Andre Drummond n’a pas digéré son oubli pour le All-Star Game : Dédé est vénèr’ et les Pistons en profitent
Le 26 févr. 2019 à 12:20 par Benoît Carlier
Auteurs d’un sans-faute depuis le All-Star break, les Pistons peuvent surtout remercier Andre Drummond pour son chantier quotidien dans la raquette. Visiblement, l’homme aux épaules poilues n’a pas apprécié qu’on oublie son carton d’invitation pour la fête à Charlotte et il est en train de se venger sur tout ce qu’il croise depuis l’annonce officielle des remplaçants du match des étoiles.
La saison des Pistons ne ressemble pas à un long fleuve tranquille et Dwane Casey ne doit pas pouvoir s’empêcher de penser à ce que serait sa situation s’il n’avait pas été viré des Raptors comme un malpropre avec le trophée de Coach of the Year entre les mains. Toujours est-il que le coach historique de Toronto a atterri de l’autre côté du Lac Erie cet été et qu’il se retrouve avec l’une des paires d’intérieurs les plus solides de toute la NBA. Un comble pour celui qui n’arrivait pas à exploiter les mains d’orfèvre de Jonas Valanciunas à l’époque où il se faisait des pancakes au sirop d’érable tous les matins. Mais les craintes sont peu à peu en train de se dissiper, au rythme des cartons de Blake Griffin et Andre Drummond. De toute façon, le technicien n’a pas trop le choix vu que l’essentiel du talent de son roster se trouve dans la peinture avec des mammouths comme Zaza Pachulia et Jon Leuer en sortie de banc en plus de Thon Maker et Henry Ellenson. Bienvenue dans les nineties, sauf que la mode actuelle est plus au run-and-gun et au small-ball avec des gros Babars qui filochent du parking. Pourtant, Detroit fait de la résistance à sa façon. Le rouquin arrivé l’année dernière en provenance de Los Angeles garantit quand même un peu d’adresse extérieure mais c’est surtout son collègue du starting five qui est en train de remettre son équipe sur le droit chemin pour retourner en Playoffs au mois d’avril.
Depuis 10 matchs, Andre Drummond tourne à 22,6 points, 16,4 rebonds (!), 2,1 interceptions et 2,4 contres à 68,1% au tir. Sur cette même période, les Pistons n’ont perdu que deux rencontres pour se replacer septièmes au sein de la Conférence Est. Bizarrement donc, cette belle série coïncide avec l’annonce des joueurs conviés au All-Star Game où Blake Griffin a été préféré à son duo dans le frontcourt de Motor City. Que cela soit lié ou non, nul doute que les votes seraient un peu différents s’ils étaient réalisés aujourd’hui. Dédé est bien parti pour terminer meilleur rebondeur de la Ligue pour la troisième année de sa carrière et son impact sur l’équipe est remonté en flèche. Son association avec le ROY 2011 pouvait faire froncer quelques sourcils au début mais force est de constater qu’ils se complètent plutôt bien et que la polyvalence de Drummond colle à merveille au jeu vers les extérieurs du produit d’Oklahoma. La preuve en est, ce dernier se contente de prendre moins de huit rebonds par match contre un total qui se rapprochait plus souvent de la dizaine chez les Clippers malgré un aspirateur comme pouvait l’être DeAndre Jordan. Une complémentarité qui fonctionne bien et qui place Detroit au neuvième rang des meilleures défenses de la Ligue (108,1 points encaissés par match en moyenne). Car le numéro 0 commence par sécuriser son périmètre autour du cercle avant d’essayer quoi que ce soit en attaque, où il se contente de faire ce qu’il maîtrise à base de dunks et jeu au poste. Une recette qui a l’air de marcher et sur laquelle Dwane Casey va être tenter de se reposer pour assurer l’essentiel lors des 23 dernières sorties des Pistons.
S’il continue son massacre dans la raquette, Uncle Dru pourrait tamponner lui-même le visa des Pistons pour retrouver les Playoffs après deux ans d’absence. La guerre aux septième et huitième spots à l’Est est lancée et ça tombe bien, il a quelques détails à régler avec Nikola Vucevic qui a été retenu parmi les pivots pour représenter le Magic au All-Star Game il y a deux semaines. Il fallait pas énerver Andre !