The Spurs way : après Derrick White, c’est Lonnie Walker que San Antonio veut booster à la Summer League
Le 05 juil. 2019 à 15:23 par Bastien Fontanieu
C’est la tradition. Dans l’ombre, sans faire de bruit, les Spurs développent leurs petits pendant la Summer League et c’est un nouveau larron qui a été mis en avant par le staff de San Antonio cette année : Lonnie Walker, en piste.
Death, taxes, Spurs. La phrase revient, systématiquement, comme une blague mais aussi une réalité imperturbable. La franchise texane a beau passer par des années compliquées, le centre de formation tenu par Gregg Popovich et son équipe reste un des meilleurs de toute la NBA. On le voit dans la transition qui s’effectue ces derniers temps, entre le départ à la retraite des anciens (Tony, Tim, Manu), et le départ à la conquête de l’Est des autres (Kawhi, Green). Même en ‘galérant‘ dans le bas du Top 8 de la Conférence Ouest, les Spurs gardent plusieurs coups d’avance et forment leurs pépites loin des caméras, afin de mieux surprendre leurs adversaires par la suite. Davis Bertans ? Pick 42 de la Draft 2011. Dejounte Murray ? Pick 29 de la Draft 2016. Derrick White ? Pick 29 de la Draft 2017. Les saisons passent, Becky Hammon et Will Hardy s’occupent des jeunots, et voilà qu’on se retrouve again devant une prochaine saison qui intrigue les observateurs. La traction Murray – White excite du monde, car le talent est indéniable. Mais il faut continuer à développer plusieurs projets, afin de voir quel joueur pourrait sortir du lot et rappeler à quel point les Spurs draftent bien. C’est donc sur Keldon Johnson, de Kentucky, que R.C. Buford et ses associés se sont jetés, l’ailier présentant déjà de belles aptitudes sur ses débuts à Salt Lake City. Mais que Keldon reste patient, car le protocole à respecter lui demandera probablement encore un an d’attente. En effet, avant de recevoir les rennes des Spurs en mode Summer League, Johnson doit laisser sa place à un garçon dont c’est officiellement le tour. Lonnie Walker, über-athlète de Miami drafté en 2018, peu utilisé l’an dernier en saison régulière, mais qui va justement se faire les crocs sur ce mois de juillet. En deux petits matchs (20 points – 7 rebonds puis 19 points – 8 rebonds), Lonnie donne le sourire à ceux qui, par habitude, s’attendent à découvrir un nouveau projet Spurs. Est-ce une garantie concernant son avenir ? Non, ce n’est pas parce qu’on torche des no name pendant l’été qu’on va devenir un crack à l’automne. Mais pour le moment, sur la checklist de San Antonio tenue année après année, Walker coche toutes les cases.
20 for Lonnie Walker in Spurs opener. Encouraging display of shot-creation, getting into balanced looks. Showed some extra wiggle off the dribble, along with the signature bounce. pic.twitter.com/uolF9Em525
— Jonathan Wasserman (@NBADraftWass) 2 juillet 2019
C’est donc intelligemment que le staff dédié à la Summer League a remis les clés du camtar à Walker, en lui demandant d’être agressif. Moins discret, plus engagé, Lonnie montre les aptitudes physiques qu’on lui connaît mais il y ajoute un peu plus… de tout. C’est ce qu’il s’était passé l’an dernier avec Derrick White, conservé à l’abris des regards pendant des mois, et poussé dans le grand bain afin qu’il fasse ses preuves. Responsabilisé, et donc plus confiant en ses capacités, Dédé Blanco avait roulé sur sa compétition -23-7-7 de moyenne à Salt Lake) et donc envoyé un message fort à Gregg Popovich : il faut m’intégrer dans ta rotation. Coup de chance pour lui, et coup de malchance pour les Spurs, la blessure au genou de Dejounte Murray quelques mois plus tard n’avait pas laissé le choix à l’entraîneur texan. Et c’est justement en ayant conscience de cette chanceuse réalité passée que Walker, à l’aube de sa saison sophomore, doit suivre les traces de White. Impossible de savoir ce qui se passera concernant les rotations de Pop en octobre prochain. Mais Lonnie ne peut échapper à ceci : DeMar DeRozan, Marco Belinelli et Bryn Forbes évoluent tous sur son poste. Des arrières, qui peuvent être décalés sur d’autres postes, mais vont bouffer du temps de jeu au jeune homme. Comment se faire une place dans ce clan, sachant qu’il y a de l’expérience, du shooting et du vice à tous les niveaux ? Cela passera par de beaux progrès à Vegas, pendant la suite de cette Summer League 2019, puis un camp d’entraînement canon à la rentrée. Le talent de Walker est saisissant, la transition réalisée à San Antonio vers des joueurs plus athlétiques et adaptés au jeu actuel en NBA doit donner confiance au garçon. Mais rien n’est donné gratuitement chez les Spurs, potentiel immense ou pas. C’est à la force du travail, avec patience, discernement et rigueur, que chacun finit par trouver sa place. Voyons voir ce que Lonnie prendra comme route sur les semaines, et mois à venir.
Chaque été, les Spurs mettent en avant un jeune joueur qui peut s’avérer utile à l’avenir. Et jusqu’ici, Lonnie Walker semble vouloir forcer son entrée dans les rotations de Gregg Popovich. Le message envoyé sera-t-il assez fort à la rentrée ? Affaire à suivre.