Les Suns découvrent la Kokoskov attitude : coach Igor n’est pas là pour gérer un centre de loisirs

Le 07 oct. 2018 à 19:02 par Alexandre Martin

Igor Kokoskov
Source : Youtube / Sports360AZ

Depuis huit ans et cette campagne de Playoffs qui a vu les Suns aller jusqu’en Finales de Conférence (2010), la franchise d’Arizona n’a pas mis le pied en post-season. Cela peut s’expliquer par le départ de joueurs clé (Stoudemire, Marion, Nash) mais surtout par la perte d’identité d’une équipe qui – depuis trois saisons et le limogeage de Jeff Hornacek – est clairement plus proche du basket loisir que d’un vrai projet capable de redorer son blason au sein d’une NBA ultra-concurrentielle. C’est ça qu’Igor Kokoskov a bien l’intention de changer et il n’a pas traîné à le faire sentir. 

Car Kokoskov, ce n’est pas juste un nouveau coach. Ce sont des principes et une philosophie de jeu bien définis. C’est le mélange entre l’école serbe, l’expérience des compétitions internationales et de 18 années passées au sein de différents coaching staff en NBA (assistant de Flip Saunders, de Larry Brown et de Quin Snyder entre autres). Kokoskov, c’est plus qu’un entraîneur, c’est une attitude… Ce vendredi soir, au sortir de la défaite contre les Blazers, coach Igor n’a pas hésité une seule seconde à exprimer sa déception devant la performance de ses joueurs, comme le rapportait Gina Mizell de The Athletic. Et ce, de manière bien directe, sans détour ni politesse :

Igor Kokoskov started postgame presser tonight by commenting on a lack of effort. “We have to play w/a sense of urgency–I would say desperation. There was no such thing as desperation tonight.” Later on, he backtracked a bit, saying bad play led to lower confidence & frustration

— Gina Mizell (@ginamizell) 6 octobre 2018

Ce soir, Igor Kokoskov a commencé sa conférence de presse d’après-match en commentant le manque d’effort (de ces joueurs). “Nous devons jouer avec un sentiment d’urgence. Je dirais même de désespoir. Il n’y avait pas cela ce soir.” Plus tard, il rétro-pédalera un peu en disant que le fait de mal jouer a poussé à une confiance moindre et à de la frustration.

Allez, BIM ! Prenez-ça dans la bouche chers petits cactus. Kokoskov est déjà complètement dans son rôle. Et il faut reconnaître qu’il a un petit côté psychopathe de l’effort auxquels les Suns vont devoir s’habituer, mais qui peut se révéler très payant. On n’en est qu’au troisième match de pré-saison, les choses sérieuses et officielles ne commencent encore que dans une dizaine de jours et coach Igor est déjà en train de déchiqueter ses gars en parlant d’effort, de sentiment d’urgence… La notion de match amical n’est visiblement pas son truc et il doit faire partie de ces entraîneurs qui sont toujours derrière leur groupe, à le pousser, à l’exhorter à donner encore plus. Bref, Kokoskov n’est pas là pour plaisanter.

More from Igor Kokoskov’s postgame opening statement: “I don’t think we played hard, and that’s not good. I told the guys, we as an organization, as a team, we’re fighting to change (our) reputation…and individually, we’re fighting for jobs.” #Suns https://t.co/jhAkEUsZm6

— Gina Mizell (@ginamizell) 6 octobre 2018

Toujours plus sur les déclarations d’Igor Kokoskov en introduction de sa conférence d’après-match : “Je ne pense pas que nous avons joué dur et ce n’est pas bon. J’ai dit aux gars que, en tant qu’organisation, en tant qu’équipe, nous nous battons pour changer notre réputation… et individuellement, nous nous battons pour nos jobs.

Les Suns sont fun ? Kokoskov les voudrait bien nasty. Et dès la pré-saison ! Les Suns de la marge de progression ? Kokoskov veut qu’ils jouent dur, qu’ils soient disciplinés, qu’ils soient compétitifs dès le prochain match. Les Suns ont de belles individualités ? Kokoskov voudra que le ballon circule, que le collectif soit huilé et capable d’impliquer tout le monde. Il y a des jeunes de grands talents dans le groupe ? Peut-être mais Kokoskov va leur demander de se donner, de défendre et de se battre sur chaque ballon. Dragan Bender a fait les frais, à titre personnel, de la Kokoskov attitude et est désormais dans le viseur de son coach comme le rapporte Dave King :

“Il (Bender) n’est plus un petit garçon.”

“Il doit jouer. Nous ne pouvons pas jouer pour lui. Je ne lui en voudrais pas de rater des tirs, il y a tellement d’autres secteurs dans lesquels il peut aider cette équipe. Quand il s’agit de stop défensifs, de présence au rebond. Aide-nous sur ces points ! … Nous allons le soutenir comme nous le faisons toujours. Il doit jouer.”

Dragan Bender est donc dans le viseur de son coach qui veut qu’il devienne un vrai joueur dès maintenant même s’il ne va avoir que 21 ans en novembre prochain. Kokoskov semble croire très fort dans le potentiel de son jeune ailier-fort mais il ne semble pas prêt pour autant à lui passer quoi que ce soit. On verra comment Dragan le Bosnien va tenir cette pression et si elle va lui être bénéfique. Mais on va surtout attendre avec impatience de voir comment le style Kokoskov va fonctionner avec des joueurs très ambitieux et qui veulent tout casser comme Devin Booker, Josh Jackson et Deandre Ayton. Le premier vient de signer un contrat max de chez max. Il est évidemment au centre des plans de son coach et on l’a vu bosser sur sa main gauche alors qu’il est blessé à la droite ce qui doit beaucoup plaire à Kokoskov. Josh Jackson n’est encore que sophomore mais il joue déjà avec une intensité qui doit elle aussi beaucoup plaire à son coach. Enfin, Ayton vient d’envoyer 24 points et 9 rebonds, suivis de 21 points et 15 rebonds puis de 19 points et 14 rebonds en trois matchs. Le pivot dégage une belle impression de puissance et son activité, son envie et son énergie des deux côtés du terrain devraient tout à fait coller avec la philosophie de son entraîneur.

Et tout cela est très important. Car pour que l’effet Igor fonctionne, il va falloir que la triplette de jeunes (futures ?) stars adhèrent. On peut compter sur Trevor Ariza et Tyson Chandler pour montrer l’exemple et appuyer le message de leur coach. Enfin voilà quoi, les vacances sont finies à Phoenix. Il y a du talent et un coach avec un projet. Maintenant, il faut se donner, jouer dur tous les soirs et nous verrons quels seront les résultats de la Kokoskov attitude. 


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