Preview des Sacramento Kings 2019-2020 : la jeunesse est au pouvoir, bon sang de bonsoir, vous allez voir ce que vous allez voir

Le 06 oct. 2019 à 12:28 par Giovanni Marriette

De'Aaron Fox Kings
Source image : YouTube

Après une saison excitante à bien des égards, les Kings reviennent cette fois-ci avec des objectifs différents des années précédentes. Le projet est sérieux, y’a du All-Star potentiel dans le lot, le marché de l’été fut réfléchi et on a donc une progression à assurer en Californie. Attention tout de même car la Conférence Ouest est plus cannibale que jamais mais disons que, au pire, ces Kings s’annoncent comme l’une des équipes frisson de la saison, et ça fait du bien.

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Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Dewayne Dedmon, Trevor Ariza, Cory Joseph, Richaun Holmes, Kyle Guy et Justin James
  • Ils prolongent : Harrison Barnes
  • Ils sont partis : Willie Cauley-Stein, Alec Burks, Frank Mason, Kosta Koufos et Corey Brewer

Un été… intelligent. Willie Cauley-Stein a toujours autant de potentiel mais il n’a pas su faire les efforts suffisants pour prouver aux Kings qu’il pouvait faire partie du projet : ça dégage. Frank Mason était du genre apprécié sur et en dehors du terrain mais il y avait un meneur en trop dans le roster : ouste. Kosta Koufos ? Exit tout ce qui rappelle les récentes années molles de la franchise. Pour remplacer les partants ? Un quatuor de joueurs confirmés, à des levels différents cependant. Trevor Ariza qui arrive pour jouer les éducs spé, Dewayne Dedmon qui remplace poste pour poste WCS avec une autre idée du professionnalisme, Cory Joseph qui déboule avec le CV de l’un des meilleurs back-ups de la Ligue depuis déjà quelques saisons, et Richaun Holmes qui sort du désert (au sens propre comme au figuré) de l’Arizona pour retrouver un vrai rôle dans une vraie franchise. C’est propre, y’a rien qui dépasse, et on peut même rajouter le rookie Kyle Guy signé sur un two-way contract et qui aura probablement l’occasion de se montrer, alors que Justin James vient compléter le roster et découvrira cette saison le monde des grands en tentant de se montrer à la moindre occasion.

Effectif pour la saison 2019-20

  • Meneurs : De’Aaron Fox, Cory Joseph et Yogi Ferrell
  • Arrières : Buddy Hield, Bogdan Bogdanovic et Justin James
  • Ailiers : Harrison Barnes et Trevor Ariza
  • Ailiers-forts : Marvin Bagley III, Nemanja Bjelica, Harry Giles et Caleb Swanigan
  • Pivots : Dewayne Dedmon et Richaun Holmes

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Un solide mélange entre assise 2018-19 et arrivants de l’été. Le starting five de Luke Walton semble défini et les matchs en Inde l’ont confirmé, c’est bien le soldat Dedmon qui devrait accompagner le freak Bagley dans la raquette. La rotation intérieure est solide et Harrison Barnes devrait ainsi pouvoir se concentrer sur le poste 3, seul manque apparent du roster en termes quantitatifs, même si Bogdan peut jouer face à des plus grands et que Bjelica peut le faire avec des plus petits. Les deux Serbes qui seront d’ailleurs les principaux catalyseurs du banc cette saison, accompagnés par les expérimentés Ariza et CoJo qui se chargeront de gérer la cadence du second unit auprès des deux snipers. MBIII, De’Aaron Fox et Buddy Hield en leaders et étendards de la jeunesse dorée de Sacto, et… Harry Giles en point d’interrogation le plus excitant de la saison (voir plus bas), l’ensemble est kiffant, complémentaire, ça risque de mettre des valises de points et d’en prendre un paquet de l’autre côté, mais une chose est sûre, on ne risque pas de s’ennuyer devant les Kings cette saison.

Question de la saison : les Kings peuvent-ils être un peu plus qu’une équipe kiffante ?

