L’histoire de BenKlark : quand les aléas du basket donnent naissance à un nouveau projet de vie

Le 20 mars 2019 à 06:02 par Bastien Fontanieu

BenKlark
Source image : BenKlark

Il y a des rencontres qui ne trompent pas. Des moments où, doute ou pas, la corde a suffisamment vibré intérieurement pour savoir qu’un lien profond vous unit désormais.

Les souvenirs sont encore vifs. Et pour cause. Un an après une première poignée de main autour d’une séance photo et la préface d’un petit bouquin jaune par Rudy Gobert, Kevin Idoménée nous retrouve à Paris avec son associé pour faire le point. Mieux encore, faire plus ample connaissance. Le regard est le même, serein, confiant, ambitieux. Le look est impeccable, sobre, taillé, et original à la fois.

Bien des choses se sont passées depuis, de son côté comme de celui de TrashTalk, mais la curiosité de la première rencontre donne place à un autre type de rencard. Un vrai tête à tête pour cette fois, afin d’échanger sur ces nombreuses questions. Qu’est-ce que BenKlark, cette marque soutenue par Rudy Gobert, qu’on voit se développer de plus en plus chez les basketteurs ? Qui se cache derrière ce mouvement ? Et quels piliers fondent sa pensée ? Il fallait enquêter, forcément, curiosité oblige. Ce que nous avons fait, et que nous allons vous raconter ci-dessous. Un voyage dans un monde qui nous touche, par ses similitudes avec celui de TrashTalk et le processus de sa création.

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Source image : BenKlark

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Si vous aviez bossé toute votre vie sur les parquets, mais qu’une série d’aléas modifiait soudainement votre trajectoire, comment réagiriez-vous ? Si vous adoriez le basket mais ne trouviez de projet professionnel suffisamment ambitieux sur la route, comment feriez-vous ? Ces questions, Kevin a dû les affronter, et a su comment les négocier avec élégance. Basketteur avant tout, le natif de Nice a d’abord la tête et les pompes dirigées vers la balle orange, sans alternative. La mode ? Non merci, il y a déjà du pain sur la planche des parquets. Et le plaisir est bien là. Pourtant, l’intérêt du jeune homme n’est pas uniquement dirigé vers le basket : “Je ne regardais pas la NBA comme un fou, j’adorais le basket une fois sur le terrain, mais j’aimais bien aussi ce qu’il y avait autour.” Une chose est sûre, il n’y a pas d’autre bagnole suffisamment stable et fiable à ce moment-là pour le dévier de sa route initiale. De Nantes à Cholet, entre propositions de contrats en Pro A et en Pro B, Kevin oscille mais sa destinée semble tout de même se diriger vers la pratique. Loin de penser alors, à l’âge de 16 ans et juste avant de voir arriver Rudy Gobert à Cholet, qu’il sera ensuite celui qui créera les fringues du Défenseur de l’Année 2018.

C’est d’ailleurs proche de la majorité que va avoir lieu le premier des aléas pour Kevin. Un hic sportif, un mauvais feeling avec son coach. Y’a rien à faire, ça passe pas. Pourtant performant et après avoir accumulé les trophées de champion de France espoir, Idomenée ne parvient pas à passer le cap supérieur, bloqué par un entraîneur avec qui le rapport humain est mitigé. Le projet 100% basket est alors mis en danger.

“Je fais des grosses perfs, dans le journal ils disent que je suis sur les traces d’Evan Fournier, je ne pense pas non plus à la Draft mais j’essaye d’avoir une petite cote en Pro A.”

Frustré alors par cette situation nocive, Kevin va se pointer, sans le savoir, à un carrefour déterminant de sa jeune vie. Un carrefour qu’on connaît plutôt bien par ici. Ne pas déprimer, rester concentré, extérioriser. Ne pas déprimer, rester concentré, extérioriser. Voir son rêve s’écrouler à cause d’une seule personne ? Il en est hors de question. Le cadre alors bancal va laisser place à une nouvelle pratique, éloignée des terrains : la création. Au lieu de se focaliser sur le basket uniquement, Idoménée va dessiner ses premières pièces et la frustration va se dissiper petit à petit. Un mal pour un bien, à l’époque, mais encore loin de ce qu’est BenKlark aujourd’hui.

