Les Raptors confirment leur leadership à l’Est : grosse win face à Philly et un Kawhi en mode MVP, tout va bien au Canada
Le 06 déc. 2018 à 08:46 par Giovanni Marriette
C’était le choc de la nuit, sans manquer de respect aux acteurs de Wizards-Hawks. C’était même un avant goût d’une future éventuelle demi-finale de Conférence, minimum, selon de quel bord on se place. Des superstars de partout, Chri Bosh et quelques guests venus fêter ensemble les cent ans de la naissance de Nelson Mandela, un public canadien comme très souvent chaud poutine, une place de leader à l’Est à confirmer pour les Dinos et un grand coup à frapper pour les hommes de Brett Brown… bref on avait fait les courses et on attendait tout ça avec impatience, au moins autant que les petiots de la famille attendront le gros barbu dans 18 jours.
Et on n’a pas été déçu, ça c’est le moins que l’on puisse dire. A part, finalement, les fans de Joel Embiid qui auront assisté pour l’une des premières fois de leur très courte ère à un match totalement chié de la part de leur idole. Bien dommage de voir le Jojo que l’on aime le moins, body language en mode dilettante, tirs du parking hors-sujets, surtout dans une soirée où ses petits potes auraient bien eu besoin de ses services. Heureusement, finalement, que Jimmy Butler se sera chargé de tout en attaque, Buckets confirmant ainsi qu’il choisissait ses matchs au moins autant qu’il ne choisit ses franchises. 38 points et 10 rebonds à 15/27, une quasi main-mise sur le jeu des Sixers en deuxième mi-temps, et le renfort de J.J. Snipe Redick qui n’aura pas été de trop. Ben Simmons frôle lui le triple-double mais a trop souvent laissé les clés du camion à Jimmy B., empêchant une certaine forme d’alternance qui aurait fait le plus grand bien aux hommes de Brett Brown.
Et l’alternance, c’est peut-être bien ce qui fait la force des Raptors cette saison. Tous les postes doublés voire triplés, les anciens qui apprennent la vie aux gamins dans la bonne humeur, les sanctions dans la raquette qui succèdent aux paniers du parking, bref Toronto propose depuis un mois tout ce qu’un… finaliste NBA doit pouvoir proposer. Cette nuit également, et c’est bien ce qui a posé problème à un concurrent sérieux mais qui paraît aujourd’hui un cran au dessous de la franchise canadienne. Les hommes forts de la nuit côté Rapetous ? Serge Ibaka et surtout Jonas Valanciunas, à l’ancienne. Quand le chat n’est pas là les souris dansent, et au vu de la performance du gros matou Embiid, il va sans dire que les deux intérieurs de Nick Nurse s’en sont donnés à cœur joie, surtout un Jaunasse de plus en plus à l’aise dans son rôle de punk à chien en sortie de banc. Les autres leaders de Toronto ? Un peu en deçà de leurs perfs habituelles, excepté un Kyle Lowry dont les stats assez faméliques ne représentent pas du tout l’apport sur le terrain. Capitaine de route aboyant sur teammates, adversaires et arbitres, Calorie a pesé sur le terrain beaucoup plus que sur le boxscores du jour, et on en place une pour les mecs qui ont la science infuse en checkant l’application NBA dix minutes tous les matins. Un truc que ces gens-là comprendront par contre immédiatement, c’est le match de Kawhi Leonard, qui en a désormais terminé avec sa période d’adaptation et qui se dégage de plus en plus comme… un très beau MVP.
36 points, 9 rebonds, 5 steals reflétant une défense suffocante, 13/24 au tir dont 5/6 du parking de San Antonio et 5/6 aux lancers, venez chercher la bête Kawhi maintenant qu’elle est lancée. Mais là encore, plus qu’une ligne de stats, c’est véritablement une impression de domination ultime qui restera de ce choc de l’Est. Trop haut sur ses jumpers, trop rapide en transition, trop long en défense grâce à ses bras de quatre mètres, Kawhi représente à lui seul le basketteur ultime, impassible et impassable. Quand il joue à ce niveau ? Kyle Lowry devra se forcer à taper un 2/45 au tir pour que les Raptors perdent. Car on le sent, on le sait presque, en cas de nécessité absolue Kawhi semble encore en avoir tellement sous la semelle que ça en deviendrait presque flippant. Flippant comme son rire, flippant comme le fait de savoir que son oncle peut l’envoyer à Sacramento en février s’il le décide.
Le Kawhi Leonard nouveau c’est ça. Le meilleur défenseur extérieur de la Ligue, et peut-être même… son meilleur attaquant. Wow, arrêt sur image, on appuie sur pause. Et si Kawhi Leonard était tout simplement… le meilleur joueur de NBA ?