Être gardien de but, ça aide au basket ? Ancien goal au foot, John Collins l’affirme aujourd’hui
Le 19 déc. 2018 à 07:10 par Bastien Fontanieu
Le basket et le foot, intimement liés ? Ce n’est pas vraiment une surprise. Mais les joueurs de NBA qui sont passés par la pelouse avant de défoncer des arceaux, ça c’est moins fréquent. Dites bonjour à John Collins.
Les récits liant le pied-ballon au panier-ballon ne sont pas nombreux, mais ils existent déjà depuis fort longtemps. Et pour n’importe quel sportif ayant eu la chance de pratiquer les deux disciplines, il est clair que des exercices et des habitudes prises peuvent grandement aider dans un sport comme dans l’autre. Demandez aux Espagnols, notamment les frères Gasol, ce qu’ils pensent de l’importance du foot dans leur jeu de jambes. En ayant eu une formation sur gazon, les deux géants ont su développer une aisance dans leurs déplacements et une coordination qui leur a permis de dominer pendant des années sur les parquets. Kobe Bryant aussi, ayant pris quelques biberons en Italie, a souvent salué le football pour lui avoir offert un panel offensif plus large, que ce soit dans son footwork comme sa lecture de jeu. Bien évidemment, Steve Nash reste la référence du basketteur qui cartonne ballon au pied, et le double-MVP ne perd jamais une occasion de rendre hommage au sport le plus populaire au monde. Mais un gardien, qu’est-ce que ça pense de tout ça ? Joel Embiid en avait parlé un tout petit peu précédemment, mais un témoignage complet est toujours meilleur à décortiquer. D’où le cas de John Collins, jeune intérieur excitant des Hawks qui est un véritable monstre du rebond malgré son jeune âge. Propriétaire de qualités athlétiques fabuleuses, Collins a surtout une vision de la balle orange qui prend souvent le dessus sur ses copains n’ayant jamais fait de foot : quand tu dois stopper coup-franc sur coup-franc, t’as tendance à avoir un coup d’avance sur la compétition au rebond. Extrait d’un long papier dédié par Paul Flannery sur SB Nation.
Ce qui rend John Collins aussi unique est son timing, ainsi que ses mains exceptionnelles. C’est un grand fan de foot et il affirme que son expérience en tant que gardien de but quand il était petit l’a aidée à être plus réactif balle en main.
“Cela réduit mon temps de réaction. J’ai toujours eu de bonnes mains, mais mon temps de réaction est quelque chose que j’ai pu réduire grâce à mes années en tant que gardien, être capable de suivre la balle à n’importe quel endroit, quelle que soit sa vitesse.”
Ses coéquipiers le savent déjà, ils peuvent envoyer une passe laser vers lui que d’autres intérieurs n’arriveraient pas à rattraper, ou une passe rapide au sol en pleine contre-attaque sans ralentir sa course. Tout ce qui se retrouve autour de lui ou de l’arceau finit automatiquement dans ses mains.
“Vous pouvez envoyez la balle où vous voulez,” affirme Lloyd Pierce, coach des Hawks. “Vous pouvez l’envoyer trop bas, trop haut, pour un alley-oop ou autre chose, il l’attrapera. […] Je n’annonce aucun système pour lui. Il rigole en se rappelant qu’une action particulière a été lancée, puis il demande laquelle a été demandée, et puis soudain… BAM il explose.”
Les curieux peuvent regarder un match des Hawks, enfin surtout les dépressifs en manque de surdose. Chaque fois que John Collins se retrouve dans les airs, il y a de fortes chances pour qu’il capte la balle avant les autres. Et d’ailleurs, peu importe la main. Car comme les gardiens le savent au foot, ce n’est clairement pas le genre de poste sur lequel il faut chipoter sur quelle main est la plus forte. Être aussi à l’aise avec la droite et la gauche, voilà qui permet à John de finir des actions dans des positions parfois uniques en NBA. On te la met sur la gauche, en contre-attaque, vers le haut de la planche ? Go. On te la cale dans les pieds avec du monde dans le trafic ? Go. C’est d’ailleurs l’été dernier, en Summer League, qu’une action totalement anodine avait attiré l’attention des observateurs d’Atlanta. Sur un shoot totalement manqué par un coéquipier des Hawks, Collins n’avait pas attendu que la balle ricoche sur l’arceau et retombe dans ses mains pour ensuite monter au panier. Le jeune intérieur avait sauté, maintenu sa détente, puis capté la balle immédiatement après contact avec la planche (difficulté 800000) pour la dunker tout de suite avant sa descente sur le sol. Une séquence qui demande une coordination main-crâne au-dessus de la moyenne, et qui permet aujourd’hui au marsupial d’Atlanta de faire des ravages sur pick and roll. Si vous voyez Collins gueuler en faveur de Atlanta United, ne soyez pas surpris : c’est juste une soirée normale pour John le gardien.
Oui, être gardien de but peut s’avérer utile si on souhaite taper un petit basket par la suite. Plus d’aisance balle en main, plus de rapidité pour suivre le cuir, avec de grandes mimines on peut même devenir un gros contreur et un rebondeur féroce : demandez le guide, John Collins vous aidera avec plaisir.
Source : SB Nation