Kyle Lowry joue le meilleur basket de sa carrière : pour se trouver un nouveau bro, il paie même sa tournée d’offrandes

Le 03 déc. 2018 à 19:10 par Victor Pourcher

Kyle Lowry
Source Image : nba league pass

Les Toronto Raptors font un début de saison autoritaire : 20 victoires pour 4 défaites. De quoi être à la fois leader de la Conférence Est et meilleur bilan de la Ligue. Dans cette bonne dynamique, Kawhi Leonard se réaffirme en superstar, Pascal Siakam gifle de ses grandes mains les raquettes adverses et tous les jeunes se montrent. Mais attention à ne pas oublier le taulier Kyle Lowry qui réalise, pour l’instant, sa meilleure saison en carrière. 

Il y a mieux pour commencer une saison que de perdre ton pote avec lequel tu as sorti tes meilleures performances. Il y a mieux pour ton équipe que de perdre son franchise player dans un trade qui a fait parler pour son manque de tact. Mais en même temps, récupérer un joueur élite de NBA comme Kawhi Leonard et s’inscrire dans le haut du classement des meilleures attaques (2ème au rating) et des défenses les plus infranchissables (9ème), cela montre que ton début de saison collectif n’est pas si compliqué que cela. Et c’est tout le paradoxe de Kyle Lowry : une intersaison difficile sur le plan émotionnel mais un retour en grande forme sportivement. Tant mieux, car force est de constater que si l’éclatement de son duo avec DeMar DeRozan a été dur à accepter pour le joueur, il lui a permis d’élever son niveau de jeu dans un rôle légèrement différent. Parce que sorti malgré lui du cocon canadien qui s’était formé ces dernières années, le meneur semble s’épanouir dans ce nouveau collectif avec un double-double de moyenne : 15,4 points et 10,3 assists par match pour le chef d’orchestre de Toronto.

Parce qu’elle est là, la transformation de Kyle Lowry. Son bro DeRozan envoyé aux Spurs, les Toronto Raptors sont allés chercher un joueur majeur de la Ligue, autant présent au scoring qu’en défense et accompagné d’une armée de role player qui descendent les poubelles, nettoient les raquettes et rentrent leurs tirs du parking quand on le leur demande. Dans cette alchimie, il reste la création à assurer et ça tombe bien pour Kyle Lowry. Fini le temps où il fallait forcer pour scorer et porter son équipe avec DeMar : il est passé de 13,4 tirs tentés par rencontre depuis qu’il est dans la franchise, à 11,7 cette saison dont une baisse de 4 tirs à deux-points par match. Plus discret au scoring donc, mais des responsabilités toujours importantes en attaque puisque Kyle Lowry distribuent les caviars par dizaine chaque soir, faisant de lui le meilleur passeur de NBA avec 10,3 unités. Surtout, en épurant son jeu, il est devenu l’un des joueurs les plus propres de la Ligue : le meneur des Raptors figurent dans le top 3 des ratios passes décisives/pertes de balles des joueurs passant plus de 25 minutes par rencontre sur les parquets. Et il suffit de voir que Ryan Arcidiacono est juste devant lui pour comprendre que l’on pourrait facilement le considérer comme la star qui prend le plus soin du cuir. Si les Raptors ont perdu le visage de leur franchise cette été, ils ont bien gardé leur cerveau. Comme quoi parfois, on peut sortir de sa zone de confort sans trahir sa franchise…

Le bon début de saison collectif des Toronto Raptors et le changement de rôle de Kyle Lowry rendent peut-être moins visible le travail et les statistiques du meneur. Mais, pour l’instant, il réalise bien sa meilleure saison et joue le plus beau basket de sa carrière entouré de Kawhi Leonard et de son armée de longs bras. Puisqu’ils semblent bien partis pour valider un spot en Playoffs, on attendra de Kyle qu’il confirme en postseason : c’est là qu’il a le plus déçu, c’est là qu’il devra le plus prouver.