Les Warriors sont increvables : victoire à Toronto, retour à l’Oracle Arena pour un Game 6 qui s’annonce all-time !

Le 11 juin 2019 à 06:28 par Bastien Fontanieu

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Obligés de l’emporter pour rester en vie, obligés de l’emporter pour retourner à l’Oracle Arena avec un match de plus, obligés de sortir leur meilleure carte ce lundi, les Warriors ont montré le coeur d’un champion : une victoire arrachée, en rampant, dans la sueur, dans la galère, mais une victoire quand même. Et pas qu’une petite victoire.

Les émotions étaient telles en sortie de match que les principaux acteurs de Golden State étaient abasourdis. Même pour des types qui ont tout vu, comme Stephen Curry, Klay Thompson et Steve Kerr, les mots manquaient pour définir ce qui venait de se passer. Et comment ne pas les comprendre, honnêtement ? Poussés dans leurs derniers retranchements par de somptueux Raptors qui jouent leur meilleur basket au meilleur moment de la saison, les Warriors savaient dans quelle situation ils étaient. Aller là-bas, au Canada, pour 48 minutes, peut-être les dernières de cette fabuleuse ère moult fois titrée, comment rester de marbre. Jouer à Toronto, avec une pression énorme en étant mené 3-1, ne pas pouvoir compter sur tout le monde à 100% et tout de même devoir donner son corps dans la bataille, comment réagir de manière robotique uniquement. Le script était là, placé sur la table de Kerr, tous ses hommes étant parfaitement conscients de ce qui les attendait. Victoire ou défaite, en tout cas, il fallait se défoncer. Se démener, porter le mot Warriors fièrement sur le torse, en espérant que l’effort soit à la hauteur pour contrer un éventuel cataclysme. Et cataclysme il y a bien eu, Kevin Durant quittant le terrain après avoir tenté un comeback sur ce Game 5 en terre canadienne. L’espoir, relancé en apprenant que KD pouvait rejouer, mourrait alors qu’il était à peine né. Le regard vide, la motivation majoritairement perdue, Andre Iguodala et ses potes faisaient face à un mur. Un mur émotionnel et physique, ne sachant pas encore que la blessure de Durant serait en fait au tendon d’Achille. L’occasion idéale, côté Toronto, pour recoller au score et tenter d’enfoncer un peu plus la tête des champions en titre dans l’eau. C’est peu dire si la mi-temps arrivait au parfait moment pour Steve Kerr, l’entraîneur souhaitant utiliser ses 15 minutes pour réaliser le speech de l’année.

Et quel qu’en fût la teneur, on peut dire qu’il aura marché. Sortis du vestiaire sans baisser la tête, les coéquipiers de Draymond Green vont relancer la machine et même assommer les spectateurs de la Scotiabank Arena avec un run phénoménal. Pas de KD, Klay Thompson diminué, Kevon Looney sérieusement touché, Iguodala également, et pas la moindre excuse utilisée. DeMarcus Cousins apporte son énergie et un peu de folie, parfois trop, tandis que les Splash Brothers font pleuvoir les flèches à distance. On est pire qu’en 2015, les deux tueurs se régalent et parviennent même à prendre une quasi-quinzaine de points d’écart. On se dit alors que Toronto va réagir ? Bingo. L’homme du dernier quart, avant d’avoir des tresses, porte le numéro 7. Kyle Lowry sonne la charge avec Fred VanVleet, histoire de mettre la pression sur des Dubs qui se croyaient un peu trop à l’abris jusqu’ici. Kawhi Leonard, ensuite, va réaliser un run exceptionnel par ses propres moyens, scorant 10 points consécutifs et permettant aux siens de prendre l’avantage à la table de marque. Les habitants de Toronto n’en croient pas leurs yeux, ils y sont presque. Ils sont là, le trophée est là, même le staff de la salle commence à ramener des cartons de t-shirts et autres casquettes de champion. Sauf que Kerr, Curry et Klay vont dire stop. Non merci, ça suffit. Une grosse défense collective suivie par deux incroyables shoots à distance permettent aux visiteurs de totalement calmer la salle, le pays entier pendant qu’on y est. De trois points de retard à trois points d’avance il n’y a qu’un doigt, ou plutôt vingt, ceux des Splash Brothers. Thompson et son acolyte imposent leur expérience et leur sang-froid en attaque, tandis que Toronto perd le contrôle du momentum et s’empale dans une défense ressoudée. La dernière action, qui voit les Raptors obtenir une balle de match et donc de titre, est un symbole de ce que sont ces Warriors ce soir-là. La couverture défensive est redoutable, Kawhi doit lâcher la balle, Lowry envoie une quiche, le buzzer sonne, ball game. Pas de miracle à Toronto, pas de vacances pour les Dubs, le groupe explose de joie. Dans un scénario absolument dingue, Golden State s’en sort et retourne à la maison pour un nouveau match.

Les Warriors ont laissé des plumes, des énormes plumes dans ce Game 5 remporté à Toronto. Peut-être qu’il s’agissait ici d’un dernier effort, d’un ultime hourra avant de déposer ses armes à l’Oracle pour le Game 6. Mais cette nuit, dos au mur et quand il fallait répondre présent, les champions en titre ont joué… comme des champions en titre. Chapeau bas, c’était sacrément fortiche.


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