Les Sixers égalisent chez les Raptors : 94-89, Jimmy Butler et sa bande ont installé la clim à Toronto
Le 30 avr. 2019 à 05:07 par Bastien Fontanieu
Dans ce Game 2 de la demi-finale de Conférence Est entre Raptors et Sixers, ce sont bien les visiteurs qui se sont pointés et ont calmé l’ambiance à Toronto. Derrière un Jimmy Butler clutch et des soldats déterminés, Philly a fait le plus dur : annuler l’avantage du terrain des dinosaures.
Mission accomplie ? Mission accomplie pour Brett Brown et ses hommes. Pas la plus simple, car dès le Game 1 les Raptors avaient annoncé la couleur. Avec un Kawhi Leonard monstrueux et un Pascal Siakam pas en reste, les soldats du Canada prévoyaient un nouveau festin devant leur public. Les deux hommes, encore une fois, ont été au rendez-vous, mais dans des registres nettement différents. Le All-Star a été intenable, scorant à outrance afin d’aider les siens à revenir au score dans une affaire méchamment défensive, et ce malgré l’excellente défense de Ben Simmons. Le couteau-suisse, maladroit dans ses initiatives et bloqué en masse par le rideau adverse, a pêché en efficacité au tir (9/25) et le reste de sa troupe l’a suivi dans sa galère. Hormis un dernier quart copieux de Kyle Lowry, les Raptors en ont chié en grande partie car ils sont tombés sur une équipe de Philadelphie incroyablement soudée en défense. Hormis le trio Siakam-Lowry-Kawhi ? Seulement 13 points côté Toronto. Un crédit énorme à filer aux Sixers, qui voyaient pourtant l’ambiance devenir exceptionnelle dans une salle voyant leurs joueurs réaliser un ultime comeback. Entre le coup de chaud de Leonard et les bombes de Kyle, ça sentait le hold-up à plein nez chez les dinos. Le problème, c’est que même en transpirant tout autant en attaque, les gars de Pennsylvanie ont su faire le nécessaire pile quand il le fallait, et sont donc repartis avec une très grosse victoire en déplacement.
Merci qui ? Merci Jimmy Butler évidemment (30 points), l’ailier étant d’une température glaciale en plein money-time, pour répondre à Kawow. Avec la balle entre ses mains et dans des tranchées solidement posées par les Raptors, Jimmy a été chirurgical, punissant Toronto avant de laisser Joel Embiid finir le job sur une pénétration pleine de sang-froid. Le pivot n’était pourtant pas sûr de jouer, lui qui avait une gastro et avait probablement refilé la gerbe à Redick et Harris (20 points à 7/21). Plus sérieusement, c’est une bataille typique de l’Est (ou du lobby bétonnier) qui a été remportée par les Sixers, Philly shootant à 39,5% et les Raptors terminant à 36,3% de réussite. Le genre de soirée que tu dois boucler en retroussant tes manches, en cherchant des points là où ils se trouvent, et en gardant sa respiration jusqu’au bout. Heureusement pour les visiteurs, la bataille des bancs n’en était pas une puisque Brett Brown, bien inspiré, utilisait nettement mieux ses remplaçants qu’un Nick Nurse dans le doute. Avec un méchant 26 à 5 pour les cols bleus de Philadelphie, Toronto n’a pas pu réaliser son retour de fou-furieux et doit donc très sérieusement se pencher dans les prochains jours sur l’apport global de son banc. Mais ça, les Sixers, ils s’en moquent. Pour le moment, c’est l’heure de célébrer dans le vestiaire, les potes de Ben Simmons remportant un précieux match à l’extérieur. Une première victoire pour Philly au Canada depuis 2012, une première victoire pour Philly dans cette série, et une pression désormais posée sur les épaules des Raptors qui vont devoir immédiatement se reprendre en Pennsylvanie.
Ce n’est pas toujours beau et offensif, mais c’est ça aussi, les Playoffs. Et au jeu du plus persévérant dans une véritable guerre des tranchées, ce sont bien les Sixers qui ont su faire le taf jusqu’au buzzer. Changement d’ambiance, direction Philadelphie pour un Game 3 qui s’annonce déjà décisif.