Damian Lillard a fait sa spéciale aux Warriors : victoire en prolongation à l’Oracle, grosse brouette, Dame Time messieurs dames
Le 28 déc. 2018 à 09:51 par Giovanni Marriette
Dire que les Warriors ne sont pas maîtres de leur destin cette saison est un euphémisme. Bipolarité de sortie, performances en dents de scie et, surtout, un sentiment d’infériorité des adversaires des Dubs qui semble n’être qu’un lointain souvenir. Alors bien sûr ce n’est que la saison régulière, bien sûr que le but des double-champions en titre reste de balayer tout le monde au printemps, et bien sûr que l’on serait encore capable aujourd’hui de mettre un billet de 1000 sur ce scénario très probable. Toujours est-il que les Warriors continuent de perdre des matchs, et cette nuit les Blazers ne se sont pas fait prier pour aller braquer l’Oracle.
Pour l’acte I de la double-confrontation entre les Blazers et les Warriors (les deux franchises se retrouveront dans l’Oregon demain soir), les Dubs avaient probablement pour idée de nous faire oublier un Christmas Day cheum au possible. Défaite dégueulasse face aux Lakers, merci de se remettre dans le droit chemin. Pas d’absence majeure à déplorer et un adversaire face à qui quelques chefs d’œuvres avaient déjà eu lieu par le passé. Parce que quand t’as des pyromanes de partout sur le parquet, la cote de l’incendie est à 1.01.
Mais pas de gros brasier finalement cette nuit à l’Oracle, simplement une équipe sûre de ses forces et une autre qui semble parfois 1) chercher son basket mais on y croit moyen ou 2) jouer avec le frein à main, volontairement ou pas d’ailleurs, ça on n’en sait rien. Le vrai daron du match ? Jusuf Nurkic s’il vous plaît, véritable point d’ancrage dessous et auteur d’un récital d’efficacité pendant 30 minutes, avant de s’éteindre en overtime mais sans effet négatif pour son équipe. Oups, sorry pour le spoil, on a donc eu une prolongation entre Blazers et Warriors, après une fin de quatrième quart assez mythique. Damian Lillard ratait tout d’abord l’occasion de réfrigérer toute la Californie en se dribblant sur le pied devant la belle défense de Klay Thompson, et offrait donc aux Dubs la possibilité de finir ça en mode Casa de Papel. Deux dixièmes de seconde pour marquer, paraît que ça suffit, si vous le dîtes. Stephen Curry à la touche, ça envoie Iguodala au alley-oop mais… ça marque directement sur la remise en jeu, preuve horrifiante que le gamin score du parking même sans faire exprès, très chiant tout ça. Son 6/15 from downtown restera malgré tout comme l’une des tâches sur la feuille de route de la soirée des Dubs, d’autant plus quand on connaît le scénar des cinq dernières minutes…
Vous avez Kevin Durant ? On a Damian Lillard C.J. McCollum (et Al-Faruq Aminu, auteur d’un match solide au possible dans toutes ces petites choses qui ne se voient pas dans un boxscores). Cinq points de suite pour Claude-Jérôme Grandnez pour redonner un point d’avance aux Blazous, Draymond Green qui se prend pour un tireur d’élite et qui en redonne deux aux Dubs avant que Stephen Curry ne se laisse trapper comme un gosse et ne perde la ballon ? Le money time est servi sur un plateau. Occasion parfaite pour Damian Lillard, trouillomètre inexistant quand le sort d’un match se décide, qui va donc planter l’un des tirs de la saison, dans le corner et sur la tronche d’un certain n°30 jaune. Balle de match Kevin Durant, mais le sort avait décidé que le héros serait le meneur des Blazers, victoire 110-109 de Rip City. Win déjà essentielle dans une lutte à l’Ouest qui s’annonce – encore – plus folle que les années précédentes. Une lutte au sein de laquelle Portland fait figure de très sérieux prétendant grâce une alternance enfin concrète entre ses starters et son banc, et grâce à quelques victoires références comme celle acquise cette nuit. Gegey les gars, maintenant faut poursuivre, car le moindre pet de travers sera lourdement sanctionné…
Et une défaite de plus pour les Dubs, la quinzième déjà cette saison, même si les mecs ont l’air tout sauf dérangés de perdre. C’est peut-être d’ailleurs bien là que le bât blesse. Car si les défaites ne traduisent en rien une quelconque disparition des talents, elles démontrent en tout cas que le fighting spirit fait beaucoup moins partie de leur vocabulaire cette saison. Affaire à suivre comme dirait l’autre, même si on pense, une nouvelle fois, savoir comment tout ça va finir…