PlayGround Vol.2 – Mayotte : plongée magique dans le basket mahorais… et risque de prendre son billet dans la foulée
Le 12 nov. 2018 à 10:23 par Giovanni Marriette
On vous avait présenté en mai 2017 le premier projet docu de Julien Bonnet, qui nous faisait alors voyager aux cinq coins de la France à travers la découverte de quelques uns des playgrounds les plus fréquentés du pays. On passe cette fois-ci un level dans l’exotique game puisque c’est à Mayotte que le créateur de CourtCuts nous emmène, pour une plongée de 52 minutes au plus profond du 101ème département français. Parfait crossover entre J’irai dormir chez vous et les And-One mixtapes, le docu éveille nos papilles comme des odeurs de raclette lors d’un Christmas Day. Spoiler n°1, le risque de partir sur un coup de tête est bien présent…
Introduction obligatoire : si Mayotte signifie pour vous les grèves et une quasi-guerre civile dont les médias ont aimé se faire récemment les porte-voix, on vous propose de vous fourrer le doigt dans l’œil bien profond car Mayotte c’est bien plus que ça. On parle d’une île paradisiaque, aux paysages somptueux et aux… dizaines de playgrounds tous aussi squattés les uns que les autres. Du point de départ dans la capitale Mamoudzou jusqu’à des sessions basket improvisées sur la plage ou même… dans l’eau, Julien Bonnet dépeint Mayotte à travers le prisme du basket et si vous êtes un tant soit peu fan de ballon… les étoiles dans les yeux ne tarderont plus à briller. A chaque quartier ou nouvelle ville sa visite guidée, avant de passer en mode playground pour découvrir que les Mahorais ont également leurs Kyrie Irving ou Zion Williamson locaux. Toute petite île située entre les Comores et Madagascar, Mayotte a vu ces dernières décennies pousser des terrains partout, en dur bien sûr, et les genoux qui saignent restent moins nombreux que les attentats à l’honneur. A Mayotte pas de lay-up, c’est moulin ou rien, pas de main à main puisqu’on privilégiera la no-look pass qui fait se lever la foule. Pas très structuré tout ça, mais t’as pas le temps d’aller pisser par peur de louper le alley-oop de l’année.
Beaucoup de basket, un peu de tortues, mais surtout une ambiance incroyable retracée par un homme qui a fait de Mayotte son lieu de vie après un crush inévitable lors de son premier voyage. Le projet de mettre en avant une île pour sa joie de vivre et son esprit de compétition plutôt que pour les prix dans les épiceries était grand, et l’opération est un putain de succès. Vous saviez qu’à Mayotte on jouait la Coupe de France ? Vous saviez qu’on était capable d’y organiser un All-Star Game avec Guy Dupuis en guest-star ? Vous saviez que le sosie de James Harden faisait partie des visages connus de l’île ? Tant de secrets rendus publics par le réalisateur montpelliérain, qui nous foutent par la même occasion un méga sourire aux coins des lèvres et qui nous font consulter quasi illico le prix des billets d’avions. L’Océan Indien et ses trésors, du gros son, du basket et des sourires, que demande le peuple et on a presque envie d’appeler Adam Silver… pour lui proposer un bail de 31ème franchise à Mamoudzou tant les freaks sont présents et tant ça respire le basket.
52 minutes de bonne humeur et de grosses sessions playgrounds, à déguster dès que possible entre deux nuits NBA. Qui aurait dit que sur cette petite île… notre sport chéri prenait autant de place. Qui aurait dit qu’un lopin de terre coincé à 8000 bornes de chez nous vivait au rythme de ses 5 vs 5. Julien Bonnet le dit, et il le dit bien. Allez, on se retrouve là-bas ?