Stephen et Seth Curry se sont livrés un magnifique duel : on est comment là niveau lifegoal familial ?

Le 17 mai 2019 à 08:44 par Giovanni Marriette

On en connait quelques unes des fratries célèbres dans le sport, on les listera d’ailleurs juste ci-dessous, mais alors le duel que se sont livrés les deux frangins Curry cette nuit trouve forcément une place particulière dans notre cœur, avec tout le respect que l’on a pour le 400m ou le biathlon. Parce que s’envoyer des gros trois en finales de conférence devant papa et maman, on peut difficilement faire mieux en matière d’achievement familial…

Ceux qui suivent la NBA de près ou de loin le savent, la famille Curry est au centre de la place publique depuis quelques années déjà. Stephen en premier lieu, double-MVP, triple-champion NBA et déjà considéré selon certains comme… le meilleur shooteur de tous les temps. A 30 ans. Son frère Seth, de deux ans son cadet, vit pour sa part dans l’ombre de son glorieux aîné mais fait son petit bonhomme de chemin en NBA, dans un rôle évidemment beaucoup moins mis en lumière que celui de son bro. Et puis il y a Dell, papa des deux loustiques, jadis meilleur sixième homme de la Ligue et lui aussi doté d’un poignet plus affûté que la moyenne, la maman Sonya, 50 balais mais qui en fait 35, Ayesha aka Madame Steph, et même la petite Riley, star des conférences de presse d’après-match. Très énervant cette petite famille parfaite, et encore plus quand on voit le spectacle offert cette nuit à l’Oracle.

Les sœurs Williams, les frères Borlée, la famille Adams (non, l’autre), les frangins Fourcade, les dauphins Manaudou ou Metella, les Bronzés Kostelic qui font du ski, les mousquetaires Guyart ou alors les touche-à-tout de la famille Skrela, on ne compte plus les familles comptant en leurs seins plusieurs champions, et le moins que l’on puisse dire c’est que la Curry Family commence à se poser dans ce beau paysage tout trognon. Un papa connu et reconnu dans l’histoire de la Grande Ligue, un fiston futur Hall Of Famer et un autre qui lui donne la réplique au quasi plus haut niveau mondial, on est plutôt pas mal niveau réussite du foyer. Cette nuit ? C’est à un spectacle rarissime que nous avons pu assister, un ballet entre deux frères, quelque part entre Jean-Jacques Annaud et PNL, deux frères qui se sont renvoyés la balle c’est le cas de le dire. On attendait évidemment Steph, que quelques inconscients avaient catalogué de chokeur quelques jours plus tôt après avoir tourné à 24 points de moyenne au lieu de ses 27 en saison régulière, mais on attendait beaucoup moins Seth, calé en fin de rotation dans son équipe et plutôt missionné sur de courtes missions de 3 and D au relai des ses deux titulaires en puissance du backcourt.

Et pourtant.

Et pourtant, si au bout du compte et comme souvent… c’est l’aîné qui aura le dernier mot, c’est bien à un vrai duel fratricide auquel on aura assisté cette nuit à l’Oracle. Stephen qui ouvre le bal, normal vu que son frère était sur le banc, 19 points à la mi-temps pour Baby Face, un soir de plus au bureau comme dirait l’autre. Sauf qu’en deuxième mi-temps le deuxième rejeton se dit pourquoi pas moi et va rentrer en bugne à bugne avec son frangin, pour le plus grand bonheur du crew Curry en tribunes, pour le plus grand bonheur de… tout le monde. Incisif en défense, Seth arrache le ballon des mimines de son reuf, plante ses tirs de loin et on voit même les deux Cucu se trashtalker avec le sourire sur des lancers du meneur des Warriors. Bonne humeur au programme mais au cœur d’une vraie opposition de basket, on se croirait revenu vingt ans en arrière sur le terrain familial en Caroline du Nord. Le délire va d’ailleurs prendre des proportions énormes quand le moins connu des deux fera passer les siens devant à une minute de la fin sur un énorme tir du parking. Dell et Soso n’en reviennent pas, fierté de darons à son apogée. Comme dit plus haut c’est une fois de plus le pépère Steph qui aura le dernier mot mais papa maman peuvent être fiers, leurs deux mioches auront été les héros d’un match de Finale de Conf, n’en déplaise aux parents Hansbrough, Gasol, Lopez, Plumlee, Morris, Hernangomez, Grant, Holiday ou Zeller. Parce que oui, la NBA est une entreprise familiale avant tout, enfin presque.

Deux frères sur le presque toit de la NBA, on en pense ce qu’on veut mais les parents peuvent être fiers. Et ça a beau être toujours le même qui gagne à la fin, pas sûr que dans la famille on ne soit pas aussi fier du magnifique perdant. Que c’est trognon.


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