Preview des Grizzlies 2018-19 : alors comme ça, on veut gagner “50 matchs” cette saison ?

Opération de comm ou pas, blague ou pas, les faits sont là. Le propriétaire des Grizzlies ne voit pas sa franchise rentrer dans une reconstruction massive, ce qui demandait quelques ajustements pendant l’intersaison. Inspirés, les nounours de Memphis ? On l’espère bien. Car après la violence du dernier exercice, on attend bien mieux du côté du Tennessee.

Résumé des transferts de l’été

• Ils sont arrivés : Jaren Jackson Jr (Draft), Jevon Carter (Draft), Omri Casspi, Kyle Anderson, Shelvin Mack, Garrett Temple.
• Ils ont prolongé :
• Ils sont partis : Deyonta Davis, Tyreke Evans, Dakari Johnson, Omari Johnson, Ben McLemore, Jarell Martin.

Sans faire de bruit, et sans en faire une caisse non plus, c’est un recrutement assez malin qui a été opéré par ce bon Chris Wallace, pourtant habitué à nous faire tomber dans les pommes. Sur quasiment chaque poste, un vétéran a été ajouté afin d’offrir à J.B. Bickerstaff le plus d’options possible, le tout entouré par la pépite potentielle de cette Draft 2018, Jaren Jackson Jr. L’intérieur formé à Michigan State pourrait être vu comme un digne héritier du trône de Marc Gasol dans le cas où l’Espagnol se casse, mais il sera d’abord intéressant de faire jouer les deux géants sous le même maillot. Côté départs, tu dis au revoir à Tyreke qui aura bien profité de la région pour se refaire une santé, ainsi que Ben McLemore qui lui n’a toujours pas trouvé de toit en NBA. Un été assez équilibré au final, qui n’envoie pas de rêve mais peut aider à contribuer dès la rentrée.

Effectif pour la saison 2018-19

• Meneurs : Mike Conley, Shelvin Mack, Jevon Carter
• Arrières : Garrett Temple, MarShon Brooks, Andrew Harrison
• Ailiers : Dillon Brooks, Kyle Anderson, Wayne Selden
• Ailiers-forts : JaMychal Green, Omri Casspi, Chandler Parsons
• Pivots : Marc Gasol, Jaren Jackson Jr, Ivan Rabb

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Un effectif à la Memphis, en gros. C’est-à-dire ? Rien de très clinquant, rien de All-Star, mais du bon matos capable de compter sur de vrais bosseurs et qui auront des doublures en cas de blessures. Des questions restent cependant en l’air au moment où ces lignes sont écrites, notamment les suivantes. Que faire de Chandler Parsons ? Et qui composera le duo sur les ailes aux côtés de Mike Conley ? Aura-t-on droit à des minutes avec Gasol et JJJ ? Il y a du joueur intelligent dans ce vestiaire, des gars qui ont vécu pas mal d’aventures en NBA et auront envie de fermer des bouches au FedEx Forum, mais on connaît aussi la réalité à Memphis : offensivement, il va falloir que Bickerstaff nous épate pour que les Grizzlies tiennent avec l’élite de la Ligue. Rien d’inatteignable en soit, juste que c’est un peu short au niveau des options en attaque. Par contre, pour les fans de grosse défense et de jeu physique, il y a de quoi être servi puisque l’âme du Grit and Grind est bien conservée.

Question de la saison : peut-on faire confiance à Marc Gasol ?

Lorsqu’il s’agit de faire confiance au grand Gasol sur un terrain de basket, on peut y aller les yeux fermés, le pivot est un pilier offensif comme défensif avec le bon état d’esprit qui va avec. Cependant, cette saison, ce n’est pas la confiance sur le terrain dont il sera question, c’est celle en dehors. En dehors, lorsqu’il faudra valider les décisions de Bickerstaff et ne pas piquer une crise. En dehors, lorsqu’il faudra apprendre à Jaren Jackson Jr comment dominer chez les géants, lorsqu’on a de nombreuses histoires à lui partager. En dehors, lorsque le mois de février arrivera et le management de Memphis hésitera à transférer Marco. En dehors, enfin, lorsque le mois de juillet arrivera et qu’en cas de présence encore chez les Grizzlies, Gasol prendra ou pas sa player option. Plus que jamais auparavant, l’année à venir sera tournée autour de ce qu’est le barbu espagnol en tant qu’homme et en tant que joueur. Une affaire qui peut très bien se finir, ou bien chuter dans des profondeurs abyssales.

