L’Avis du Psy – S06 Épisode 4 : par pitié, n’envoyez pas Frank Ntilikina à Washington
Le 07 déc. 2018 à 15:56 par Giovanni Marriette
Saison 6… Wow. Déjà cinq ans que le Psy a installé son bureau entre les douze machines à café du bâtiment TrashTalk, contant ça et là les aventures des acteurs les plus agités de la Ligue. Parce que les stats c’est bien, les highlights c’est cool, mais rien ne vaut un bol de soupe qui vole à l’entraînement ou un panier contre son camp lors d’un Clippers-Lakers. L’Avis du Psy c’est un peu la NBA underground, la Grande Ligue mais en direct du quatrième sous-sol, pour rendre hommage à une partie de ceux pour qui on se lève la nuit, en guettant silencieusement les dérapages et autres coups de folie. L’Avis du Psy c’est un peu la rubrique qui nous rappelle que vous comme nous aurions pu faire carrière en NBA, et qu’on aurait été super forts pour défaire les lacets d’un adversaire ou célébrer un tir raté. Allez, ouvrez les portes en grand, c’est pas encore cette année que le Psy prendra des vacances.
Place | Patient | Le compte-rendu de la visite |
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10° | Steve Kerr
| On pourrait croire que tout va bien dans le meilleur des mondes pour Steve Kerr mais c’est faux. Certains diront problèmes de riches mais je leur répond problèmes tout court. Plutôt bien placés à l’Ouest malgré un statut qui devrait les obliger à verrouiller une logique première place, les Dubs font en réalité faire de sacrés cauchemars à Steve Kerr. Un pivot titulaire out pour la saison, ça c’est gérable, on ne parle pas non plus d’Hakeem Olajuwon. Un ailier-fort trop souvent out, ça commence à se gâter, surtout que la plus belle action de Draymond cette année reste une succession de “salope” susurrée un peu trop fort à l’oreille d’un serpent nommé Durant. Un pivot superstar qui sera bientôt de retour, ça parait être une bonne nouvelle mais il faudra bien gérer les égos pour que tout se passe au mieux. Puis des contenders aux dents longues, qui n’ont absolument plus aucune forme de sentiment d’infériorité et qui ont ramené GS au rang qui était le leur : une équipe de basket constituée d’être humains, battables comme n’importe quels autres êtres humains. Et tout ça ça fait beaucoup, si bien que Steve Kerr commence à en avoir plein le dos, sans mauvais jeu de mot avec le mal qui le ronge bien souvent une fois sa carcasse au pieu à la casa avec sa Kerrita. La première ordonnance du Psy aujourd’hui ? Ce sera un Juvamine matin midi et soir jusqu’à Noël, et que ça saute. |
9° | Gordon Hayward | Gordon Hayward est un patient habitué du cabinet, et le Psy est heureux de voir évoluer cet homme fort intéressant. Catalogué comme assez fragile par le grand public, c’est en effet un homme assez craintif et réfléchi qu’a l’habitude de recevoir votre serviteur. Sauf que selon ce dernier, il est désormais temps que ce cas d’école évolue, car tout ne peut pas être dissimulé derrière cette fragilité. Alors on se ressaisis Vitaa, et on arrête de faire du boudin. Alors comme ça on est plus tranquille sur le banc ? Faudrait peut-être reprendre un peu du poil de la bête jeune homme, car en deux ans à peine le leader du Jazz s’est donc transformé en mec qui préfère ne pas être un franchise player puis en mec plus à l’aise en sortie de banc. Ça va Régine Cavagnoux, ça se passe bien la descente ? C’est quoi la prochaine étape ? Préférer te glisser dans la mascotte parce qu’au moins on ne voit pas ta tête ? Sérieux Gordie… On t’adore en plus à la clinique, alors retrousse-toi les manches non de zou et impose-toi comme, non pas le, mais l’un des leaders de cette équipe de Boston, en plus les gamins ne demandent que ça. Ton profil est parfait pour être moniteur de la colo, t’es pas trop vieux, t’es beau gosse et t’as une tête à jouer de la guitare en bouffant des marshmallows. Alors au boulot, on n’est pas au bureau des pleurs ici. |
8° | Russell Westbrook