Source image : BenKlark

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Et sans faire de bruit, sans prévenir, les astres vont s’aligner dans son univers, tout naturellement. La curiosité croise l’envie d’entrepreneuriat, qui fait la bise à la détermination du jeune homme, sans oublier la soif de savoir, une pincée de marketing, et une bonne dose de création. Tout se mélange, le coeur palpite pour une autre pratique. La machine est lancée, la bascule se fait de manière innée. Et plus Kevin s’investit dans un projet, moins il laisse de place et d’envie pour l’autre. Avec des moments marquants, qui le guident vers sa destinée.

“Le déclic, c’est quand j’ai vu qu’à l’entraînement j’arrivais et j’étais plus concentré sur mes futurs dessins que sur les systèmes à mettre en place. Je me demandais ce que j’allais avancer pour BenKlark après l’entraînement. Et vu que j’ai toujours voulu faire une chose à 100%, j’ai dû choisir : si je fais pas de basket à 100%, alors ce sera BenKlark à 100%.”

Immédiatement, le sourire prend place pendant l’échange. Pour une raison simple, l’univers TrashTalk voit aussi sa création dans un all-in passionné et maîtrisé, une liasse envoyée sur la table de poker en connaissant le jeu de ses adversaires. Le but initial de Kevin est peut-être de faire les deux à la fois, basket et création, mais la réalité prend vite place. Et quitte à se donner à fond dans un projet, alors autant choisir celui qui nous passionne le plus, celui qui vous pousse à checker absolument toutes les informations sur votre domaine et votre passion, du soir au matin. Combien sont-ils, à nous lire, ne pas nous lire, et à vivre ce type de situation ? Les rêves de gosse qui s’effritent, et l’hésitation quand une nouvelle main est tendue ? La passion pour ce merveilleux sport qu’est le basket, mais l’impression de ne pas pouvoir aller plus loin car le plafond est… trop bas ? Car d’alternatives concrètes il n’y a pas ?

Culotté (on peut l’affirmer), Kevin décide de se lancer. L’aventure commence, la trouille aussi, le vertige quotidien, les incertitudes. Bien sûr que des larmes coulent, des angoisses s’installent. On ne sait pas vraiment où aller. Mais pourtant, la foi et la certitude gardent le bateau dans la bonne direction. Et Idoménée utilise ces outils pour développer sa marque.

Couverture

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Comment faire un business plan ? Comment gérer sa trésorerie ? Et par où commencer en fait ? Qui va croire en mon projet ? Des questions qui habitent le quotidien mais doivent trouver des réponses. C’est notamment là, avec l’aide d’un Rudy Gobert croisé à Cholet et avec qui de nombreuses valeurs sont partagées, que le virage va se faire. Donner la possibilité aux athlètes de s’exprimer en dehors des terrains, ça te tente Rudy ? La vision est claire, des éléments restent imprécis mais le projet a de la gueule. Et chaque été, Gobert va revenir en France, passant par Kevin pour voir l’avancée de BenKlark. Loin de chez loin mais à la fois main dans la main, les deux basketteurs créent leur image en mode rookies avant de bomber le torse une fois installés dans le game. Et aujourd’hui ? C’est une marque à vision internationale qui se place dans le paysage de la mode. Une marque qui, basée sur la passion du basket, veut faire bien plus que créer des pièce à porter. Le potentiel est là, les perspectives illimitées.

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Plus qu’un nom aujourd’hui, BenKlark est un mouvement. Un mouvement qui partage des valeurs similaires à celles véhiculées par TrashTalk, et qui est né dans une clinique de même apparence. Bien du chemin a été parcouru depuis, entre gamelles, incertitudes et étapes validées petit à petit. Mais si Kevin Idoménée peut continuer à créer, développer et inspirer les gens tout en poussant les barrières de ce que les athlètes peuvent faire, alors il le fera.


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