Ce n’est un secret pour personne, la saison 2018-19 des Kings a étonné plus d’un observateur. Annoncés comme de solides et habituels derniers à l’Ouest, les gamins de Dave Joerger ont longtemps flirté avec le Top 8 avant de finalement baisser pavillon face à la folie de leurs voisins de Los Angeles. En parlant de L.A., on rappelle qu’en 2019 les Kings ont fini devant les… Lakers. Et ça avait beau être devenu une habitude ces dernières années pas meilleurs, juste moins mauvais), ça fait toujours plaisir quand on on supporte Sacto. En apparence renforcés cet été, prêts à découvrir les progrès de leurs jeunes leaders et la vraie naissance d’autres gamins (Giles ?), on se dit que les Kings ne peuvent “que” faire mieux. Logique. Mais ce qui est d’autant plus logique, c’est aussi de constater que la Conférence Ouest a une fois de plus mué en même temps que notre franchise du jour. Les Clippers et les Lakers n’en parlons même pas, les Rockets tu coco, les Nuggets qui progressent, les Spurs qui survivent, les Blazers qui avancent, le Jazz qui déboule, les Warriors toujours là… ah bah tiens ça fait huit… Les Kings peuvent-ils raisonnablement viser un strapontin parmi les huit franchises sus-citées ? Tout est possible vous dirait Kevin Garnett et les Clippers 2018 sont là pour étayer le constat, mais il faudra en tout cas être très très costaud (et constant) pour espérer se glisser au milieu des cadors. 82 matchs, 82 guerres, des back-to-backs qui ne seront plus des excuses, des avances de vingt points qu’il ne faudra plus faire fondre. C’est peut-être un peu rapide, quoique après treize ans sans Playoffs mais bref, c’est peut-être un peu rapide mais les Kings devront passer cette saison d’une équipe qui joue à une équipe qui joue, qui gagne, qui gagne quasiment deux matchs sur trois. Parce que le cut pour les Playoffs, cette année à l’Ouest, il pourrait bien être à 50 victoires…

Candidat sérieux au transfert : Yogi Ferrell

Yogi Ferrell

Le cubique Frank Mason l’a appris à ses dépens cet été, pas de pitié en ce qui concerne les meneurs à Sacramento. La hiérarchie est d’ailleurs très claire à l’aube de cette nouvelle saison : all-in sur la star montante De’Aaron Fox, 100% confiance en Cory Joseph en sortie de banc, et donc mini-Yogi qui sera là pour bouffer les miettes. L’époque de la Yogimania à Dallas est révolue et aujourd’hui le shooteur compulsif est rentré dans le rang. Le duo mentionné ci-dessus risque de cannibaliser les minutes, Yogi devra s’en contenter, et si d’aventure les Kings devaient réfléchir en cours de saison à une manière de sublimer leur roster… le frère de Collin aura une bonne gueule de piston idéal. Pas forcément décevant mais ayant probablement atteint son palier maximum, Yogi pourrait donc faire les frais du step suivant de la progression des Kings et se voir proposer gentiment d’aller se laver le bas du dos dans la rosée ailleurs qu’à Sacramento. Mention spéciale également à Caleb Swanigan qui pourrait vite se retrouver en trop dans le projet s’il ne progresse pas à vitesse grand V, parce que rigole de moins en moins dans la raquette des Kings.