| On repart désormais vers une consultation un peu plus basketballistique avec l’homme qui a fait du triple-double de moyenne son lot quotidien. La raison de l’énième venue du Brodie au cabinet ? La transformation actuelle de son équipe, en train de devenir une vraie force de l’Ouest grâce à un collectif (re)trouvé et une défense de bonhommes. Au menu donc, tenter de faire comprendre au patient Russell qu’on peut gagner sans taper des 35/15/15 tous les soirs, quand bien même le garçon tourne actuellement en TD de moyenne. Oui mais voilà, la recherche de stats semble moins exagérée cette saison et il faut donc continuer dans cette voie. Pourquoi pas commencer par prendre conscience que le baromètre en attaque se nomme peut-être Paul George, que Steven Adams ne doit plus être sa seule cible au rayon assists, et que jouer un peu moins peut même être bénéfique pour l’équipe. Alors oui, ça fait beaucoup d’un coup et l’interjection lâchée par RW avec sa voix de cartoon a mis la puce à l’oreille du Psy, mais il faudra taffer tous ces dossiers un par un, jusqu’à faire du Thunder une équipe qui sera en mesure de sortir… Kevin Durant en Playoffs. Et si jamais ça arrive ? On te jure Russell, on te laissera prendre 75 tirs au match suivant. |
7° | Jim Boylen | Qui dit nouveau patient dit nouveau dossier, avec l’anamnèse nécessaire pour comprendre ce qui amené le patient Boylen à franchir les marches du cabinet. Attention les yeux et les oreilles, la suite est violente. On a donc à faire à un mec obligé de respecter depuis des mois les consignes d’un général en chef incapable d’imaginer le moindre système, et forcément incapable de gagner plus d’un match par semaine. Un homme qui a du essuyer depuis des mois les cacas nerveux de Jimmy Butler ou Rajon Rondo ou encore le sang de Nikola Mirotic sous les ongles de Bobby Portis. Mais ce serait trop beau si on s’arrêtait là. Intronisé chef du navire suite au renvoi, enfin, du moussaillon Hoiberg, Jim Boylen a été sommé par ses patrons de ne surtout pas gagner de match, faute de quoi il rejoindrait son ancien chef blond par dessus bord. Le retour de Lauri Markkanen n’aura donc pas pu enjailler Boylen plus que ça, et la traction Dunn/LaVine/Jaba/Lauri/Wendell ne pourra donc jamais battre son plein car il ne faudrait surtout pas être bon sur le terrain. Imaginez avoir un billet de 500 devant une fromagerie, mais être obligé de devoir mater ça à travers la vitrine, et bien c’est pire. Tu parles d’un métier, tu parles d’une course de tank, et après ça se plaint de la fuite des cerveaux. |
6° | Joakim Noah | Ce n’était pas forcément prévu, mais il le fallait. Il fallait que le Psy revoie Joakim Noah avant que Jooks ne se lance à gorge déployée dans son nouveau défi. La simple vue de treize minutes de basket face aux Clippers a suffi à nous pousser à convoquer l’international français, bruh, et la première des conclusions n’a pas mis longtemps, à tomber : le garçon n’a pas changé. Il fallait malgré tout avertir la bestiole du chantier dans lequel il mettait les pieds, car deux ou trois choses ont changé depuis ses derniers pas sur des parquets NBA. Tout d’abord, le prévenir que quelques phénomènes ont envahis la Ligue. Un peu comme si Tenshinan revenait de deux ans de coma en pensant qu’il est toujours le numéro 2 derrière Sangoku, sauf qu’il y a aujourd’hui quelques cyborgs et quelques sayans de plus dans le game. Autre aspect à bosser avec l’arrière petit fils de Simon Papa Tara ? Attention aux débordements de joie, car mimer des guns aujourd’hui à chaque panier pourrait bien lui coûter bonbon, et on ne parle pas des Arlequins qui te font puer de la gueule. En bref une visite simple, rapide mais efficace, dont les premières incidences se feront peut-être voir dès ce soir face à… Anthony Davis. Jean-Michel Timing, pour vous servir. |
5° | Gregg Popovich
