LeBron James va s’absenter quelques matchs : c’est l’heure du grand test pour les Lakers
Le 26 déc. 2018 à 21:03 par Victor Pourcher
La soirée de Noël a été agitée cette année pour les Lakers. D’abord dans le bon sens puisque Los Angeles est allé taper les Golden State Warriors, champions en titre, dans leur antre d’Oakland, mais aussi dans l’autre, avec la blessure aux adducteurs de LeBron James. Certainement une petite absence à prévoir pour le King : un mal pour un bien qui permet un état des lieux des progrès effectués ?
LeBron James est blessé. Voilà le genre de phrase que vous ne voyez presque jamais, et pour cause, le King a un kilométrage dingue en NBA et n’est presque jamais touché au point de louper quelques matchs. Cependant, quand on revoit les images de la nuit dernière, celles d’un LBJ grimaçant, mains sur les genoux et se tenant les adducteurs, on sait qu’il y a quelque chose de différent. Lui aussi d’ailleurs, puisqu’il s’empresse de demander un temps-mort avant d’expliquer aux docteurs avoir entendu un “pop”. Même sans les résultats de l’IRM prévue aujourd’hui et tout en sachant qu’il pourrait se recharger plus rapidement que ton téléphone, il serait étonnant de voir les Lakers forcer sur LeBron en régulière. Il est d’ailleurs annoncé en “day-to-day” mais, comme l’avance Kurt Helin de NBC Sports, devrait manquer les prochains matchs. Allez hop, on enfile le Ugly Sweaters de Noël et les chaussons, on prend son verre de rouge avec Aznavour en fond et on laisse les gamins se débrouiller un peu tout seul.
Les raisons de s’inquiéter d’une telle absence seraient nombreuses. On ne va pas se mentir, perdre l’un des meilleurs joueurs de tous le temps sur blessure, c’est quand même une sacré tuile. Quelque part entre le café sur la chemise au réveil et le coin de meuble dans le petit orteil. Alors oui, on va un peu enfoncer des portes ouvertes mais il est toujours bon de travailler ses fondamentaux. Au delà des moyennes du King (27,3 points, 8,3 rebonds et 7,1 passes), c’est le patron incontesté des Lakers qui s’absente, un leader omniprésent (presque 35 minutes de moyenne, 0 match manqué). Forcément, on se demande comment les Lakers arriveront à compenser ce manque pour préserver un excellent bilan de 20 victoires pour 14 défaites et une actuelle quatrième place. D’autant plus que, cette année, la Conférence Ouest est un merveilleux bordel et les joueurs de Los Angeles n’ont pas de marge : à deux défaites près, les voilà hors des Playoffs. Surtout que l’heure n’est plus aux cadeaux dans leur calendrier : deux confrontations face aux vaillants Sacramento Kings, un derby extrêmement compliqué face aux briscards des Clippers et un choc au sommet de l’Ouest contre OKC, voilà leur quatre prochaines rencontres. Donc oui, on pourrait s’inquiéter. Mais ce n’est pas comme cela que le prenait Luke Walton sur ESPN :
“C’est un territoire encore inconnu pour le groupe. Mais c’est ce sur quoi nous travaillons : être capable de jouer, gagner et être compétitif quand LeBron James n’est pas sur le terrain. […] C’est tout un processus, notre équipe est meilleure qu’en début de saison. Donc, ce sera plus difficile pour nous s’il n’est pas là quelques temps, mais j’ai aussi confiance en mon groupe. Il vont continuer à progresser et à se battre.”
Tout le projet des Lakers est là : rassembler ces jeunes talents autour du maître LeBron pour les faire progresser. On ne veut pas du modèle de la dernière année des Cavs, où le King porte seule une franchise en Finales. Alors quand, au bout d’une trentaine de matchs, le patron doit se reposer un peu, il est l’heure pour les élèves de montrer leurs progrès. Un feuille, un stylo, quelques matchs : interro surprise. Et il y en a qui ont déjà pointer le bout de leur nez. Kyle Kuzma a confirmé sa belle saison rookie en s’imposant comme le deuxième meilleur marqueur de la franchise avec 18,1 points et 5,7 rebonds. Le cas Lonzo Ball pose un peu plus de questions : son association avec le King l’a beaucoup aidé à se muer dans un rôle nouveau, loin des responsabilités immenses que l’on a voulu lui remettre. Mais avec l’absence de ce mentor, à quelle version de Zo aurons-nous droit ? Celui qui pose froidement des triple-doubles inspirés et défend dur, ou le joueur dont on ne capte la présence qu’au moment où il sort ?
Beaucoup de questions donc, et dès débuts de réponses sur la fin de match contre les Warriors. En mal de leadership sans LeBron James, les Lakers ont ressorti un vieux général qui, lui, revient à peine d’une blessure à la main : Rajon Rondo. Alors oui, ça n’a ni la même gueule, ni la même production. Par contre, ça gueule à l’entraînement comme sur le terrain, ça dirige l’attaque et tient la balle quand il le faut. Depuis son retour il y a trois matchs, Rondo tourne à 8,7 points et 7,7 passes décisives en 20 minutes de moyenne. Avec des minutes revues à la hausse pour Rajon, il y a de quoi tenir la baraque des Lakers pendant quelques matchs. Big up à tous les fans des Celtics qui ont eu un pincement au cœur en lisant cette phrase. Si, en plus de tout cela, un homme sort de l’ombre chaque soir comme l’a fait Ivica Zubac (18 points et 11 rebonds) et que Los Angeles retrouve l’alchimie collective de la nuit dernière (7 joueurs à 10+ points), la blessure de LeBron James pourrait bien avoir été un déclic positif. Oui, blessure de LeBron James positive et alchimie aux Lakers, dans la même phrase, et sans sourciller. De toute façon, au pire, que risque les Angelinos ? Puisque la seule chose dont on est sûr, c’est que le King fera un chantier à son retour.
Un peu repos pour LeBron James, même si ce n’est pas dans les habitudes du King. Car la régulière est loin d’être l’objectif des Lakers : cap sur les Playoffs avec un leader en forme. Los Angeles pourra se servir de ces quelques matchs pour voir les progrès effectués et, pourquoi pas, trouver une réelle solidité lorsque LeBron n’est pas sur le terrain. Messieurs, c’est à vous, le maître vous observe.
Sources texte : ESPN, NBC Sports