Damian Lillard l’avait déjà fait : quand Dame assassinait les Rockets au premier tour des Playoffs 2014

Le 24 avr. 2019 à 13:30 par Benoît Carlier

Damian Lillard
Source image : montage TrashTalk via NBA League Pass et YouTube/NBA

Avant cette nuit, il n’y avait pas besoin de réfléchir pour sortir le plus gros tir de la carrière de Damian Lillard. Depuis quelques heures, vous avez le droit de vous poser la question. Juste pour le plaisir, on se refait le buzzer-beater du meneur pour éliminer les Rockets au premier tour des Playoffs 2014. Frissons garantis.

Cinq ans déjà, mais l’action n’a pas pris une ride. Bien placée dans les highlights all-time en postseason, elle était régulièrement citée par les fans des Blazers lorsqu’ils se faisaient attaquer, notamment sur leur numéro 0 après le sweep concédé en 2018. Même si le “mauvais tir” de cette nuit devrait lui succéder car intervenant après et donc plus frais dans nos têtes, on aura du mal à oublier celui qui a valu quelques moqueries et une belle réputation de loser à James Harden pendant plusieurs années. Nous sommes donc en 2014 et Portland goûte à nouveau au plaisir des Playoffs après deux ans de vacances anticipées au mois d’avril. Malgré leurs 54 victoires en régulière, les hommes de Terry Stotts (déjà lui) ne sont que cinquièmes de la Conférence Ouest et entament leur premier tour contre Houston sans l’avantage du terrain. Qu’à cela ne tienne, LaMarcus Aldridge and co s’imposent à deux reprises dans le Texas pour commencer la série. Pour sa deuxième année en tant que franchise player, The Beard réagit lors du Game 3 mais ensuite la logique du home-court advantage est enfin respectée et les Blazers rentrent à la maison avec la possibilité de clôturer la série en six matchs. Comme d’habitude, la rencontre est serrée. On parle quand même d’une série où trois victoires se sont déjà jouées en prolongation. Mais le sophomore préféré du Moda Center a reniflé l’odeur du sang et il ne laissera personne lui piquer son moment devant son public.

Dans les quatre dernières minutes de la partie, l’écart ne dépassera pas deux points dans un sens ou dans l’autre. C’est la définition parfaite du money time ou plus précisément du Dame Time si vous avez bien suivi. Dans la dernière minute, c’est Nicolas Batum qui permet aux siens de revenir à égalité avec un jumper compliqué par-dessus Dwight Howard. Mais Rip City croit voir la win s’envoler sur un rebond offensif suivi d’un lay-up de Chandler Parsons quand il n’était pas encore le plus gros escroc de la Ligue à 0,9 seconde du dernier buzzer. C’est à ce moment précis que la magie opère. Batman pour la remise en jeu devant le banc des Rockets trouve Dame qui s’élève en pleine course pour envoyer une ficelle mémorable face à ce bon Chandler tout à coup beaucoup plus dans la position de loser qu’on lui connait aujourd’hui. 99-98, les Blazers s’envolent en demi-finale de Conférence pour la première fois depuis 14 ans pendant que le feu Rose Garden s’embrase devant autant d’insolence et de sang-froid de la part du Rookie de l’Année en titre devenu All-Star dès sa deuxième saison NBA. Le timing et l’exécution sont parfaits, le sixième choix de Draft sait qu’il a déjà probablement rentré le plus gros tir de toute sa vie. Enfin, c’est ce que l’on pense tous sur le coup.

Flash forward jusqu’à ce 23 avril 2019 et une nouvelle performance historique de Dame Dolla lors d’un match décisif du premier tour des Playoff. Le parallèle est vite trouvé puisqu’il s’agit encore d’un series-ending shot, le cinquième seulement dans l’histoire et donc le deuxième rien que pour le natif d’Oakland. Avec cette double performance qui aura toujours sa place dans les bouquins d’histoire, Lillard peut presque déjà prendre sa retraite. On rigole évidemment mais le point guard a déjà déclaré ne pas être prêt à renier ses principes pour gagner une bague. En restant fidèle à Portland, il ne remportera peut-être jamais de titre NBA, mais il a montré suffisamment de choses pour mériter notre respect, peu importe les prochaines péripéties qui l’attendent avec les Blazers. En 2014, certains invoquaient la chance du débutant, l’ignorance du sophomore qui ne ressent pas le poids de la pression. Aujourd’hui nous avons la confirmation que son sang n’est pas à 37°C comme tout le monde et qu’il a cette capacité à ralentir le temps dans les dernières secondes d’un match. Aujourd’hui, à qui voulez-vous filer la balle pour le tir de la gagne dans un match couperet ? A part si vous vous appelez Paul George, la réponse est évidente et le premier argument remonte à 2014.

2014 ou 2019 ? Le plus dur sera de choisir. Mais à chaque fois le résultat est le même. Un doigt sur la montre et un adversaire en larmes, c’est ça le Dame Effect.

Déjà vu Dame ⌚️😱#RipCity | #NBAPlayoffs pic.twitter.com/n87lZwvjCn

— NBA on TNT (@NBAonTNT) April 24, 2019