Jusuf Nurkic envoie encore une grosse perf : discrètement, Nurk tape une grosse saison à Portland
Le 24 févr. 2019 à 07:09 par Bastien Fontanieu
Dans la victoire des Blazers ce samedi à Philadelphie, Jusuf Nurkic a encore fait mal. Le pivot de Portland envoie une grosse perf, son équipe gagne, et généralement ces deux choses vont ensemble cette saison.
Quand Joel Embiid n’est pas là, les souris dansent. Ou plutôt, les géants de l’Oregon dansent, quand on voit ce que Nurkic s’est offert ce soir en Pennsylvanie. On le savait avant le début de la rencontre, le duel entre Jusuf et Boban Marjanovic allait valoir son pesant de cacahuètes. Ce qu’on ne savait pas encore, c’est que les Sixers allaient autant en chier défensivement. Plus de 70 points encaissés après la mi-temps, un public du Wells Fargo Center qui siffle, Ben Simmons qui râle, pas vraiment le genre de soirée où le Process était célébré à Philly. Au lieu de ça, c’est le puissance européenne adverse qui était mise en avant, avec Nurk dans le rôle principal et Enes Kanter en backup. Pour leur deuxième match de suite, les deux tours se sont amusées à l’Est, un duo qui pourrait faire mal sur cette fin de saison et jouer de mauvaises idées dans la tête des ennemis de l’Ouest. Mais le plus important reste que Portland l’a emporté en déplacement, Portland démarre très bien sa reprise post-All-Star Break, et Portland n’a pas l’air de vouloir déconner cette année après la déception des derniers Playoffs. En tête de file ? Nurkic donc, qui avait été prolongé cet été en croisant les doigts pour que son corps tienne, et jusqu’ici Jusuf réalise une saison aussi discrète qu’efficace pour les Blazers. Cette nuit, ce sont 24 points, 10 rebonds et 4 passes qui ont été envoyés pour permettre aux siens de l’emporter. Quelques heures après un gentil 27-12-3 à Brooklyn, dans la victoire.
Ce qui nous pousse forcément à regarder la campagne de Jusuf dans son ensemble. Propre l’an dernier, le géant avait fait le boulot autant que possible, mais il y avait comme un sentiment de frustration chez le joueur comme chez les fans de Portland. Comme s’il y avait un nouveau plafond à atteindre, comme s’il y avait une sérénité cachée derrière les négociations contractuelles estivales. Une fois assis à table en juillet, et pourtant quelques semaines après le trauma de la série face à New Orleans, le management des Blazers décidait de tenter sa chance : 48 millions de dollars sur 4 ans, c’est à prendre ou à laisser. Mais Nurkic savait aussi ce qu’il en était, de sa situation comme celle des pivots dans la Ligue. Des opportunités, il y en avait ailleurs, mais seraient-elles aussi stables qu’ici, dans l’Oregon ? L’hésitation n’aura pas duré longtemps, et les fruits sont récoltés jour après jour désormais. Auteur de sa meilleure saison en carrière dans toutes les catégories statistiques, Jusuf valide son contrat sans aucun doute possible. Et c’est Portland qui se régale, en le voyant parfois dominer outrageusement (24-23-7-5-5 à Sacramento), ou en le voyant se retirer pour laisser la place aux snipers que sont Lillard et McCollum. Pas dans la discussion des All-Stars le Nurkic, peut-être, mais dans la discussion des joueurs qui assurent le plus dans une des meilleures équipes de la Ligue cette saison, carrément.
Dix-huit fois cette saison, Jusuf Nurkic a tapé la barre des 20 points, et douze fois, Portland a gagné. Pas d’équation cimentée à la con, mais une réalité que les Blazers connaissent bien cette année, la vie est belle quand leur pivot est bien.