La story d’Élie – Episode #1 : du Béarn à l’Arizona, Élie Okobo veut se faire une place au soleil

Le 21 oct. 2018 à 16:30 par Aymeric Saint-Leger

Elie Okobo, Draft
Source image : Youtube/France 3 Pau

Oh my, here we are. Dans le dictionnaire, à côté du terme “ascension fulgurante”, vous trouverez une photo d’Élie Okobo. Le gamin de Bordeaux, passé à la postérité à la mène avec l’Élan Béarnais, a fait le grand saut le 22 juin 2018, où il a été sélectionné par les Suns à la 31ème position de la Draft. Du talent plein les doigts, des rêves de gosse plein la tête, le jeune frenchie débarque aux States avec l’insouciance de la jeunesse. De quoi lui dédier une rubrique bimensuelle afin de suivre son évolution lors de son année rookie dans la Grande Ligue. C’est parti mon Élie !

# RETOUR SUR SES DERNIÈRES PERFORMANCES

Summer League :

  • 6 juillet vs Dallas Mavericks (victoire 92-85) : 21 minutes de jeu, 9 points (à 4/8 au tir dont 1/3 du parking), 6 assists, 4 rebonds, 1 interception, 4 pertes de balle, 4 fautes
  • 7 juillet vs Sacramento Kings (victoire 71-63) : 19 minutes de jeu, 0 point (à 0/5 au tir dont 0/3 du parking), 3 assists, 2 rebonds, 3 fautes
  • 9 juillet vs Orlando Magic (victoire 71-53) : 15 minutes de jeu, 0 point (à 0/4 au tir), 3 assists, 2 rebonds, 2 balles perdues 
  • 12 juillet vs Philadelphie 76ers (défaite 88-86) : 1 minute de jeu, 0 point, 2 assists, 1 faute

Pré-saison :

  • 1er octobre vs Sacramento Kings (défaite 106 à 102) : 24 minutes de jeu, 8 points (à 2/7 au tir dont 1/2 du parking et 3/4 aux lancers francs), 3 assists, 5 rebonds, 1 interception, 5 fautes, 1 balle perdue
  • 3 octobre vs New Zealand Breakers (victoire 91 à 86) : 13 minutes de jeu, 2 points (à 0/2 au tir dont 0/1 du parking, 2/2 aux lancers francs), 1 assist, 2 balles perdues.
  • 5 octobre vs Portland Trail Blazers (défaite 115 à 93) : 8 minutes de jeu, 3 points (à 1/4 au tir dont 1/2 du parking), 1 rebond, 1 block, 1 faute, 1 balle perdue
  • 10 octobre @ Portland Trail Blazers (défaite 116 à 83) : 15 minutes de jeu, 4 points (à 2/5 dont 0/2 du parking), 1 assist, 1 faute, 1 balle perdue

Saison régulière :

  • 18 octobre vs Dallas Mavericks (victoire 121 à 100) : 8 minutes de jeu, 2 points (à 1/2 au tir dont 0/1 du parking), 1 assist, 2 fautes
  • 21 octobre @ Denver Nuggets (défaite 119 à 91) : 4 minutes de jeu, 1 balle perdue

# UN PÉRIPLE DE QUATRE MOIS AVANT DE GOÛTER AU BONHEUR

Tout s’est enchaîné très vite pour le Okombo guard (elle était facile) sur les derniers mois. Sortant d’une saison qui l’a révélé aux yeux du public avec Pau-Lacq-Orthez, la cote d’Élie est montée en flèche, avec des performances énormes en Jeep Elite, comme cette fameuse rencontre contre Monaco où le gaucher a ébahi le microcosme de la balle orange en plantant pas moins de 44 points, le tout à l’extérieur et en Playoffs. Si cela n’a pas permis à son équipe de l’emporter, cela a fait exploser la notoriété du meneur. Présentant sa candidature à la Draft à 20 ans, le frenchie était attendu en fin de premier tour, entre le 20ème et le 30ème choix. Il sera finalement choisi en premier choix… du deuxième tour. Numéro 31, soit à la même place qu’un certain Doc Rivers, ou qu’un certain Danny Ainge en leur temps. Deux joueurs plus que décents, plus ou moins au même poste qu’Élie Okobo, avec des carrières sur les bancs ou dans les managements plutôt bien réussies. Souhaitons un destin similaire au rookie de 20 ans, pour son aventure en NBA, et pourquoi pas, pour la suite.

