Rodney McGruder se révèle enfin en NBA : itinéraire d’un galérien de la planète orange
Le 26 oct. 2018 à 17:59 par Nathan Garcia
Rodney McGruder est en train de s’imposer comme l’une des bonne surprises du centre de formation côté Miami. L’ailier titulaire d’Erik Spoelstra entame sa saison sur des bases impressionnantes, mais qui est-il ? Et d’où vient-il ? Âgé de 27 ans, RMG touche son rêve du doigt après plusieurs années de galère, dignes d’un mode carrière sur 2K.
Quatre matchs, quatre titularisations avec une superbe contribution statistique pour Rodney McGruder : 16,5 points, 6,8 rebonds, 4 assists à 57% à 3-points. Ces stats sont impressionnantes pour un joueur qui n’en espérait probablement pas autant, quand on voit toutes les difficultés qu’il a eues dans sa carrière. Tout juste sorti de l’université de Kansas State, où il suivait les traces d’un pote de collège nommé Michael Beasley, McGuder se présente à la Draft de 2013 durant laquelle il ne sera malheureusement pas sélectionné par une franchise. La même année, il participera à la Summer League avec Orlando puis Charlotte, et signera avec OKC avant d’être coupé juste avant la reprise, pas d’bol. En novembre, c’est une toute autre voie que RMG prendra puisqu’il fera une petite pige en Hongrie et y jouera 29 matchs avant de repartir vers les States.
Chaque été est un cycle clairement peu vertueux pour McGruder, on prend souvent le même chemin et on connaît déjà la gueule de la bretelle de sortie. Au mois de juillet 2014 il rejoint les Warriors pour la Summer League et signera à Boston… pour être finalement coupé avant le début de la nouvelle saison. Et c’est là que la vraie poisse commence. Rodney rejoint les Red Claws, équipe de G-League affiliée aux C’s, mais sera une nouvelle fois coupé six mois après. Une fois le fond du puits touché, le garçon rejoindra quatre jours plus tard la franchise de ligue mineure qui appartient au Heat. C’est à ce moment-là que Rodney va sortir la tête de l’eau, il participe grandement au titre remporté par son équipe face à la franchise de G-League des Lakers, ce qui tape dans l’oeil des décisionnaires de Floride. Preuve étant, il repartira vers le Heat et son équipe officielle qui évolue sous les ordres d’Erik Spoelstra, la NBA lui ouvre enfin ses bras. Et au moment où on pense que RMG a enfin atteint la surface…? Il se blesse, d’une fracture de fatigue à la jambe et qui ne lui permettra de jouer que 18 matchs. Encore un calvaire, mais pas de quoi perturber le soldat qu’est McGruder. Il se prépare, revient fort et commence cette saison comme starter alors que très peu misaient sur lui. Un vrai parcours de vie.
D’ailleurs, avant même que la campagne commence, on aurait pu croire que Rodney McGruder serait bloqué au poste d’arrière car la concurrence était très forte et que d’autres vétérans lui étaient supérieurs. Et pourtant, Erik Spoelstra nous sortira sa surprise annuelle en le positionnant comme ailier dans le cinq majeur, ce qui semble lui convenir parfaitement. Très polyvalent, il compense sa petite taille avec une défense très intelligente sur l’homme et dans son positionnement, tout comme en attaque où il est une menace très sérieuse à 3-points. Sa vision du jeu lui permet également de distribuer pas mal de caviars à ses partenaires de jeu, et c’est le Heat qui en profite pleinement. En l’associant à Josh Richardson, Miami verrouille une très bonne défense sur les lignes extérieures et aligne aussi deux joueurs capables de contribuer largement à la victoire offensivement. Un vrai coup de flair signé Pat Riley et ses sbires.
Des histoires comme celle-ci font la NBA ce qu’elle est aujourd’hui. Tout le monde avait sous-estimé Rodney, depuis le début de sa carrière. Et les bâtons dans les roues étaient nombreux. Mais que ceux qui n’y ont pas cru changent d’avis et s’offrent un nouvel aperçu de la hype qui se crée autour de RMG.