Kevin Durant, l’emblème du retour des Sonics à Seattle : un move imaginaire… qui pourrait enfin redorer son image ?

C’était évidemment le sujet du week-end. La NBA, de retour à Seattle, a fait renaître de ses cendres le débat qui enflamme le Nord-Ouest des États-Unis depuis maintenant dix ans. Aujourd’hui, Jeff Green et Kevin Durant sont les seuls Sonics de 2007-2008 toujours en activité, et l’un des deux était de retour à la maison vendredi. Kevin Durant, l’un des joueurs les plus admiré pour son jeu mais tout autant détesté pour son choix de carrière et sa comm en général, pourrait devenir l’égérie du dossier Seattle. Et si elle était là, l’occasion pour reconquérir le cœur des fans ?

L’histoire d’amour entre une franchise et le joueur choisi à la Draft ne se finit pas souvent comme on aimerait qu’elle se termine. Paul George et Indiana, Kyrie Irving et Cleveland ou encore DeMar DeRozan et Toronto, on est très loin des magnifiques récits qu’ont pu nous conter des Tim Duncan ou Manu Ginobili. Des rookies qui sont devenus All-Stars, qui ont fait sourire, crier, pleurer toute une fanbase qui défendait son idole contre vents et marées. Mais voilà qu’un beau jour le conte de fées s’écroule brutalement, le joueur demande à être échangé ou la franchise trade son chouchou à la grande surprise de tous. Un magnifique chapitre d’aventure, bouleversé par des échecs et des exploits, qui se termine par la mort du personnage principal auquel on s’étant tant attaché. Et dans un sens purement logique, on aimerait inscrire le nom de Kevin Durant sur cette liste. Son départ d’OKC n’est évidemment pas le meilleur scénario pour terminer une relation qui a duré huit ans, mais était-ce vraiment sa première relation ? Sur le papier, oui, car Seattle et OKC sont une seule et même équipe. Mais quand KD a serré la main de David Stern en ce beau 28 juin 2007, il portait bien une casquette des Sonics. Le 31 octobre 2007 ? Il portait bien le maillot des Sonics. Les fans de Seattle ne huent pas le joueur depuis deux ans, au contraire du reste de la NBA. Non, depuis dix ans, ils sont toujours derrière le joueur, avec leur maillot floqué KD35 sur le dos, celui-là même qu’ils ont pu ressortir vendredi. On peut tous regretter la façon dont il a quitté Oklahoma, mais le Thunder n’est pas sa première histoire. Kevin Durant ne peut pas avoir son nom aux côtés de ceux de DeRozan, George ou Griffin car sa relation avec Seattle n’est pas encore terminée. Et la vraie question est de savoir si elle pourra reprendre son cours dans quelques années, tel le premier amour de notre adolescence qui ressurgit lorsqu’on est adulte.

On pouvait avoir des doutes sur le soutien des fans de Seattle pour Kevin Durant depuis sa décision si discutée en 2016, mais la rencontre entre les Warriors et les Kings à la KeyArena les a dissipés très rapidement. Le nombre de maillots portés dans les tribunes, l’ovation du public dès l’annonce du nom du joueur. Et que dire de cette image de Durant, dans le rond central, micro en main et maillot de Shawn Kemp sur les épaules… L’atmosphère était plus que spéciale, avec un sentiment de nostalgie qui a envahi toute une enceinte. Plus que jamais, la volonté de revoir la NBA à Seattle prédominait, et si on cherche la figure de ce projet, il suffit de remarquer le joueur sans cesse applaudi lorsqu’il a la balle. Et si Kevin Durant devenait la grande figure du retour éventuel des SuperSonics ? Partons sur le projet d’expansion qu’on a pu aborder ce week-end, un processus qui ne devrait pas voir le jour avant minimum 2025. Kevin Durant aura 37 ans, une belle calvitie, des genoux qui grincent mais toujours des énormes tentacules et un shoot meurtrier. Posons-nous quelques secondes, et imaginez KD dans un rôle de vétéran décrocher une bague avec Seattle. On serait face à une histoire absolument all-time, une histoire qu’on pourrait raconter encore et encore et qui nous donnerait des frissons à chaque fois. On parle du meilleur cas possible évidemment, mais juste voir Durant prendre sa retraite en tant que Sonic, tel un Paul Pierce avec Boston, serait un signe assez fabuleux. De quoi redorer son image auprès de l’univers de la NBA ? Pourquoi pas. L’exemple de LeBron est peut-être le meilleur, avec tout le bashing qu’il a subi en 2010 mais qui est désormais passé au second plan de l’incroyable titre de 2016 à la maison lorsqu’on parle de cette idole de la balle orange. Si KD fait le même move avec Seattle, son objectif ne sera pas clairement pas cela, mais le résultat pourrait s’en approcher. Le gars n’a eu aucun contrôle sur son déménagement dans l’Oklahoma, a été forcé de dire au revoir à des milliers de fans qui l’ont applaudi pour ses premiers pas sur un parquet NBA. Passer sa fin de carrière avec une franchise qu’il a aidé à renaître de ses cendres, pardonnez-nous l’expression, mais putain que ce serait beau. Il aurait toujours cette étiquette de mec qui cherche la facilité pour certains, mais tout cela signifierait que le gars n’oublie pas d’où il vient, n’oublie pas ses premières têtes qui l’ont encouragé pour ses débuts. L’accueil reçu vendredi est une piqûre de rappel pour le joueur, pour nous, fans de balle orange, et pour la NBA : le basket n’est pas mort dans le cœur des fans de Seattle, et on compte sur KD pour leur donner de la voix.

L’unisson entre Kevin Durant et les fans de la KeyArena était le grand moment de la rencontre Golden State – Sacramento. KD a fait le taff avec ses déclarations autour de la rencontre, son discours et son maillot de Shawn Kemp, et le public a également été à la hauteur de l’évènement. Armons-nous de patience pour un retour des Sonics : le projet sera toujours sur la table, il a tout pour se concrétiser. Une belle ville, des infrastructures, des fans… et un beau porte-parole.