L’énigme Nassir Little dans toute sa splendeur : parfois époustouflant, parfois super troublant

Le 25 mars 2019 à 05:43 par Bastien Fontanieu

Ce dimanche, North Carolina s’est qualifié pour le tour suivant dans le cadre du fabuleux tournoi NCAA. Un match dominé contre Washington, qui nous a forcément permis d’en savoir un peu plus sur un certain Nassir Little.

C’est un des cracks les plus énigmatiques de cette Draft 2019 qui arrivera en juin comme une tarte dans la gueule de tout le monde. C’est, clairement, un des fichiers les plus observés de tout le circuit universitaire. Monsieur Nassir Little. Boule de muscles, monstre de polyvalence, freak athlétique, capable de tout et parfois de rien, tout ça en même temps. Vous nous suivez encore ? Très bien. Arrivé à North Carolina avec une énorme hype suite à un cursus lycéen tout en explosion (notamment lors des grands rendez-vous type Jordan Classic et McDo), Nassir pensait vivre une pure saison avec les Tar Heels… avant de découvrir la méthode Roy Williams. Son coach légendaire, pour ceux qui ne connaissent pas l’animal, limitera pas mal le temps de jeu de son kid et le placera même sur le banc assez fréquemment, pour des raisons multiples et variées. Un choix qui aurait pu frustrer Little, lui qui voulait sa place dans les premiers de la cuvée 2019, mais qui n’a pas vraiment empêché l’intéressé de montrer l’étendue de son talent et de rester collectif jusqu’au bout. L’étendue de son talent, et de son profil si énigmatique aussi. Car si on utilise ce terme, énigmatique, c’est pour souligner ce formidable éventail que Nassir peut proposer d’un soir à l’autre, d’une action à l’autre. La rencontre de ce dimanche en était le plus bel exemple, après plusieurs matchs observés au fil de l’année. Faire des yeux énormes puis secouer sa tête en soupirant, voilà le genre de réaction que de nombreuses personnes ont pu avoir depuis l’arrivée du bonhomme à Chapel Hill.

Statistiquement parlant, on peut se pencher sur la feuille du garçon et se dire, well played (20 points, 7 rebonds, 1 contre, 8/11 au tir, 1/1 de loin). Sachant que les lauriers reviennent souvent à Luke Maye, Cobi White ou Cam Johnson, ce serait la moindre des choses. Mais ce qui est si intrigant avec Little, c’est donc cet aspect mentionné à l’instant et qui ne peut que se ressentir en voyant le phénomène sur les parquets. Parfois, on verra du Pascal Siakam. Puis on verra du Stanley Johnson. Puis on verra un contre énorme, un tir plein de finesse, un rebond arraché, un handle bien posé et une intensité rarement matchée. Tout ça avant quoi ? Une bêtise défensive, une pénétration maladroite, un manque de QI basket flagrant. C’est tout ça, Nassir Little. Des séquences qui verrouillent son statut de Top 10 de la Draft 2019, et d’autres qui font hésiter un paquet de franchises au moment où ces lignes sont écrites. Visuellement parlant, difficile de ne pas tomber amoureux du jeune homme, qui a clairement l’air d’un daron au milieu d’enfants sur le circuit NCAA. Déjà prêt pour les adultes de la grande Ligue, Little (c’est con) n’a petit que de nom, tout le reste se fait en très grand. Mais les coups de folie comme les erreurs. Si la performance de cette nuit a donc clairement rassuré celles et ceux qui croient grandement en lui, Nassir sait qu’il devra rééditer ce genre de nuit pour que les doutes se dissipent petit à petit.

Est-ce que la NCAA était vraiment faite pour le passage d’une tornade comme Nassir Little ? Certains diront oui, d’autres non, et un groupe susurrera qu’il devrait rester un an de plus à North Carolina. Difficile de mieux résumer les impressions laissées par le phénomène.


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