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Can’t describe that feeling ! Thanks for everything @suns

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Proche des siens, c’est avec eux dans l’intérieur de sa veste qu’il est monté sur scène lorsqu’Adam Silver l’a appelé, avec une casquette des Suns qui l’attendait. Moment de joie intense, pour celui qui réalise son rêve en intégrant la Grande Ligue. Mais comme c’est de notoriété commune, il est rare que les rookies draftés au deuxième tour obtiennent un vrai bon contrat sur plusieurs années. Les circonstances ont été favorables à notre Élie national : disette de meneurs à Phoenix, Tyler Ulis rejoint d’autres cieux, Brandon Knight et ses genoux en carton partis pour une nouvelle infirmerie, il y avait des places à prendre. Grâce à cette situation, mais surtout grâce à son talent et à son potentiel, les Suns font confiance au minot de Bordeaux (où la Hoops Factory débarque). On en est presque à croire qu’il y a un amour de la Gironde dans l’Arizona, après le passage de trois saisons de Boris Diaw auprès des cactus. Quoi qu’il en soit, avant même de fouler les parquets, la confiance est accordée au jeune meneur, qui paraphe, le 24 juin, un contrat de quatre ans (dont deux garantis) à hauteur de six millions de dollars. Une aubaine.


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It’s official now ✒️✅ First NBA Contract🙏🏽

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Élie Okobo est assuré de jouer deux ans en NBA. La pression contractuelle disparue, il était temps de se concentrer sur le terrain. Pas venu pour découper des citrons ou jouer au bandit manchot (non, il ne s’agit pas de Chandler Parsons) à Vegas, il impressionne pour son premier match en Summer League contre les Mavericks, avec 9 points et 6 passes. Vous connaissiez Swaggy P ? Voici Swaggy E, le surnom du jeune meneur, qui risque de se populariser aux Etats-Unis. Après cette entrée en matière fracassante, cela se complique légèrement pour lui. Souvent remplaçant derrière Shaquille Harrison, son temps de jeu est limité, et la papatte gauche n’est pas encore réglée comme du papier à musique. Ce n’est pas grave, c’est la Summer League, on est là pour travailler. C’est ce qu’Élie va faire tout l’été, avec les autres rookies des Suns, des pointures avec qui il semble s’entendre à merveille, Deandre Ayton et Mikal Bridges. Ils se sont d’ailleurs livrés à un bizutage, le petit concours de danse qui va bien. Même là, on le sent, Mister Élie sait se mouvoir, presque aussi bien qu’avec la gonfle en main.

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SQUAD. #rooks

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How bout dat🤣🤣🤣🤣🤣🤣 #rookie

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On n’en est pas encore aux talents de danseur du Big Cactus, mais il y a quand même du potentiel dans ce domaine pour Élie Okobo. Il y en a aussi et surtout sur le terrain, et ballon en main. Après avoir travaillé tout l’été, la pré-saison arrive début octobre. Ça commence très fort pour Swaggy E, qui nous pose 8 points, 5 passes et 3 rebonds en 24 minutes contre les Kings. Deuxième dans la rotation derrière le vétéran Isaiah Canaan, le frenchie démontre tout son talent offensif, les shoots en sortie de dribble ou d’écran, sa jolie gestuelle, son handle. Malgré son mètre 88 et ses 84 kilos, il se donne également en défense, tient plutôt bien le choc même si quelques kilos supplémentaires ne seront pas de trop pour peser dans la Grande Ligue. Sur la suite de la pré-saison, il perd du temps de jeu, au profit de Shaquille Harrison. Alors qu’il restait encore de la place dans le roster, on sentait la potentielle carotte arriver : le poste de troisième meneur pour Élie. S’il a un prénom qui fait écho dans le monde du basketball, Shaquille n’est pas O’Neal, et se fait couper le 15 octobre par les Soleils. La place de back-up meneur, elle n’est pas non plus pour De’Anthony Melton, elle est bien pour Okobo. Il a la confiance de coach Kokoskov. Le Serbe pratique un système de jeu qui convient à l’ancien Palois, et même si la mène sera parfois tenue par Devin Booker, ou si Jamal Crawford pourra prendre le poste 1 dans la second unit, Élie aura du temps de jeu, plus ou moins selon les soirs, il aura l’occasion de prendre de l’expérience. Ça y est, on se rapproche du grand jour, ce fameux 18 octobre où le numéro 2 des Suns va étrenner son nouveau jersey sur les planches de la Talking Stick Resort Arena.


