NBA Flashback 2018-19 #55 : ce jour où Damian Lillard a littéralement détruit une franchise, la bise au Thunder, on parle de vous là
Le 24 août 2019 à 09:06 par Giovanni Marriette
La saison 2018-19 est à peine écoulée qu’elle nous manque déjà. Comme chaque été, TrashTalk vous propose donc de revenir sur ces événements qui nous ont fait vibrer, sursauter, rire ou pleurer, histoire aussi de garder notre belle NBA en tête H24 et douze mois sur douze. Allez, coup d’œil dans le rétro histoire de se rapprocher tranquillement… de la reprise. Comment ça on se repose l’été ? Comment ça on est des geeks ?
Alors là on tape dans le dur. On est dans du Zizou 2006, du Lance Armstrong 2000 avant qu’on apprenne que le gars n’était pas trop Tropicana au petit dèj. On est dans du Queen Live in Wembley, dans du Jean-Edouard dans la piscine du Loft. Niveau image gravée dans le marbre ? On tape dans du Britney qui se rase les cheveux, dans du petit chinois qui s’oppose à un char, niveau blonde qui n’est pas venue ici pour souffrir ok, niveau tours jumelles qui s’effondrent. Bah ouais, on mélange un peu les genres parce qu’il faut bien que ça parle à tout le monde. Seule certitude ? Les heureux présents en cette douce nuit d’avril se rappelleront TRÈS longtemps de l’émotion générée par l’un des instantanés les plus fous qu’on ai pu vivre en direct depuis… mais depuis quand en fait ?
C’était fou. C’était même à la limite du croyable. Si vous avez vécu ce moment en direct vous vous souvenez forcément de l’exact endroit dans lequel vous vous trouviez, de l’exacte réaction que vous avez pu avoir devant cet instant devenu légendaire. Est-ce que l’on va parler de la série dans sa globalité ? Boarf, car à part un Game 1 solide d’Enes Kanter, un spasme de Russell Westbrook en milieu de série et une démo incessante de Damien Lillou, c’est clairement cette fin de Game 5 qui vient erase tout le reste. Tu m’étonnes… Car il y a tout dans cette story. Du basket, évidemment, mais tellement plus. L’histoire d’un mec un peu trop sûr de lui, qui parle beaucoup, et qui va vivre l’un des plus gros (le plus gros ?) camouflets de sa carrière, le dernier sous les couleurs de sa franchise – jusqu’alors – de toujours. En face ? Un homme défié, moqué depuis une série de Playoffs un an auparavant, et qui va taffer son vis-à-vis en silence, tel un sniper discret donc efficace.
Les faits :
Nous sommes le 24 avril au petit matin et les Blazers mènent 3-1 face au Thunder dans une série pour l’instant dominée de la tête et des épaules par les joueurs de Terry Stotts. Le score ? 115 partout et quinze secondes à jouer, alors que Russell Westbrook et ses partenaires avaient encore quinze points d’avance à sept minutes de la fin et huit points d’avance quatre minutes plus tard… Mais on en est donc là, à 115 partout, avec un ballon bouillantissime dans les mains de Damian Lillard. La suite ? Une dinguerie. Paul George défend mais Paul George est trop loin, Lillard arrête son dribble et dégaine à trois bons mètres de la ligne à 3-points, alors qu’il reste deux petites secondes à jouer. Paul George s’élève, trop court, bad shot comme dirait l’autre, mais le bruit du buzzer est suivi de celui de la ficelle du Moda Center. 118-115, le Thunder est à terre, Damian Lillard est immense et le meneur de Portland se tourne vers le banc d’OKC en leur faisant bye-bye de la main, trashtalking level infini et d’ores et déjà éternelle source de jouissance pour nous derrière nos écrans. La série est terminée, la saison du Thunder est terminée, et l’on vient d’assister au tir le plus couillu depuis… depuis quand déjà ?
Les conséquences :
Quatre mois plus tard, c’est l’impression d’une nouvelle vie sur une autre planète qui se dégage. Les Blazers ont sorti les Nuggets et joué une Finale de Conférence, la première depuis presque vingt ans, et construisent aujourd’hui paisiblement une saison 2019-20 lors de laquelle ils seront comme d’habitude sous-cotés. Dans l’Oklahoma ? Paul George a exporté son seum en Californie, Russell Westbrook a fui dans le Texas, et le joueur le plus talentueux de l’Etat s’appelle aujourd’hui Jean-Thomas Pickdedraft. Pire qu’un simple tir bien sûr, pire qu’une élimination, le shoot de Damian Lillard a exterminé la franchise de l’Oklahoma comme on la connaissait jusque-là, et a également exterminé le statement voulant nous faire croire que le talent peut s’en sortir… sans une forme de respect pour l’adversaire. Sale. Très sale.
Les images du crime :
Incroyable, hallucinant, extraordinaire, exceptionnel, et puis merde inventons des mots. Car ce que Damian Lillard nous a offert ce matin-là, nous ne l’oublierons jamais. Vivre ce genre de moment en direct n’a pas de prix et c’est l’héritage idéal à laisser à nos gosses, futurs geeks de NBA qu’ils seront – peut-être – quand la Ligue autorisera les transferts en plein match. Mais tant pis, tout ce qu’on veut nous c’est continuer à vivre ce genre de moments, si parfaits que l’on n’aurait même pas pu les imaginer.