Les Rockets se séparent de Jeff Bzdelik : et hop, la première tête est tombée

Le 19 mai 2019 à 16:36 par Gianni Mancini

Jeff Bzdelik
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Après la déception d’une nouvelle chute face aux Warriors en postseason, on se doutait que tout n’était pas rose à Houston, et qu’il allait bien falloir blâmer quelques personnes pour justifier l’échec. Première victime collatérale, Jeff Bzdelik, head coach assistant et pourtant salué pour son gros travail défensif.

Ça valait bien le coup de sortir de sa retraite ça, tiens. Tout juste six mois après avoir été rappelé à l’aide par une équipe en grosse galère, voilà qu’on lui dit ciao bye. Le 6 novembre dernier, soit la date du retour de Bzdelik, les Rockets affichaient un bien médiocre bilan de 3-5, une triste manière d’attaquer une saison après un exercice 2017-18 tout feu tout flamme. C’est une team en bien piteuse état que l’entraîneur retrouva, non seulement au niveau des résultats, mais pour ce qui est de l’implication. De défense de fer sous sa coupe, la franchise pointait au 20ème rang de la Ligue fin 2018… Bref, vous avez capté, c’était un chantier colossal qui attendait le vétéran, avec, cerise sur le sundae, la présence de Carmelo Anthony, avec lequel Bzdelik est allé au clash à Denver lors de sa seule et unique expérience en tant que head coach en NBA. Mais contrairement au premier épisode, cette fois, c’est l’entraîneur qui eut le dernier mot, avec Carmelo qui fut exilé puis coupé du roster. Et même si on doute que cela était directement en rapport avec le retour de Bzdelik, nul doute que le profil de Melo ne correspondait pas vraiment à une équipe ayant besoin d’un gros renversement de situation, notamment pour ce qui est de la D. Allez, exit aussi les Brandon Knight, Michael Carter-Williams et tous les autres paris foireux tentés par Daryl Morey l’été dernier. Pour sortir la tête de l’eau, il allait falloir revenir aux bases.

Et si on a tendance, à juste titre, à citer James Harden comme le grand artisan de la remontada des Fusées en deuxième partie de saison, il ne faut pas oublier que le génie défensif est aussi l’un des architectes principaux de ce regain de forme. Un grand coup de chapeau est de mise, surtout quand on prend en compte qu’il dut faire sans Trevor Ariza et Luc Mbah a Moute, partis à l’intersaison et tous deux fers de lance du cadenas défensif made in Houston. Qu’à cela ne tienne, Bzdelik s’appuya notamment sur un P.J. Tucker motivé comme jamais, un barbu impliqué (oui oui) ou encore un Clint Capela prêt à faire le taf. Une transformation qui propulsa les Rockets dans le top 4 à l’Ouest, leur vraie place, le tout accompagnée du rang de deuxième défense de la Ligue sur la période post-All-Star weekend. Tout ça c’est bien beau, mais le test grandeur nature avait lieu lors des Playoffs, avec un nouveau duel annoncé et attendu face au rivaux de la Baie. Un énième revers face aux Warriors plus tard, et voilà qu’il fallait déjà identifier des boucs émissaires. Malheureusement, le board s’est tourné en premier vers Bzdelik, dont le contrat ne sera pas renouvelé pour l’an prochain. Une décision que l’on peut comprendre, mais dont on peut questionner la pertinence. Est-ce vraiment la bonne manière d’adresser les problèmes de fond de la franchise ? Wait and see, ce qui est sûr, c’est que ça laisse une fin amère au comeback de l’intéressé, pas représentative du job accompli ces derniers mois à partir d’une situation à la base bien pourrave.

Pour justifier ce choix, Daryl Morey a cité une volonté d’améliorer l’équipe par tous les moyens possibles. Quand on se rappelle le bilan des Rockets sur le premier mois de compétition, ça fait un peu tiquer, mais attendons de voir. Dans tous les cas, le départ définitif de leur ministre de la Défense risque de laisser un vide et, surtout, une grosse place à combler.

Source texte : ESPN