LeBron James a 34 ans aujourd’hui : a-t-on déjà vu un joueur évoluer à son niveau à cet âge-là ?

Le 30 déc. 2018 à 16:34 par Victor Pourcher

LeBron James
Source Image : Reddit

Allez, birthday. Aujourd’hui, LeBron James souffle sa 34ème bougie et, le pire, c’est qu’il le fera probablement aussi facilement qu’il continue de soulever toute la Ligue. Si l’on s’extasie devant les performances du King malgré son âge avancé, la question se pose aujourd’hui : y a-t-il eu des équivalents dans l’histoire de la NBA ? Lunettes sur le bout du nez, on plonge dans les archives pour retrouver les meilleures saisons du club des “34 piges”. 

C’est toujours compliqué de placer un joueur par rapport aux autres légendes. Sauf qu’ici, LeBron James bouscule les cases de ce qui nous semblait possible. Il faut bien aller checker qui sont les gars qui, au même âge, ont pu dominer autant la NBA. Alors déjà, spoiler inattendu, il n’y a pas grand monde. Mais vraiment pas grand monde, à tel point qu’il est très rare de voir le King sortir des 15 premières place dans chaque catégorie statistique. On répète, pour que tout le monde saisisse la violence de cette perf’ : parmi tous ceux qui ont un jour eu 34 ans en NBA, LBJ ne sort que très rarement des 15 premiers all-time. Dans. Chaque. Catégorie. Statistique. Et, comme vous pouvez l’imaginer, les gars devant, c’est loin d’être Tic et Tac. On commence par le scoring ?

Avec ses 27,3 points de moyenne, le King se cale juste derrière le mentor Michael Jordan (28,7) et le padawan Kobe Bryant (27,3), au niveau du postier Karl Malone (27). Tout ça en étant d’une grande propreté, contrairement à d’autres (suivez mon regard vers Los Angeles), puisque LeBron James atteint 58,5% de réussite à deux-points. Ça ne vous parle pas ? Dites-vous simplement que ça le place devant un certain Kareem Abdul-Jabbar, un mec pas trop maladroit de près. Machine ultime oblige, LeBron est aussi sur le podium en trois-points tentés et rentrés avec le Joe Dumars de 1997-98 et le Tim Hardaway de 2000-01. L’ère actuelle aide, mais la redéfinition du jeu du King ne peut être sous-estimée. Niveau distribution, avec ses 7,2 passes décisives par rencontre, James a de quoi taper la discute en 11ème position avec le Larry Bird de 1990-91. Ce qui nous permet de rappeler que Jason Kidd et John Stockton envoyaient 10 caviars par soir, encore, à 34 balais. Et pour compléter sa panoplie “triple-double” et malgré sa 29ème position au rebond (difficile d’aller taper les intérieurs old-school), le King prend assez de rebonds défensifs (7,4) pour voir les Kareem, David Robinson et Rasheed Wallace de 34 ans dans le rétro. Dernier point puisqu’il en faut aussi pour les haters, celle-là on vous l’offre : LBJ affiche également la 4ème moyenne de balles perdues parmi ces trentenaires et des poussières, derrière le leader intouchable qu’est Kobe, évidemment.

Alors c’est bien beau d’isoler chaque catégorie statistique, mais le King c’est avant tout une impression générale de puissance, une domination globale. Seulement, comme on est un peu en dèche après les fêtes et qu’on préfère garder nos économies pour le réveillon plutôt que que le Hello Kitty, on va tenter de ne pas sortir nos plus belles comparaisons-blasphèmes. Néanmoins, qui sont ceux qui ont posé une ligne bien sale l’année de leur 34 ans ? Rapidement, on se trouve contraint de ressortir des noms de légendes pour rester à niveau. Si le bon Wilt Chamberlain de 1970-71 s’amusait encore à marcher sur les intérieurs adverse en plantant 20,7 points et 18,2 rebonds par match, Bill Russell a passé des 34 ans plus tranquille au scoring avec seulement 9,9 points. Bon, par contre, il a gobé tout ce qui passait comme rebonds avec 19,3 unités par rencontre. En fait, cela va peut-être vous surprendre, mais c’est certainement la campagne 1997-98 de Michael Jordan et ses 28,7 points, 5,8 rebonds et 3,5 passes avec un titre au bout qui semble être la référence. Ce sera l’année du shoot à Utah, pour ceux qui ont besoin de resituer la chose. Pour les plus vieux d’entre vous, le Elgin Baylor de 1968-69 qui préférait poser ses 24,8 points, 10,6 rebonds et 5,4 assists plutôt que de balancer des pavés dans Paris est aussi une ligne à garder en tête. Pour les plus chercheurs d’entre vous, Dominique Wilkins envoyait quand même un petit 26-6-2 de moyenne à 34 ans, et Olajuwon était en 23-9-3. Pour avoir une ligne de stats qui fit plus ou moins avec le 27/8/7 de LeBron James à 34 ans, en terme de polyvalence, il faut probablement aller voir du côté d’un blanc teigneux à Boston : en 1990-91, Larry Bird affiche un joli 19/8/7 chaque soir. LeBron, c’est Larry qui score plus, une pièce dans la boîte à blasphème.

Les hommes vieillissent, pas les légendes. Et quand on traverse les stats de ces joueurs durant leur 34ème année, on ne peut que se dire que certaines lois de la nature ne s’appliquent pas à tous. Car normalement, 34 ans c’est un peu le début de la fin. Problème, LeBron James ne sait faire qu’une seule chose : dominer. Le meilleur joueur de 34 piges de l’histoire ? Chacun son avis, mais l’affirmer ne serait pas un scandale, très loin de là.


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