Les Celtics retombent dans leurs travers contre Houston : Brad Stevens, faut qu’on en parle ?
Le 04 mars 2019 à 03:33 par Bastien Fontanieu
Nouvelle défaite pour les Celtics, nouvelle soirée terminée la tête entre les cuisses. Brad Stevens et ses hommes n’ont pas pu tenir face aux Rockets, malgré un dernier run de fin de match : c’est au coach de Boston de passer par le tribunal.
Quitte à faire le tour complet de la franchise aux 17 titres, autant y aller jusqu’au bout. Le but ici n’est pas de trouver le responsable du merdier qui s’installe actuellement chez les Celtics, sachant que c’est une multitude d’éléments qui peuvent expliquer celui-ci. On n’est pas sur une chasse à la sorcière typique, pointant du doigt chaque personnage afin de connaître celui qui doit dégager. Cependant, les joueurs ont déjà pris tarif, un par un, et ce depuis le début de saison. Kyrie, Hayward, Tatum, Smart, Morris et ainsi de suite, chacun a eu droit à son moment à la barre, jugé pour ses fautes. Mais a-t-on vraiment pris le temps de se poser sur Brad Stevens..? A-t-on eu une fenêtre de pensée suffisamment isolée pour analyser son dossier et, quelque part, trouver des réponses à nos questions ? Vénéré ces dernières années dans un registre d’underdog qui élève les plus petits vers les sommets (Isaiah Thomas, les Celtics sans Kyrie ni Hayward), Stevens a été élevé à des hauteurs exceptionnelles pour sa capacité à tirer le meilleur de chaque groupe, à tel point que certains observateurs se permettaient de le surnommer le Young Popovich. Gestion des émotions, jeu collectif, systèmes en sortie de temps-mort, pertinence devant les médias, le package complet était en full display, comme on dit là-bas. Et cette saison, avec l’effectif le plus talentueux de toute sa carrière ? Brad galère, trébuche, se répète, déçoit même. Le génie-leader de ces dernières saisons a été comme enseveli sous la pression de son groupe, et des intentions de chacun. Jusqu’à nous imposer la question suivante, lorsqu’on regardait le match des Celtics ce dimanche : mais où est passé Stevens ?
Si on garde la tête froide et qu’on a une mémoire datant d’un peu plus de 24h on a envie de répondre : nulle part. Après tout, c’est ce même Brad Stevens qui prenait son groupe, l’emmenait à Philadelphie, et allait taper les Sixers sans Kyrie dans un registre bien à lui. Et fin-janvier, avant le All-Star Break, une bonne phase des Celtics nous permettait de garder cette réponse. Sauf que l’irrégularité de Boston est flagrante cette saison, et elle passe par la poigne du coach avant tout. Contre Houston hier soir, un jeu pauvre et bourré d’isolations a gangrené le jeu des verts, enfonçant Marcus Morris et compagnie dans un trou trop profond. Quel mouvement de balle ? Et quels systèmes en sortie de temps-mort, ni appelés ni exécutés par ses joueurs ? C’est sans parler de l’état d’esprit global du groupe, plusieurs joueurs se regardant de travers plutôt que de s’aider à se relever, comme on l’avait vu par le passé. Ce dimanche, et c’est arrivé plusieurs fois cette année, Brad Stevens donnait l’impression de ne pas contrôler son équipe. Dans l’approche, dans les rotations, dans le jeu tout simplement. Et tout ça pour nous dire, récemment en sortie de défaite, qu’il était déçu de lui-même avant tout. L’initiative est honnête, exemplaire sous un certain angle. Le coach se fout devant le bus pour prendre l’impact, soit. Sauf que non seulement Danny Ainge a été clair sur le fait que Brad n’avait rien à craindre pour son job (plutôt logique), mais les excuses ne peuvent plus vraiment tenir. Il doit y avoir un véritable coup de pied au cul que Stevens doit donner, à des sales gosses en manque de leadership. Une tarte collective, de commandant de bord. En est-il capable ? Clairement, il l’a déjà montré. Va-t-il le faire ? Difficile à dire, mais il le faudra rapidement car sinon le bateau risque de couler. Et à ce moment-là, il sera pas injuste de tout remettre sur le dos des joueurs.
Son effectif est quasiment au complet, ses joueurs n’ont pas trop de blessures, il y a du talent à ne plus quoi savoir en faire et la défense est toujours en place. Pendant combien de temps donnera-t-on des jokers à Brad Stevens ? Pour le moment, ça passe. Attention cependant, car des matchs comme celui de ce dimanche montrent de grosses limites : un fin tacticien oui, mais un leader dans la tempête pas sûr.