Candidat sérieux au transfert : Chandler Parsons

Qu’on le mette tout de suite sur la table, comme ça on en sera débarrassé : Chandler sera payé 24 millions cette saison, de quoi faire transpirer pas mal d’habitants du côté de Memphis. Cependant, comme il l’a récemment écrit, Parsons souhaite enfin proposer aux fans des Grizzlies ce qu’ils attendent depuis deux ans et son arrivée dans la région. Il faudra clairement réaliser une saison digne de ses potentiels standards, car non seulement sa carrière en dépend en NBA… mais aussi sa valeur sur le marché. Et malgré tout le soutien que le management peut offrir à l’ailier, tout le monde sera content si CP retrouve un bout de son niveau et retrouve des couleurs sur le market. Auquel cas, en croisant les doigts, quelqu’un acceptera de le récupérer avec sa saison suivante… à 25 millions.

Candidat sérieux pour la surprise : Jaren Jackson Jr

Déjà que, de base, il avait moins de hype que ses copains juste avant la Draft, le voir arriver à Memphis ne fera que le conserver loin des projecteurs. Et quelque part, ce n’est pas plus mal pour Jaren Jackson Jr, qui débarque en NBA en étant un des joueurs les plus jeunes de toute la jungle. Doué, malin, intelligent mais encore très brut, l’intérieur a un potentiel fou à exploiter et les Grizzlies seraient bien contents de le voir fleurir dès sa première saison. En sortie de banc, sans pression ni attentes, Jaren pourrait tout à fait devenir une tornade humaine grâce à ses longs segments et ses mains. De là à devenir Rookie de l’année, non, clairement pas, mais justifier son spot à la Draft et devenir un titulaire indiscutable des Grizzlies la saison prochaine, oui, clairement.

Meilleur et pire scénario possible

• Mike Conley et Marc Gasol qui jouent 75 matchs, c’est tout Memphis qui bande. Les Grizzlies peuvent compter sur leurs leaders, qui intègrent parfaitement les nouveaux et rappellent à quel point leur discipline sur demi-terrain est captivante. En voyant l’équipe créer de belles bases et trouver une nouvelle harmonie, le management décide de faire confiance à Gasol et ne le transfère pas à la deadline de février. Une confiance appréciée par le barbu, qui se défonce pour son équipe et son public, participant à la bataille pour les Playoffs mais arrivant un poil trop juste au finish. Tant pis ? Tant pis. Marc a capté qu’il devait rester sur place et qu’il ne trouverait pas mieux ailleurs, comme confort de vie et comme endroit où rester un poids lourd. Et parce que les choses sont bien faites, non seulement il prend sa player option pour jouer à Memphis un an de plus, mais la Draft offre un sympathique 7ème choix à la franchise : désolé Boston, ce pick revient aux nounours.

• La prolongation de Bickerstaff était bien une énorme erreur. Perdu, le coach n’arrive pas à créer d’identité de jeu chez ses Grizzlies et les rumeurs autour d’un transfert de Marc Gasol empestent dans le vestiaire. On pensait pouvoir profiter à nouveau de son duo avec Conley ? Manque de pot, le meneur se blesse encore et doit louper 50% de la campagne. Pire encore, dans une fin de saison clairement mal gérée, Jaren Jackson Jr montre davantage de Stromile Swift que de Chris Bosh dans son jeu, et Mo Bamba vient poser un énorme double-double sur la raquette de Memphis en souriant. Quitte à bien faire les choses, la loterie emmerde Memphis et donne un 9ème choix de Draft… qui va directement dans les mains des Celtics. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, pour un Gasol qui devient agent libre dès le 1er juillet 2019 et quitte sa franchise de toujours au bout d’une petite semaine de liberté.

Pronostic de la rédaction : 36 victoires – 46 défaites

Sans être spectaculaires, mais sans être affreux non plus, les Grizzlies de 2018-19 devraient proposer une campagne dans le ventre mou de l’Ouest, avec option tanking à surveiller à l’approche de la fin de saison. On a envie de croire au retour du duo Gasol – Conley et à l’intégration des vétérans, mais de là à parler comme le propriétaire et déjà préparer les t-shirts à distribuer pour les Playoffs ? Nope, désolé.