Chris Bosh rêve toujours d’un ultime retour en NBA : c’est la dernière chance de faire chauffer CB

Le 31 août 2018 à 12:48 par Aymeric Saint-Leger

Chris Bosh
Source image : NBA League Pass

Chris Bosh qui déclare faire son retour en NBA, c’est désormais une sempiternelle mélodie qui tourne depuis plus de deux ans et demi. La dernière rencontre à laquelle le probable futur Hall of Famer a pris part, c’était en février 2016. Mais c’est bien depuis l’année précédente que l’intérieur rencontre des problèmes, au niveau de la coagulation du sang. Sans mauvais jeu de mot, le Boshasaurus ne veut pas voir sa carrière finir en eau-de-boudin, et veut se relancer pour un dernier tour de piste. La saison 2018-19, c’est sans doute celle de la dernière chance. 

Quel funeste destin que celui de Chris Bosh. Drafté en quatrième position par les Raptors en 2003, il a repris le flambeau de l’enfant chéri de Toronto, Vince Carter. Plus que cela, il deviendra l’un des symboles de la franchise, à tel point qu’on peut se demander aujourd’hui quelle place il a dans son histoire. Pendant sept belles saisons, il donnera une nouvelle énergie au peuple canadien, en portant tous leurs espoirs. Puis en 2010, l’heure est venue d’aller chercher une bague à enfiler sur sa patte de Dino. Dans le même temps que The Decision, il débarque à South Beach, pour former les Heatles. Il sera la troisième roue du tricycle, la troisième tête du cerbère, sacrifiant son apport offensif et modifiant son rôle pour apporter ce dont Miami avait besoin. Sous l’ère BronBron, il ne dépassera jamais les 18,7 points de moyenne en saison, alors qu’il n’est pas descendu sous la barre des 22,3 unités lors de ses cinq années All-Star dans le pays de Céline. Le jeu en valait la chandelle, puisque le Boshasaurus rafle deux bagouzes, et se sent plutôt bien au Heat. Il y reste d’ailleurs même après le retour du Roi en son pays, à l’été 2014. C’est malheureusement lors de la saison qui suit cet événement où tout va basculer pour CB4, who will never be the same than before. En février 2015, on apprend que son année se termine prématurément, à cause de caillots de sang dans ses poumons. Paf, embolie pulmonaire, hôpital, on sera tous inquiets pour lui, mais il en s’en sort, et récupère plutôt bien. Les nouvelles sont rassurantes pendant l’été, Chris Bosh attaque l’exercice suivant sourire aux lèvres. Ce qu’on ne savait pas encore, c’est que c’était peut-être le dernier. Après le 9 février 2016, et une défaite contre les Spurs, la saison de l’intérieur se met en pause, pour les mêmes soucis que l’année précédente. Après une tournée des médecins, il ne sait pas s’il peut reprendre le basket. Lui dit oui, Pat Riley ne veut pas prendre le risque. Depuis, on n’a pas revu Chris Bosh rechausser les sneakers, si ce n’est sur quelques entraînements. Et malgré des velléités de retour incessantes, en avril 2017, octobre 2017, février 2018 et mars 2018, personne n’a donné sa chance à CB de faire chauffer le moteur une dernière fois, tout en contrôle et sous traitement. L’abnégation est malgré tout toujours là, mais il n’est pas éternel. Une énième tentative de retour est prévue pour l’exercice 2018-19, ceci dit, ce sera sûrement, de son propre aveu à Yahoo Sports, la dernière.

“Oui, c’est toujours dans mon esprit [un retour, ndlr]. Évidemment, si ça n’arrive pas avant février, je ne suis pas stupide… Mais oui, j’ai toujours hâte et envie de ça. J’essaye toujours de surmonter cet obstacle, et j’essaye de faire quelque chose. J’ai hâte de faire face à ce challenge. Je sais que je peux toujours jouer au basket et être un 3-and-D pour une des franchises de la Ligue.”

La détermination à toute épreuve de Chris Bosh est remarquable. Il se sent prêt physiquement à s’envoyer en l’air une dernière fois. Toujours sous traitement, il a consulté de très nombreux médecins, et est capable d’identifier les symptômes de sa maladie. Ainsi, il peut s’arrêter à tout moment, être un minimum en contrôle, et jouer, légèrement avec le frein à main peut-être, mais jouer. Il a appris à apprivoiser ses problèmes de coagulation, il lutte, et souhaite simplement s’offrir un dernier tour de piste. Il faut dire que s’il est effectivement en forme, pépère pourrait apporter à une franchise, de par son expérience, mais aussi par son profil d’intérieur-shooteur-défenseur. On parle quand même d’un Dino qui shootait à plus de 36% du parking qui lui est cher lors de ses deux dernières saisons. Un vétéran comme ça, onze fois All-Star, on en veut tous les jours. Le problème n’est malheureusement pas le talent du bonhomme, mais l’aspect médical. La peur, l’appréhension de signer quelqu’un avec des problèmes de santé si importants, les franchises NBA le ressentent. La Ligue ne veut d’ailleurs pas prendre de risque, tout comme avec Isaiah Austin, pour ne pas que des catastrophes arrivent, comme celle du regretté Zeke Upshaw. Adam Silver et les propriétaires de franchise ne veulent pas avoir de fardeau à porter sur le dos, ce qui a l’air de condamner de manière quasi définitive la volonté de retour du Boshasaurus. En effet, si les mentalités vont évoluer, il a 34 ans, 35 en mars prochain, et l’horloge tourne. Ainsi, on assiste sans doute à la dernière tentative de come-back de CB. Qui osera se positionner pour lui filer un contrat ? On ne le sait pas. Pat Riley devrait rechigner à lui filer un contrat. On peut se rêver à l’imaginer finir à Toronto, où tout a commencé. Ou bien sait-on jamais, avec l’influence de LeBron James, il pourrait filer un coup de pouce à son compère et faire le forcing pour rapatrier l’homme au cou interminable chez les Lakers. D’autant plus que D-Wade n’a pas encore confirmé son retour à Miami, malgré des velléités de rester à South Beach… Scénario improbable vers une réunion des Heatles à LA ? De quoi faire saliver certains nostalgiques.

On ne peut qu’admirer le courage de Chris Bosh pour essayer de boucler la boucle avec sa passion pour la balle orange. Souhaitons-lui de trouver franchise à sa papatte pour l’année prochaine, mais surtout de rester en bonne santé, ce qui reste quand même le plus important. Ce n’est pas une histoire de prestige, ou d’argent pour CB, juste un moyen de danser un tango endiablé pour la dernière fois avec son amour de toujours. C’est beau, c’est Bosh.

Source texte : Yahoo ! Sports