Le collectif des Sixers prend le dessus sur les Pistons : quand Luke Kennard est ton meilleur scoreur, tu sais que t’es dans la merde
Le 11 déc. 2018 à 05:11 par Clément Mathieu
Il y a deux jours, les Sixers s’étaient imposés à Detroit sans Joel Embiid et cette fois ci, c’était au tour des Pistons de venir dénudés. Blake Griffin laissé au repos, on a vite compris que le match n’allait pas être un modèle de suspens. Néanmoins, la rencontre n’était pas inintéressante pour autant. Luke Kennard et Furkan Korkmaz ont tiré leur épingle du jeu. Non ce n’est pas une blague, vous pouvez rester parmi nous.
On va tout de suite mettre au clair quelque chose. Joel Embiid n’a pas construit de nouveaux complexes immobiliers dans la tête d’Andre Drummond cette fois-ci. Le pivot des Pistons a fait plus que de se défendre. Malgré la branlée défaite, il aligne tout de même 21 points et 17 rebonds à 8/12 au tirs. En plus de ça, il a, pour une fois, extrêmement bien défendu sur Jojo. Ce dernier avait d’ailleurs l’air de bouder en début de match. Pas un sourire, pas une vanne, rien du tout. En même temps, son début de rencontre se résume plus ou moins à ça. Beaucoup de tirs forcés, de mauvaises décisions, et une défense un peu suspecte sur les rebonds. Tout le crédit de sa contre-performance revient à la défense des hommes de Dwane Casey, qui n’ont pas cessé de doubler le pivot camerounais à chaque fois qu’il s’approchait de la raquette. Il a fallu attendre la sortie de Jimmy Butler sur blessure pour que l’intérieur se réveille un peu. Sans Blake Griffin, la soirée s’annonçait longue pour Detroit. Reggie Bullock et Ish Smith absent également, le cinq majeur alignait Jon Leuer, Bruce Brown et Luke Kennard. Pas évident de gagner un match avec ça.
Le score final, 116-102, peut faire penser à un bon vieux porno allemand mais il n’en est rien. Andre Drummond et ses potes se sont battus avec leurs armes mais l’absence du rouquin n’a pu être compensée. Luke Kennard a profité de cette rencontre pour planter son career High avec 28 points à 11/18 aux tirs, très propre. Avec son pivot, il fut le seul à réellement inquiéter les Sixers. Ces derniers, bien emmené par un Ben Simmons impressionnant de justesse, n’ont pas laissé une chance à leur adversaire du soir. Même avec un Jojo dégueulasse, le collectif de Brett Brown était bien trop profond. Furkan Korkmaz a profité de la sortie précipité de Jimmy Buckets pour nous caler un bon kebab supplément mixtape. Le Turc a démontré qu’il pouvait être le digne remplaçant de Marco Belinelli en inscrivant 18 points dans la plus grande des tranquillités. Son association avec Landry Shamet sur le terrain offre un vrai spacing digne de ce nom à Philadelphie. Les deux snipers sont les condiments qui manquaient au bon sandwich concocté par la franchise. Ah ça fait du bien de ne plus avoir Markelle Fultz dans les pattes, pas vrai les gars ? Au final, Jojo réussi sa soirée sur la ligne des lancers, Jéjé fait du Jéjé dans le texte, Ben martyrise tous les défenseurs face à lui et le banc fait le taff. La vie, c’est facile parfois.
Alors certes, les Sixers n’ont pas eu à forcer leur talent pour s’imposer cette nuit. Mais des leçons sont à tirer de ce match. Le collectif de Brett Brown commence à avoir fier allure. Même sans Jimmy Butler (groin injury, blessure au… groin) et avec un Joel Embiid boudeur, le mode rouleau compresseur était activé. Malgré la faiblesse du poste 4 et des noms pas très ronflants, un banc avec Landry Shamet, Furkan Korkmaz, T.J. McConnell et Mike Muscala suffit pour l’instant à faire de Philly une équipe bien flippante. Huit victoires en dix matchs, vous sentez la sueur de l’Est vous aussi ?