison chez les Grizzous. Jonas Valanciunas devra confirmer son immense deuxième partie de saison 2018-19, JJJ aura une partie du trousseau de clés dans les mains, la deuxième moitié revenant évidemment au n°2 de la Draft, que l’on attend au taquet dès la reprise pour tenter de faire passer son équipe de nullos à sympatoche. Ne reste plus qu’à trouver une porte de sortie à l’amiable avec la diva Iggy, et on pourra voir l’avenir avec sérénité du côté de Memphis.

Question de la saison : quelle hiérarchie pour le groupe de Taylor Jenkins ?

Pour que ces Grizzlies 2019-20 soient autre chose qu’une victime chaque soir de la saison, il faudra très vite… dessiner les contours d’un – au moins – semblant de hiérarchie. Problème de riche peut-être, car Coach Jenkins aura finalement l’embarras du choix pour décider de qui jouera les patrons. Beaucoup de questions donc beaucoup de candidats, plutôt une bonne nouvelle, mais pas d’alchimie sans guide, ça c’est une vérité. Ja Morant peut-il être un vrai tronpa dès ses premières foulées ? On ose y croire. Jaren Jackson Jr. peut-il également imposer sa patte d’ours sur sa franchise dès son année sophomore ? On a là aussi quelques garanties. Jonas Valanciunas ressemble également beaucoup à ce mec capable de fédérer par l’exemple sur le terrain, idem pour Slow-Mo Anderson et Dillon Brooks tiens, alors qu’un mec comme Jae Crowder sera probablement le vétéran qui pousse la petite gueulante qui va bien. Dommage pour Andre Iguodala d’ailleurs, que l’on aurait plutôt vu comme un fit parfait dans ce groupe hétérogène mais qui préfère jouer les princesses que de transmettre son immense expérience à un groupe de jeunes à fort potentiel. On récapitule ? Jae Crowder, Kyle Anderson et Jonas Valanciunas en mode conseillers d’orientation, et le duo Ja/Jaren pour entretenir la hype. Et vous savez quoi ? Ce sera peut-être suffisant, et c’est surtout terriblement excitant.

Candidat sérieux au transfert : Andre Iguodala, bien sûr

Iguodala

 

Vous l’aurez compris, le tout n’est pas de savoir si Andre Iguodala va partir, mais plutôt de savoir quand et contre quoi. Iggy l’a assez chanté et sous tous les toits, il n’a pas envie de s’éterniser dans le Tennessee et cherche plutôt un point de chute dans lequel il se battra en juin pour un (dernier ?) titre. L’idée est respectable, la manière de faire un peu moins, et c’est donc logiquement que le front office des Grizzlies a décidé de ne… pas se laisser faire. Pour que Dede parte il faudra que ce soit contre un apport valuable, que ce soit des joueurs (peu probable) ou des picks de Draft. Ça pue c’t’affaire, personne ne baissera pavillon et on en est donc aujourd’hui au point mort de chez mort, avec un mec qui vaut 17 millions et qui a à peine le droit de se pointer à la salle. Clippers, Lakers, Nets gardent évidemment un œil sur le garnement mais à son âge l’ancien MVP des Finales ne vaut plus vraiment le coup de se saigner, et vous aurez donc compris qu’on est peut-être partis pour tourner salement en rond…

Candidat sérieux pour la surprise : Brandon Clarke

Brandon Clarke

 

Les Grizzlies possèdent donc cette saison un jeune au potentiel incroyable au poste 4… et un jeune au potentiel incroyable pour jouer son back-up. Jaren Jackson Jr. et donc Brandon Clarke, fraîchement drafté et déjà très à l’aise chez les grands pour ceux qui ont un peu profité de la Summer League de Vegas. Élu MVP d’une compétition remportée par Memphis, l’ailier-fort canadien a déjà prouvé qu’il était capable de s’adapter très vite à un jeu d’adultes et ce n’est finalement pas une surprise quand on connait son cursus universitaire. On parle d’un mec qui a déjà soufflé ses 23 bougies qui s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs du pays et ce malgré un an sans jouer, on parle d’un slasher incroyable dont le QI Basket est déjà plus développé qu’un paquet de bulots de la Grande Ligue. On connaît les qualités de JJJ, on parle beaucoup de Dja-Dja Morant, mais c’est donc bien le petit Brandon qui pourrait en étonner plus d’un cette saison dans le Tennessee, dans un rôle moins attendu que ses pin-co et donc avec peut-être un peu moins de pression. Allez, caméra embarquée ?

Meilleur et pire scénario possible

  • On s’en doutait mais la patte Jenkins prend rapidement, notamment avec les jeunes du roster. Dès son deuxième match Ja Morant distribue 17 caviars et la paire Jonas/Jaren s’impose comme l’une des raquettes les plus complémentaires de NBA. Josh Jackson et Jae Crowder cartonnent en sortie de banc, et les vingt victoires que l’on promettait aux Oursons sont atteintes dès le mois de janvier. Même le retour de Mike Conley est mis dans l’ombre par un nouveau très gros match du n°2 de la Draft et il aura finalement fallu deux mois à peine pour faire oublier à tout le monde l’époque du Grit & Grind. Désormais à Memphis tout va très vite, à part Jonas Valanciunas et Kyle Anderson bien sûr, et le bilan final de 34 wins est une sacrée belle base pour l’avenir, pour un groupe qui se projette déjà sur… les Playoffs 2021. On vous a dit hein, ça va très vite.
  • Le projet a beau être excitant à souhait, rien n’est facile quand la grosse moitié de votre roster possède en NBA la même expérience que votre grande tante. Les exploits sont isolés, les défaites pleuvent et très vite les… Wolves sont la seule raison qui fait que Memphis ne squatte pas la dernière place. Une victoire tous les dix matchs c’est peu, et ce que l’on redoutait avec un groupe si jeune arrivera très vite. Explosion du vestiaire, Josh Jackson et Jae Crowder mélangent leur demi-cerveau respectif et se tapent dessus en sortie de défaites, Grayson Allen se mêle à la lutte et les trois sont pis au ban par un Taylor Jenkins qui tiendra là sa seule victoire psychologique de l’année. Pour le reste ? Jaren fait ses stats mais inutilement, Ja Morant envoie des alley-oops à des fantômes et le seul à assurer s’appelle finalement Dillon Brooks, auteur d’une belle saison… enfin bref. La seule satisfaction ? Les 16 victoires accumulées d’octobre à avril offrent aux Grizz 14% de chances de tirer le gros lot à la Draft. Game over, même joueur joue encore.

Pronostic de la rédaction :

20 wins minimum, 22 maxi, on peut dire que le projet des Oursons ne fait pas écho au sein de la rédaction, du moins pas en terme de victoires, du moins pas cette année. Le quatorzième ou le quinzième spot à l’Ouest nous semble promis à Jenkins et ses gars mais on répète l’adage en titre de cette preview, l’objectif est peut-être ailleurs que dans le classement final de cette saison.

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.22-60
Alexandre T.20-62
Bastien22-60
Benoît20-62
David21-61
Giovanni21-61
Nicolas22-60

Une saison paradoxale qui s’annonce dans le Tennessee, puisqu’il s’agira de former de potentielles futures légendes de la franchise tout en essayant de ne pas perdre trop de matchs non plus, il ne faudrait pas froisser le moral des troupes ni des fans. On aura bien entendu un œil avisé sur tout ça et toute la saison, parce qu’on aime la nouveauté et les défis du genre. Allez, au pire des cas… il faudra juste être un tout petit peu patient.