Candidat sérieux pour la surprise : Harry Giles

Harry Giles

Ses genoux sont en cristal mais son potentiel est immense. Dix mots très simples qui résument presque à eux seuls le début de carrière d’Harry Giles et les projections pour la suite de celle-ci. 58 matchs la saison passée, on progresse, 7 points et 4 rebonds de moyenne mais surtout des promesses qui perdurent quant à la production potentielle du garçon. A seulement 21 ans le petiot a toute la vie devant lui et les quelques bribes aperçues depuis quelques années laissent imaginer un carnage monstrueux à moyen terme dans la raquette des Kings. Bagley & Giles, ce genre de raquette de mutants qui rappellent l’arrivée de Vegeta et Nappa sur Terre, de C17 et C18 avec Dewayne Dedmon dans le rôle du gentil mais costaud C16. Monstre athlétique, QI basket carrément respectable, mensurations de rêve, aucun défaut en apparence donc, sinon ces gambettes tellement fragiles. Qu’on soit clair, si Harry Giles tient sur ses jambes cette saison personne n’est prêt, et c’est peut-être même grâce à ce gamin que les Kings passeront au level supérieur en termes de résultats. Y’a un peu de pression mine de rien.

Meilleur et pire scénario possible

  • On s’en doutait, la pace des Kings est affolante dès le début de saison. 117 points marqués en moyenne à Noël, 114 encaissés, mais surtout un bilan de 17-13 et une huitième place méritée. La première récompense “collective” ? De’Aaron Fox est convié pour la première fois de sa carrière au All-Star Game de février, et Luke Walton accompagne Mike D’Antoni sur le banc de la Team Harden. Le duo Fox/CoJo est le meilleur de la Ligue sur le poste 1, poke les Plouf Brothers de GS, Marvin Bagley envoie son 20/10 de moyenne et Buddy Hield dépasse les 300 tirs du parking inscrits, juste assez pour faire des Kings de vrais candidats aux Playoffs à l’entame de la dernière ligne droite. Le 4 avril les Lakers sont humiliés à Sacto et voient leurs ennemis les bouter un peu plus du Top 8 (bah quoi ?) et le 14 avril c’est au Staples Center que Bogdan Bogddanovic élimine officiellement LeBron et sa bande sur un game winner historique en troisième prolongation. Treize ans après les Kings retrouvent les Playoffs, et si les Rockets ne prennent pas de gant pour les balayer en quatre matchs… c’est la fête en ville et le chapitre 1 d’une nouvelle histoire qui s’ouvre.
  • On le pressentait sur les premiers matchs et le constat s’affirme de jour en jour, ces Kings sont une magnifique équipe… avant le quatrième quart. Spécialistes des départs canons mais également des liquéfiages quand le match se tend, les Violets accumulent les défaites évitables et se retrouvent rapidement dans le ventre très mou de la Conférence Ouest. 10-20 au moment de s’offrir des cadeaux, un Luke Walton déjà remis en cause par Vlade Divac, et les soucis qui s’amoncellent encore un peu plus quand en janvier Buddy Hield s’écroule en contre-attaque. Saison terminée pour le quatrième meilleur scoreur de la Ligue, le pourcentage de De’Aaron Fox qui passe de 45 à 34 car il est désormais le héros malheureux de son équipe, et un choix malheureusement évident en sortie de All-Star Game alors que le bilan est passé à 15-39 : on va faire jouer la CFA et aller chercher un gros pick à la Draft. Épine dans la roue arrière du VTT, crevaison en pleine montée, mais pas de panique, on sait tous comment Romain Bardet réagit après une fringale dans les Pyrénées. Un an de perdu après treize gâchés ? Disons que ça fait relativiser.

Pronostic de la rédaction :

Pour l’ensemble de la rédac le bilan sera meilleur cette saison, mais pas forcément synonyme de Playoffs. Le spot 9 est violet un peu partout, et c’est l’exemple des Clippers 2019 qu’il faudra suivre pour faire taire tout le monde. Le potentiel est évidemment là et plutôt deux fois qu’une, mais à l’Ouest faire une bonne saison ne suffit parfois… pas pour être présents en avril. Il ne faudra pas être simplement fort, il faudra être très très fort.

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.42-40
Alexandre T.43-39
Bastien43-39
Benoît43-39
David41-41
Giovanni42-40
Nicolas41-41

Une nouvelle ère pourrait s’ouvrir à Sacramento après beaucoup trop d’années passées à servir de paillasson et de sujet de blagues. La nouvelle génération est en place, le groupe est solide, la hype est présente, y’a plus qu’à.