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Regular season 🔜

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La prestation est relativement timorée, mais quoi de plus normal. Il n’hésite malgré tout pas à prendre sa chance, et inscrit ses premiers points en NBA, ce qui n’a pas manqué d’être salué par sa franchise. Pépère, Élie fait son petit tour autour de la raquette des Mavs, avant de venir prendre son shoot en tête de raquette. Trajectoire bien courbée limite rainbow shot, ça redescend délicatement vers le cercle… Filoche. On y est, l’aventure est officiellement lancée, et couronnée de succès pour les Suns, victoire 121 à 100.

Best shot of the night. pic.twitter.com/utC5YmvCeX

— Phoenix Suns (@Suns) 18 octobre 2018

Une première prestation réussie avec huit minutes de temps de jeu, de quoi satisfaire le jeune homme ainsi que l’ensemble de ses fans. Hier soir, il n’a malheureusement joué seulement quatre petites minutes, et n’a pas vraiment eu le temps de s’exprimer. Tant pis, le temps ne presse pas pour Swaggy E, son développement va suivre son cours. On peut simplement regretter qu’il n’ait pas un daron-patron devant lui au poste de meneur, pour lui apprendre le métier (sorry Isaiah, tu n’es pas Thomas). Cela viendra, il peut toujours s’inspirer de l’ascension de Devin Booker, de l’expérience de Jamal Crawford. L’avenir s’annonce radieux, sachons être patients, petit cactus deviendra grand.

# LE PROGRAMME DE SWAGGY E

Deux prochaines semaines :

  • 23 octobre @ Golden State Warriors
  • 25 octobre vs Los Angeles Lakers
  • 28 octobre @ Memphis Grizzlies
  • 29 octobre @ Oklahoma City Thunder
  • 1er novembre vs San Antonio Spurs
  • 3 novembre vs Toronto Raptors

C’est parti, on entre dans le vif du sujet pour Élie Okobo. Après des premiers jours relativement tranquilles, ce sont six matchs qui attendent le frenchie lors des deux prochaines semaines. Quelques unes des plus grosses cylindrées sont au programme des Suns, et qui dit forte équipe dit souvent fort meneur. Selon le temps de jeu qui lui sera accordé, le rookie bleu-blanc-rouge aura l’occasion de croiser Russell Westbrook, Kyle Lowry et Mike Conley (cherchez l’erreur) sur les parquets. Malgré tout, avec son statut actuel de back-up d’Isaiah Canaan, il devrait plutôt avoir des match-ups légèrement plus abordables. Il croisera probablement le fer avec des joueurs plus que confirmés tels Shaun Livingston, Dennis Schröder, Shelvin Mack, Rajon Rondo et Patty Mills. Mais il aura également l’occasion de se frotter à de jeunes meneurs, comme Lonzo Ball ou Fred VanVleet. C’est un gros programme qui attend la papatte gauche made in France. Il aura même droit à un joli cadeau d’anniversaire, le 23 octobre, pour fêter sa majorité internationale : Stephen Curry sur un plateau, si ce n’est pas beau ça… Des meneurs d’élite attendent Élie, on a hâte de voir ce que ça va donner lorsqu’il sera sur le parquet.

On continue à observer la belle histoire qui s’annonce pour Mr Okobo, et le grand kiff qu’est une saison rookie d’un frenchie en NBA. Rendez-vous le dimanche 4 novembre pour le deuxième volet de la story d’Élie.


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