Les Wizards dans le blizzard : le squad de D.C. est déjà en gros danger, mais que faire ?

Le 04 nov. 2018 à 13:50 par Alexandre Martin

Wizards
Source : @Wizards

Selon le Larousse, le blizzard est “un vent du nord, glacial, violent et accompagné de tempêtes de neige, qui souffle sur le Canada et le nord des États-Unis en hiver et au printemps”. Nous ne sommes pas encore en hiver mais Washington semble être déjà touché car c’est une véritable tempête de défaites qui s’abat dangereusement sur son escouade de tripoteurs de balle orange à grandes bouches. Les Wizards sont dans le blizzard et on se demande comment ils vont en sortir…

La défaite dans la nuit de vendredi à samedi – à domicile contre le Thunder – est la troisième en autant de match disputés au Verizon Center cette saison pour les Wizards et c’est surtout leur cinquième de suite. Cela porte leur bilan à une seule petite victoire pour 7 revers, dont certains bien cinglants. C’est le deuxième plus mauvais bilan de la ligue à égalité avec les Suns, juste derrière les Cavs (1-8) et cela vaut aux représentants de la capitale une très belle avant-dernière place du classement de la conférence Est. Mais le plus inquiétant dans tout ça est clairement que les hommes de Scott Brooks ont plus que jamais l’air désemparés sur le parquet et semblent incapables de jouer ensemble. Pourtant, comme le rapporte Royce Young d’ESPN, Bradley Beal ne veut pas déclencher le mode panique :

“Je n’appuie pas sur le bouton panique et je ne pense pas que nous le faisons en tant qu’équipe non plus. Nous savons que c’est encore très tôt (dans la saison), ce n’est pas parfait. Nous savons que tout le monde est de moins en moins patient, nous les premiers. Personne n’est plus déçu que nous.”

“Je n’aime pas où nous en sommes mais j’aime où nous en sommes et je n’abandonnerai jamais cette équipe.”

Ok Bradley… Tout n’est pas parfaitement clair mais on est d’accord, tout n’est pas parfait effectivement ! Toujours est-il qu’il est bien de voir Beal – probablement un des joueurs les plus réguliers des Wizards sur ce début de saison – essayer d’apporter un peu de positif via ses déclarations. Voyons ce que son compère John Wall pense lui du jeu et de la situation de l’équipe :

“L’attaque n’a jamais été un problème pour nous. Nous scorons très bien. (le vrai sujet) C’est ce que nous pouvons faire en défense. Tant que nous ne réglerons pas ça, nous aurons les mêmes problèmes. On a juste l’impression que personne n’est à la même page (en défense).”

Ok John… Mais non ce n’est pas ok en fait. Si l’analyse du meneur est adéquate en ce qui concerne la défense, et nous allons y revenir, elle est entièrement contredite par les chiffres en ce qui concerne l’attaque. Les Wizards évoluent sur un rythme de jeu rapide, ils ont la huitième Pace de la ligue (nombre moyen de possessions par matchs). Pour autant, leur ratio offensif – le fameux offensive rating (nombre moyen de points marqués sur 100 possessions) – est mauvais. Il est de 106,1 (25ème de la ligue). C’est faible, tout comme les différents pourcentages au tir de l’équipe : 44,3% au shoot en global (23ème), seulement 32% de loin (26ème). Aie. Le nombre de passes décisives laisse logiquement à désirer lui aussi avec 21,9 offrandes en moyenne pour les Wizards (24ème), et avec 15 pertes de balle en moyenne par soir, cela nous donne un ratio bien faiblard. Bref, vous l’aurez compris, la plupart des indicateurs statistiques positionnent les Wizards au mieux dans le dernier tiers de la ligue. Donc, l’ami Johnny peut nous épargner les “L’attaque n’a jamais été un problème pour nous” ou les “Nous scorons très bien” car cela ne tiens pas du tout la route. Il ferait mieux d’ouvrir les yeux et de se mettre au boulot. Car pour qu’il y ait une progression, il faut au moins que les joueurs aient conscience de ce qui ne va pas.

C’est le cas en défense visiblement, puisque Wall parle de “problèmes”. Il a bien raison et là, on a quelques chiffres bien violents pour aller dans le sens du meneur dragster. Les Wizards ont ratio défensif de 117,6 sur leurs huit premiers matchs, ce qui les place 29ème de la ligue. C’est scandaleux au vu des joueurs qui figurent dans l’effectif et cela montre non seulement un manque d’organisation mais aussi un manque de volonté, d’envie, de détermination. Quand tu as quasiment le pire defensive rating alors que tu fais partie du top 5 des équipes qui font le plus de fautes par match (24,4), c’est qu’il y a un problème en effet. Et l’absence de Dwight Howard ne peut pas être la seule explication sinon c’est encore plus alarmant pour Washington. Les sorciers de la capitale ont vraiment de gros soucis, des deux côtés du terrain. Au-delà de John Wall et Bradley Beal, d’autres joueurs se retrouvent en difficulté au sein de ce groupe qui ne fonctionne pas. On pense tout de suite à Otto Porter qui ne prend même pas 10 tirs par match. On pense aussi à Kelly Oubre dont les stats (14,6 points et 5 rebonds de moyenne) sont trompeuses car elles cachent un BPM (Box Plus Minus) largement négatif (-4,4) qui lui montre bien que quand Oubre est sur le terrain, Washington se noie. Encore un joueur qui ferait mieux de se concentrer et de se donner plutôt que de jouer les tough guys.

L’attaque ne marche pas, la défense fait pitié mais alors que faire ? Mieux jouer, évidemment ! Jouer ensemble, si tant est que ce soit possible. Et pour cela, il faudrait déjà que le groupe se soude ou en donne au moins l’impression. Virer Scott Brooks ? Pourquoi pas, on ne peut pas dire que le coach soit exempt de tout reproche avec ses rotations bizarres et son manque d’autorité. Mais pour prendre qui ? Quel coach pourrait accepter de devenir le patron d’un roster dont le niveau d’indiscipline et de désorganisation n’a d’égal que la taille du melon de son soit-disant leader ? Oui, Wall est visé ici. Il parle beaucoup, la joue confiant et déterminé mais une fois sur le parquet, il continue de jouer comme au lycée. Il joue pour lui, il ne progresse pas au tir de loin (24% sur le début de saison) mais continue d’en prendre presque 5 par soir au lieu de pénétrer ou de servir ses copains. Il ne défend pas assez mais continue de jouer l’interception et il en gratte 2 par soir au lieu de vraiment aider son équipe à encaisser moins de points en se battant plus sur les écrans par exemple, ou en contestant mieux, en étant plus concentré sur les rotations… John Wall n’est pas le seul fautif attention. En attendant, il a sa part de responsabilités car pour qu’une équipe progresse ou devienne une équipe tout simplement, il faut que son leader montre le chemin ou qu’il laisse quelqu’un d’autre prendre les rênes.

Les pensionnaires de la Maison-Blanche ont six matchs à domicile sur les neuf prochains. D’ici le 19 novembre, les Knicks, le Magic, les Cavs, les Nets, les Blazers et les Clippers vont venir à Washington et les Wizards iront défier les Mavs, le Magic et le Heat sur leurs terres. Voici un calendrier vraiment abordable et donc une belle occasion pour John Wall, Bradley Beal et toute la bande de nous montrer qu’ils valent mieux que ce qu’on voit depuis le début de saison. On n’en doute pas mais on commence à flipper car sortir du blizzard une fois qu’on est coincé dedans est quelque chose de très compliqué…


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