| Veuillez enlever vos chaussures à l’extérieur, inspirer un grand coup et ne pas bégayer, car c’est désormais l’immense Gregg Popovich qui fait son entrée au cabinet. Pas pour la première fois mais pas loin, le Psy estimant qu’il n’avait pas grand chose à apprendre à l’une de ses idoles, à l’un de ceux qui l’ont tant inspiré. Oui mais cette fois-ci ça urge, un peu comme quand t’as pas le temps d’arriver chez toi en sortant du pub irlandais. Les Spurs sont au plus mal, le pauvre Poppy n’a plus que ses yeux pour pleurer et aucune épaule rassurante pour se reposer, puisque vous ne me ferez pas croire que Patty Mills est devenu autre chose qu’un sosie raté d’Alonzo des Psy 4 de la rime. Les leaders de Coach Pop ? Un ancien Raptor qui ne vient même plus au cabinet car les médocs donnés ne sont plus assez forts, un ancien Blazer qui ne peut plus scorer sur un terrain car son gros nez l’empêche de visualiser le cercle, et une bande de jeunes motivés mais bien trop inexpérimentés pour trouver grâce aux yeux d’un homme qui avait l’habitude depuis trente ans de traiter avec l’élite. Il ne fait décidément pas bon vieillir, et le Psy a pu rassurer son patient en lui rappelant qu’il passera bientôt d’un axe Derrick White / Jakob Poeltl à des sessions d’entraînement avec la crème de la crème en vue des prochains JO. C’était peut-être bien une bonne idée finalement ce truc de Team USA là. Parce que sortir du circuit comme un loser quand on est le plus grand winner de l’histoire, bah ça n’aurait ni queue ni tête. |
4° | Devin Booker
| On entre peu à peu au rayon des choses sérieuses, avec la venue de l’homme le plus malheureux de la semaine. Car le patient Booker est au plus mal, coincé entre des envies de grandeur et le constat horrible du niveau de jeu de son équipe. En effet, les Suns ont carrément abandonné le tank pour se lancer dans une course de tortues géantes, et son absence cumulée aux perfs de ses coéquipiers vient de donner lieu à deux monceaux d’excréments made in Phoenix. Et ça le petit Devin n’en veut plus. On parle quand même d’un gamin qui explose des records de précocité au scoring, qui a déjà tapé la barre des 70 points… et qui est aujourd’hui obligé de se cogner des quarts-temps entiers de De’Anthony Melton pour patienter avant son retour. Ridicules face aux Kings, honteux la nuit dernière contre les Blazers, les petits camarades de Devin vont finir par prendre un 50-0 sur un quart-temps que ça ne nous étonnerait même pas. Tout ça pour ce foutu tanking que les Suns pratiquent désormais depuis quelques temps déjà, mais faudrait pas pousser trop longtemps Mémé dans les orties non plus. Car Devin l’a clamé haut et fort, il veut jouer dans une superteam et attention spoiler, Dragan Bender et plus grave encore Josh Jackson n’ont pas l’air de rentrer dans le moule. Alors Devin pleure, beaucoup, en espérant des jours meilleurs qui n’arriveront pas forcément. Oui la Draft, oui Zion Williamson et ses copains, mais on est donc encore partis pour cinq mois à se flageller, tout ça pour avoir le meilleur des médicaments. Ligue 1 style, on croirait reconnaître ces équipes qui font tout pour se qualifier pour l’Europa Leagu, mais qui font jouer leurs remplaçants parce qu’il y a en championnat une place à aller chercher pour… l’Europa League. Vous y comprenez quelque chose ? Devin Booker non plus. |
3° | Dwight Howard | On rentre désormais dans des sphères plus sombres, et par conséquent nous tâcherons d’être les plus sérieux possibles quant à cette sordide affaire. Sordide pour Dwight Howard, lui qui ne ressemblait déjà pas avant cela au gendre idéal américain. Franchement ? Le Psy a reculé de trois mètres à l’évocation des soucis du patient Howard. Des accusations ?.. d’une ex ?.. Transgenre ?.. N’en dis pas plus mon grand, le Psy a bien compris qu’on dépassait ici le simple fait d’être une teub aux lancers-francs ou de ne pas savoir compter jusqu’à quatre. Là c’est grave, là on ne rigole plus, et on parle quand même de faits qui pourraient non seulement sonner le glas de la carrière NBA de Dwight mais également lui causer de sacrés soucis judiciaires. Sans parler du regard des gens, on ne vous fait pas un dessin même si ce