Souvenirs de deadline : quand les Cavs de LeBron ont refusé Amar’e Stoudemire pour garder… J.J. Hickson
Le 03 févr. 2019 à 15:07 par Nicolas Meichel
A l’approche de la trade deadline, beaucoup de souvenirs remontent pour les fans NBA. On a tous en tête un échange marquant qui a changé le visage d’une franchise et qui a bouleversé la ligue. Mais parfois, la deadline est aussi marquée par des transferts qui auraient pu se faire mais qui ont finalement capoté, comme celui d’Amar’e Stoudemire vers Cleveland en 2010.
Ça remonte, mais impossible de ne pas repenser à cet épisode quand on regarde ce qu’il s’est passé quelques mois plus tard. A l’été 2010, le 8 juillet exactement, LeBron James choisit de quitter sa maison de Cleveland pour emmener ses talents à South Beach. La terre tremble en NBA, Miami est en fête, et tout l’Ohio est en PLS. Quelques jours auparavant, le All-Star Amar’e Stoudemire décidait lui aussi de quitter sa franchise d’origine, Phoenix, afin de signer un énorme contrat avec les New York Knicks. Deux gros poissons qui bougent donc, mais qui auraient pu jouer puis évoluer dans la même équipe si les Cavaliers n’avaient pas réalisé une grosse boulette au cours du mois de février de cette même année. Une grosse boulette ? Une erreur fatale plutôt. Juste avant la trade deadline de la saison 2009-2010, la franchise de Cleveland est en discussion avec les Suns de l’Arizona concernant un potentiel transfert de Stoudemire. A l’époque, Amar’e est l’un des intérieurs les plus dominants de la NBA avec des moyennes avoisinant les 22 points et 9 rebonds. Mais alors pourquoi Phoenix voudrait s’en séparer ? Tout simplement parce qu’il est dans sa dernière année de contrat cette saison-là et que les Suns n’ont donc pas envie de prendre le risque de le perdre contre que dalle. Du côté des Cavaliers, on est forcément intéressés par STAT, et ce malgré son statut contractuel. On parle quand même d’une star capable d’assumer pleinement le statut de lieutenant du King, voire plus. Même si Cleveland possède le meilleur bilan de la ligue à ce moment-là, les Cavs cherchent quand même à se renforcer en vue des Playoffs et veulent évidemment maximiser leurs chances de prolonger LeBron lors de la free agency.
Les négociations entre Phoenix et Cleveland s’articulent autour de l’échange suivant. Direction l’Ohio pour Amar’e Stoudemire, direction l’Arizona pour le pivot vétéran Zydrunas Ilgauskas (dans sa dernière année de contrat cette saison-là) et le jeune intérieur J.J. Hickson, avec un premier tour de Draft en prime pour les Suns ainsi qu’un troisième joueur histoire que la transaction soit équilibrée d’un point de vue salarial. La proposition est sur la table, et les Cavaliers n’ont plus qu’à dire oui pour obtenir Stoudemire. Sauf que voilà, ils vont finalement dire non. Pourquoi ? Parce qu’en fin de compte, ils estiment qu’il vaut mieux conserver Hickson, considéré comme un joueur prometteur à ce moment-là. Âgé de 21 ans, le sophomore montre effectivement de belles choses aux côtés de LeBron et il monte en puissance. Le fait de ne pas vouloir lâcher Hickson, même pour obtenir une star comme Stoudemire, montre à quel point les Cavs croient en lui. A la place de cet échange, la franchise de l’Ohio décide quelques jours plus tard de réaliser un transfert à trois avec les Wizards et les Clippers afin de récupérer Antawn Jamison, un joueur solide qui tourne à 20 points et 8 rebonds de moyenne mais qui est déjà âgé de 33 ans. Dans la transaction, les Cavs lâchent notamment Big Z et un premier tour de Draft aux Wizards, mais gardent donc J.J. Hickson bien au chaud. Avec LeBron James, Mo Williams, Jamison, Hickson et un Shaquille O’Neal en pré-retraite, les Cavaliers se sentent suffisamment armés pour jouer le titre.
La suite, on la connaît. Possédant le meilleur bilan en saison régulière avec 61 victoires pour 21 défaites, Cleveland craque complètement en demi-finale de Conférence face aux Celtics. Les Cavs s’inclinent trois fois de suite et perdent la série 4-2 face au Big Three de Boston, composé de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen. LeBron passe au travers de son Game 5 et est incapable de sauver Cleveland lors de la sixième manche au TD Garden. L’apport d’Antawn Jamison n’est pas à la hauteur des espérances et J.J. Hickson est un non-factor en Playoffs, où il n’est quasiment plus utilisé par le coach Mike Brown. Ce dernier préfère effectivement se reposer sur ses intérieurs expérimentés, à savoir Shaq (déjà bien cramé à l’époque), Jamison, Ilgauskas et Anderson Varejao. Vous l’avez compris, c’est un flop total et on se demande encore pourquoi Cleveland a refusé un tel transfert pour Amar’e Stoudemire. Alors oui, c’est toujours facile de refaire l’histoire quand on sait ce qu’il s’est passé derrière. C’est facile de dire qu’avec Stoudemire à ses côtés, LeBron aurait gagné son premier titre cette année-là pour ensuite rester dans l’Ohio. On n’ira pas jusque-là. Par contre, les Cavaliers ont clairement fait le mauvais choix. S’ils avaient réalisé ce fameux trade avec les Suns, les Cavs auraient probablement eu plus de chances de l’emporter en Playoffs et donc plus d’arguments pour conserver le Chosen One. En tout cas, selon Amar’e, si cet échange avait eu lieu, le King ne serait tout simplement jamais parti à Miami, et lui aurait prolongé l’aventure à Cleveland.
“LeBron serait resté. Et jouer à Cleveland ne m’aurait posé aucun problème. J’aurais prolongé ici. Mais ça ne s’est pas passé comme ça.”
– Amar’e Stoudemire, via le New York Daily News en décembre 2010.
Avec des si, on refait le monde, mais difficile de ne pas souligner cette erreur de jugement terrible de la part de Cleveland. Pour les fans des Cavaliers, ça reste un souvenir douloureux mais depuis, ils ont quand même pu goûter à l’ivresse d’un titre NBA.