L’Espagne l’emporte à l’usure face à l’Italie : match de traînard et accélération pour finir, il faudra faire beaucoup mieux dimanche
Le 06 sept. 2019 à 16:50 par Giovanni Marriette
Enfin. Enfin cette Coupe du Monde nous offrait un vrai choc, alléchant, entre deux équipes qui jouaient mine de rien leur qualif pour les quarts. Pas de surprise au final, même si les Italiens pourront s’en vouloir longtemps d’avoir fait le jeu de leur adversaire. C’est un peu comme se balader en slip dans la cage d’un tigre, avec un steak planqué mais qui dégouline le long de la cuisse.
Le tigre c’est donc l’Espagne, et le mec en sloggy c’est l’Italie, mais ça vous l’aurez compris. Longtemps ce match aura été indécis, nous laissant penser que nos amis transpyrénéens pouvaient s’incliner face à nos voisins transalpins. Mais maintenant que vous connaissez par cœur les massifs montagneux frontaliers avec la France, voyons voir ce qu’il s’est passé cet après-midi à Wuhan. Un début de match tendu comme un string qui dépasse du jean, des Espagnols qui peinent à rentrer dans la rencontre, et le dénommé Biliga qui se prend pour Wilt Chamberlain, chouette on va se marrer. Les Italiens restent devant une bonne partie du début de match, jusqu’à l’envol de Sergio Llull et de ses quatre L, ça aide pas mal pour planer sur un match. Erreurs défensives côté Barilla, on sanctionne ça immédiatement côté paella, mais dans l’ensemble le score peine à évoluer vu que tout ce petit monde préfère simuler d’affreuses blessures et parler aux arbitres. Espagne-Italie, en même temps à quoi pouvions-nous nous attendre. Toujours est-il que le match est serré avant la mi-temps, et qu’il le sera également après, toujours avec cette atmosphère de tension, avec la banderole malheur aux vaincus qui flotte au dessus de la salle.
Petit saut dans le temps ? Allez. Quatre minutes à jouer, Danilo Gallinari du parking donne quatre points d’avance à l’Italie, 56-52. Puis le trou noir, ou plutôt le trou bleu. Plus rien de marqué pendant plus de trois minutes, Marco Belinelli qui se prend pour Kobe mais qui finira son match à 3/16 au tir, Marc Gasol qui se décide enfin à ouvrir son compteur paniers, et les Espagnols vont donc passer un terrible et rédhibitoire… 10-0 aux futurs éliminés, comme la France en 1995 face à l’Azerbaïdjan, soirée record où parmi les buteurs figuraient quand même Frank Leboeuf et Christophe Cocard. Wow. Une minute plus tard la Roja validait donc son ticket pour les quarts, c’est désormais officiel, se projetant déjà vers un ÉNORME choc dimanche face à la Serbie, qui déterminera qui affrontera l’Argentine en quarts, et qui affrontera… la Pologne, on vous laisse deviner le degré de motivation dans deux jours.
Comme souvent dans ce Mondial les Espagnols ont joué les trainards, comme souvent les Italiens peuvent nourrir des regrets, mais la logique est somme toute respectée dans ce Groupe J. Rendez-vous dimanche après-midi pour la finale, on va monter d’un sacré cran.