Coupe du Monde 2019, le Nigéria déjà éliminé : on dit pas qu’ils allaient être champions du monde, mais little déception quand même
Le 03 sept. 2019 à 09:06 par Giovanni Marriette
Ils faisaient partie de ces gars que l’on avait décidé de suivre d’un œil attentif, ne serait-ce que pour voir quelques têtes bien connues de la Grande Ligue. Leur poule n’était pas la plus agréable, mais on se disait que le mélange entre la jeunesse et l’expérience avait peut-être de quoi nous offrir une belle surprise, surtout qu’une deuxième phase potentielle aurait pu leur offrir un plateau vraiment à leur portée. Caramba encore raté, les Nigérians se sont pris les pieds dans les starting blocks, et c’est demain face à la Corée du Sud que Josh Okogie et les siens tenteront… de ne pas finir derniers de leur poule. Dommage.
Russie, Argentine, Corée du Sud. Pas besoin d’être le Paco Rabanne du panier-ballon pour deviner que la quatrième et la première place semblaient destinées à Luis Scola et Park-Chu Young, pas besoin donc d’être Madame Irma pour comprendre que le match d’ouverture face à la Russie aurait tout d’une petite finale qui arrive très (trop ?) vite. Il ne fallait pas se rater. Le pire dans tout ça ? C’est que les joueurs d’Alexander Nwora auront montré de sacrées belles choses dans ce premier match, allant jusqu’à mener au dernier quart face aux Russes de Gérardev Depardiov. Oui mais voilà, le delta de QI basket est parfois critique entre les principales nations européennes et une partie du reste du monde, et c’est bien la Russie qui allait faire parler son expérience pour aller gratter le match 82-77 dans les dernières minutes. Josh Okogie avait pourtant montré la voie mais aura finalement payé sa débauche d’énergie avec trop de mauvais choix en fin de match, Al-Farouq Aminu aura réussi à être encore plus transparent avec le Nigéria qu’avec Portland un soir de fièvre, et déjà la sélection africaine se retrouvait acculée et dans l’obligation de lâcher le match de sa vie face aux Argentins…
Pourquoi pas hein. Sauf que depuis cinquante ans Argentine rime avec LuisScoline et qu’hier encore j’avais vingt ans le vieil intérieur roublard a fait ce qu’il voulait. Jordan Nwora a pourtant rendu fier son père/coach, Nnamdi Vincent a montré le bout de son nez, Okogie a assumé son statut de jeune leader, mais le talent de Scola et le sérieux des Campazzo et autres Garino ont eu logiquement raison d’un groupe encore trop frêle pour une compétition aussi sérieuse qu’un Mondial. A l’arrivée la défaite n’est clairement pas honteuse (81-94) mais la déception est forte côté Nigéria car en cas de victoire face à la Russie c’est un deuxième tour face à la Pologne et la Chine (ou le Venezuela) qui se serait profilé, avec donc un quart de finale tout à fait abordable qui aurait pu se présenter aux descendants de Yekini, Kanu et Babangida. Le constat principal après avoir vu ces deux défaites ? Ces gars-là peuvent être kiffants mais sont encore probablement trop jeunes et trop inexpérimentés pour gagner de vrais matchs de basket, le genre qui comptent. Ike Iroegbu, Chimezie Metu et surtout Jordan Nwora et Josh Okogie, voilà le genre de mecs qu’il faudra prendre au sérieux d’ici quelques années au plus haut niveau, mais 2019 était peut-être encore trop tôt…
Deux défaites honorables mais qui laissent un goût amer dans la bouche des fans nigérians, deux défaites qui serviront en tout cas à construire un avenir qui pourrait bien être lumineux pour la Nwora Family. Cette fois-ci c’était un peu court, un peu dommage compte tenu du tableau qui aurait pu s’ouvrir ensuite, mais c’est aussi comme ça qu’on apprend.