Giannis Antetokounmpo raconte son workout avec Kobe Bryant : “Le workout était à 14h30, j’étais là à 11 heures”
Le 25 sept. 2018 à 16:05 par Theo Faria
Kobe Bryant a raccroché les sneakers depuis maintenant deux ans mais il reste toujours aussi présent dans l’univers de la NBA. Pas en costard dans les bureaux ou sur le banc d’une franchise, mais auprès des jeunes talents qui domineront la Ligue dans les années à venir. Et Giannis Antetokounmpo est définitivement ce genre de joueur, avec du talent, des qualités et une éthique de travail hors du commun… comme Kobe en fait, et les voir travailler ensemble pendant l’été n’a rien de très surprenant. A l’occasion du Media Day, le Grec est revenu sur un des événements marquants de son intersaison.
Oui, il y a de quoi avoir très peur. Kobe Bryant d’un côté, légende parmi les légendes, et Giannis Antetokounmpo de l’autre, un mutant de seulement 23 ans qui marche déjà sur ses adversaires. L’un est présent pour partager son savoir, l’autre boit ses paroles avec un seul objectif : apprendre, toujours et encore afin de devenir un meilleur joueur. Kobe a un vrai rôle de mentor auprès des joueurs les plus prometteurs aujourd’hui, et se donne à fond dans cette nouvelle tâche. On se souvient des “Mamba Challenge” sur Twitter où il distribuait des objectifs à atteindre à chacun, mais cette année, il a franchi une grande marche : les workouts privés s’intensifient avec de grands noms. On est loin des workouts de Chris Brickley qui rassemblent de grands joueurs dans un pickup game avec pleins de caméras autour du parquet. Avec Kobe, tout est privé, tout est intime, tout se passe entre lui et le joueur. On a parlé de Jayson Tatum qui a rendu visite à son idole pendant l’été, c’est désormais au tour de Giannis. Lors du Media Day, le Grec s’est exprimé à ce sujet, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a pris tout ça très, très sérieusement.
“Kobe est un des meilleurs joueurs de tous les temps. Je savais que j’allais apprendre beaucoup avec lui. Je voulais avoir sa vision des choses. Par exemple, comment il pense le jeu, comment il le ressent, est-ce qu’il pense à la récupération ? Plein de choses comme ça. […] Le workout était programmé à 14h30, j’étais là à 11 heures. J’ai atterri à 9 heures, j’ai pris mon sac, une voiture. Un peu de massage, quelques tirs. J’ai travaillé un peu mon corps puis je suis retourné shooter. Dix minutes avant qu’il arrive, j’étais là en train de tirer quelques lancers-francs. Puis il est arrivé et on a commencé à bosser. […] Je voulais juste lui montrer que je n’étais pas là pour traîner. Je suis là pour m’améliorer, c’est aussi simple que ça. Je pense qu’il l’a compris. C’est pourquoi on a pris cet entraînement très sérieusement. Il était très ouvert sur sa vision du jeu, de ce qu’il pense de moi en tant que joueur et de ce qu’il pense des Bucks.”
Maturité : 20/10. Comment ne pas retrouver un peu de Kobe dans Giannis ? Pas dans le jeu évidemment, mais la mentalité, cette fameuse “Mamba Mentality” qui est omniprésente chez le Grec. Si certains affirmaient que Kobe n’était pas le meilleur exemple à suivre, on ne peut que leur prouver le contraire avec les propos de Giannis ou ceux de Jayson Tatum. Ce travail acharné, cette détermination et ce sérieux qu’il a emmagasiné par toutes les épreuves qu’il a pu traverser lors de son enfance en Grèce font d’Antetokounmpo un joueur unique en NBA. Chaque personne qui côtoie ou a côtoyé l’homme pourrait tous sortir le même discours à son propos : un gars qui se donne les moyens, qui met tous les efforts possibles pour atteindre son objectif. Mais qui, surtout, ne s’enferme pas dans sa bulle, qui est curieux et qui a soif d’apprendre. Budenholzer affirme qu’il cherche sans cesse à parler, à lui et à d’autres grands joueurs ou coachs. Toutes ces connaissances, mélangées à sa vision des choses, son talent et son travail nous donnent un gars qui dominera son sport pendant les dix prochaines années (minimum). Bien sûr, on s’avance beaucoup en affirmant cela, tellement de choses peuvent arriver en tant de saisons, mais le développement de Giannis est quand même un exemple du genre.
On en a vu des joueurs uniques qui se tuaient à l’entraînement. Kobe, LeBron, Duncan et tant d’autres, une liste de monstres du basket, que Giannis pourrait très vite intégrer s’il continue sur sa lancée. Il a toutes les cartes en main et il saura les utiliser, on peut lui faire confiance.
Source texte : Journal Sentinel