Le Jazz refuse de se faire balayer par Houston : victoire à domicile pour prolonger la saison de quelques jours
Le 23 avr. 2019 à 10:11 par Bastien Fontanieu
C’était la gagne, ou les vacances. Le Jazz n’avait pas le choix cette nuit, il fallait l’emporter pour rester vivant dans cette série de Playoffs hardcore face aux Rockets. Mission accomplie, on va à Houston en espérant y réaliser un petit exploit.
Car oui, c’est bien d’un exploit dont on parle, si Rudy Gobert et ses potes veulent rentrer à la maison afin d’y jouer un Game 6 survolté. Ce lundi soir, les Rockets étaient peinards en abordant ce match 4, peut-être un peu trop d’ailleurs. Bousculés par Jae Crowder en début de rencontre puis Ricky Rubio, les gars de Houston avaient laissé leur intensité au vestiaire et probablement leur envie à l’hôtel. Un luxe que pouvaient se permettre Chris Paul et compagnie, eux qui ont créé une avance de 3-0 qui sent déjà très bon la qualification en demi-finale. Statistiquement, personne n’est revenu d’un 3-0 dans une série de Playoffs, et ce n’est pas sur cette opposition que cela va changer. Houston reste sous contrôle, expérimenté, avec un plan de jeu diabolique et une capacité exténuante à imposer une attaque de feu pendant plusieurs dizaines de minutes. Sauf que hier soir ? Beh ça n’était pas le cas. Maladroits dans leurs initiatives, bien défendus par un Jazz remonté, les Rockets se sont plantés et ont donc laissé Donovan Mitchell filer en seconde mi-temps pour offrir au peuple de Salt Lake City un moment d’allégresse. Ils en avaient bien besoin, mine de rien, car ce duel du premier tour n’avait pas du tout l’air équilibré jusqu’ici. Deux leçons à Houston, un match raté à domicile, l’enthousiasme et les ambitions des hommes de Quin Snyder étaient rangés au fin-fond du premier placard venu, ce qui n’augurait rien de bon pour la suite. On le savait, le tirage était sacrément mauvais pour le Jazz, mais il fallait au moins éviter la violence vécue par les Pistons ou les Pacers, balayés en quatre manches sèches et sans discussion possible.
C’est donc grâce à un dernier quart-temps fatal, une session de 12 minutes rêvée par le Jazz, que les coéquipiers de Thabo Sefolosha ont pu enfin terminer une soirée avec le sourire. Pourtant, c’était sacrément mal parti, en voyant Paul et Harden mener leur équipe vers une micro-avance en début de dernière période. Généralement, quand on voit les Rockets avoir ainsi la main sur le score, difficile d’envisager une issue différente de celle des trois derniers matchs. Sauf que cette fois-ci, les shoots ne sont plus rentrés pour les visiteurs, et ceux de Utah ont fait filoche au meilleur moment. C’est tout con, mais parfois, le basket se joue à ça. Et dans ce run de money-time stressant pour tous les habitants de la région, il y avait évidemment un homme au centre de l’attention : Dodo Mitchell. Attendu de pied-ferme par ses fans, l’arrière prenait feu au meilleur moment, alors que les trois premiers quart-temps étaient loin de ravir tout le monde. Le joueur excitant, créateur, culotté, n’a fait qu’une bouchée d’Austin Rivers sur ces dernières minutes, les autres pitbulls de son effectif se chargeant des basses besognes. Mitchell, qui s’est même farci quelques missions en défense sur Harden, termine la soirée à 31 points et va devoir prolonger son jeu intérieur à l’extérieur. Car une fois la victoire appréciée, il faut retrouver la réalité. Et la réalité, c’est un déplacement à Houston, chez les Rockets, pour y jouer un Game 5 aux allures de dernier match de la saison côté Jazz. Peut-être que Snyder a trouvé une faille et va l’exploiter tout au long du prochain match, peut-être que les Texans vont retrouver leur mode carré sur 48 minutes et ne faire qu’une bouchée des mormons. La réponse cette semaine.
Non, pas de sweep sur le CV des gentils petits joueurs du Jazz, Houston devra terminer le travail à la maison pour se qualifier en demi-finale. S’il y a bien un match que Utah doit prier pour gagner, c’est le prochain.