Terry Rozier n’est pas si scary : de l’amour pour Kyrie, du respect pour Mike, monsieur n’est que tendresse
Le 15 août 2019 à 11:15 par David Carroz
Il y a quelques semaines, Terry Rozier signait un joli petit contrat de cinquante-huit millions de dollars pour aller prouver à Charlotte qu’il valait plus que son rôle de doublure. Alors qu’il va se voir confier les clefs de l’attaque des Hornets, il revient sur son choix et sa dernière saison du côté de Boston, parfois compliquée comme pour d’autres jeunes Celtics – Jason Tatum et Jaylen Brown pour ne citer qu’eux.
Quand on évoque d’ailleurs cet exercice 2018-19 dans le Massachusetts, un nom revient avec insistance pour expliquer les difficultés rencontrées. Celui de Kyrie Irving, pas forcément en phase avec certains de ses désormais anciens coéquipiers selon les rumeurs. Des accusations que Scary Terry balaie d’un revers de la main, assurant qu’il n’y avait aucun problème avec Uncle Drew, en tout cas pas pour sa doublure comme il le révèle à Bleacher Report :
Beaucoup de gens ne savent pas à quel point il est une grande personne. Beaucoup de gens pensent que je déteste Kyrie. Et beaucoup de gens pensent que Kyrie et moi ne sommes pas cool, mais nous nous envoyons des textos, et je lui ai envoyé un texto avant la free agency. Je lui ai envoyé les yeux et il m’a envoyé les yeux en retour, genre tu sais ce qu’il va se passer.
En effet, des choses se sont passées. Kyrie Irving a signé à Brooklyn tandis que Terry Rozier a atterri chez les Hornets dans le cadre d’un sign-and-trade impliquant Kemba Walker. Pourtant Scary Terry ne se destinait pas forcément à faire ses bagages pour la Caroline du Nord cet été. Son nom revenait avec insistance dans les travées du Madison Square Garden – ce qui lui aurait permis de rester proche d’Uncle Drew si le courant passe si bien. Premier changement de programme lorsque les Suns, franchise désespérément à la recherche d’un meneur pour épauler Devin Booker, ont sorti le chéquier pour attirer le papa d’Eric Bledsoe. Une offre si alléchante qu’il se voyait mal la refuser. Mais alors, pourquoi T-Ro joue encore à l’Est cette saison ? Peut-être parce que la concurrence est moindre. Ou plutôt parce que d’autres arguments que les billets verts ont été pris en considération. C’est la présence de Michael Jordan qui a fait pencher la balance en faveur de Charlotte, preuve que même si His Airness ne brille pas en tant que proprio, son aura fait toujours son petit effet comme Terry Rozier l’a confessé, toujours à Bleacher Report :
Mike était à l’étranger, et je peux juste me l’imaginer probablement avec un cigare à la bouche et les mots qu’il a prononcés à Mitch [Kupchak], le GM, du genre “fais le venir. Fais ce qu’il faut pour le faire venir”. […] J’aurais été fou si j’allais n’importe où ailleurs ou si je refusais. J’ai regardé cela comme une équipe, une organisation qui croyait en moi. Sachant que je voulais faire mes preuves dans cette Ligue et étant donnée cette chance plus grande que tout et leur volonté de me payer au juste prix, c’était juste énorme et le mec qui était derrière tout ça était Michael Jordan. C’était irréel pour moi.
Si on comprend l’enthousiasme de Terry Rozier d’avoir Mike comme boss, on ne voudrait pas trop lui casser son délire en lui rappelant que si l’ancien joueurs des Bulls a tout défoncé sur les parquets, il ne fait pas partie de la team nez creux en ce qui concerne ses choix en tant que proprio. Juste pour rappel, le mec a drafté Kwame Brown et filé les contrats bien encombrants de Nicolas Batum et Michael Kidd-Gilchrist. On vous laisse jeter un coup d’œil au roster des Hornets pour vous faire votre opinion, mais on doute que Scary Terry puisse changer la donne en Caroline du Nord : c’est le fond du classement qui attend la franchise, Mike n’est plus sur le terrain et ne cartonne pas dans ses décisions.
Cinquante-huit millions sur trois ans pour un meneur qui a joué les doublures toute sa carrière et qui culmine à 7,7 pions, 3,6 rebonds et 2,3 passes par match, le tout avec une adresse douteuse – en étant gentil – pas sûr que cela fasse remonter la cote de Jordan en tant que propriétaire. Mais cela renforcera Terry dans son amour. Si Mike le veut et le paie grassement, pourquoi en serait-il autrement ?
Source : Bleacher Report