dernier point peut paraître futile en comparaison avec le torrent de merde qui s’abat sur lui depuis quinze jours. De solutions le Psy n’en a pas, si ce n’est de conseiller à Dwight de faire profil bas. Ça tombe bien le géant n’a pas prévu de sortir faire ses courses en plein jour à Washington, l’annonce de sa blessure pour durée indéterminée au… fessier étant déjà la punchline la plus répandue dans la capitale et cela pour un moment. Allez, il en faudra du courage, et il faudra surtout une sacrée punition si naguère l’ancien Superman devenu Supermad venait à être reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Et nous on espère ne pas à avoir revivre ça au cabinet, parce que franchement on était là pour se marrer à la base. |
2° | Rudy Gobert | On voulait se marrer ? Bon bah du coup… ce ne sera toujours pas pour cette fois. Déjà convoqué au cabinet depuis quelques jours, Rudy a accéléré cette nuit le processus. Fulminant devant sa télé, le Psy a ainsi appelé directement son patient en sortie de match pour lui intimé l’ordre de se rendre illico à la clinique, sans passer par la case vestiaire des arbitres si possible. Bah alors Rudy, mais qu’est-ce que c’est que ces impolitesses ? Alors comme ça tu as découvert cette semaine que les arbitres favorisaient les gros marchés ? Que LeBron… n’en faisait jamais ? Et comme ça t’as découvert seulement cette nuit que James Harden avait suivi des cours d’acting dans sa jeunesse ? Rudy, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait… faut que tu te calmes Rudy, parce que tu ne changera spas une NBA qui fonctionne de la même manière depuis Mathieu Zaleme, et surtout pas en envoyant valdinguer des gobelets en direct sur TNT. On avait d’ailleurs planqué toute notre vaisselle, desfois que Rudy décide de nous offrir une nouvelle crise de Calgon. Objectif calmos désormais, et la petite amende qui va tomber devrait déjà le raisonner un peu. Et fais gaffe gamin on te surveille, d’un œil affectueux mais on te surveille. |
1° | Frank Ntilikina | On arrive déjà à la fin de cette quatrième consultation de l’année, le bout des doigts est un peu corné, mais on ne pouvait juste pas passer sous silence la situation de notre French Prince. Porté aux nues pendant… trois millièmes de seconde, Franky est aujourd’hui dans de sales draps et passe pour un gros nullos aux yeux de tous les Naboul Djiloute de la communauté. Alors il a fallu faire un léger rappel. Premièrement ? Frank a 20 ans bordel de merde. Il n’a même pas connu Duga à Marseille, Lolo à Lens, Tutu et Zizou au Stade de France. Alors merci d’être patients et filez donc tailler Chris Paul dont le palmarès n’est pas plus étoffé. Deuxièmement ? Attendre de Franky qu’il explose aux Knicks reviendrait à espérer voir courir un jaguar dans une cage de huit mètre carrés. Yolo total au niveau du coaching, les mecs veulent le foutre poste 3, puis 2 puis 12, en attendant de repositionner Kristaps à l’aile et ma grand-mère sur un trampoline. Impossible évidemment pour lui de progresser un tant soi peut dans ce véritable bazar, et de toute façon arrêtez donc d’être aussi pressés. La goutte d’eau qui fait déborder le vase de pus ? Franky serait donc une monnaie d’échange viable dans un trade qui l’enverrait à… Washington. Naaaaaaan ! Théodore Bagwell dans Prison Break, la popoche, trop de souvenirs qui remontent à la surface, bref la capitale est bien le dernier endroit dans lequel Frank Ntilikina pourrait s’épanouir, peut-être le seul endroit encore… pire que New York. Vous savez quoi ? Franchement ? Envoyez-le en G-league avec Chris Boucher, en Jeep Elite avec Zachery Peacock, mais par pitié ne faîtes pas de sa vie un enfer. Pas si jeune, baby ne le mérite vraiment pas. |
Allez, c’est tout pour ce quatrième épisode de la saison et c’est déjà plus que pas mal. Rendez-vous dans quinze jours pour l’Épisode 5 et d’ici-là… on ne change pas une équipe qui gagne alors n’hésitez pas à nous balancer tout comportement chelou. Allez, bisous bisous.