Mike Conley réalise que Memphis subit la loi des gros marchés : on lui rappelle le nombre de zéros sur son chèque ?

Le 24 août 2018 à 18:26 par Theo Faria

Marc Gasol Mike Conley
Source image : Montage YouTube

Depuis quelques années, le rassemblement de superteams s’est peu à peu démocratisé, de Miami à Golden State, afin d’avoir le plus de chances de décrocher un titre. Si certains “anciens” dénoncent cette génération, des joueurs actuels s’en plaignent mais sous un autre angle : aucune chance de voir ce phénomène se produire dans un petit marché, ce qui est le cas pour Mike Conley à Memphis.

C’est un des sujets qui animent les débats entre légendes de la Ligue et stars d’aujourd’hui. A l’image des Julius Erving, Paul Pierce, ou encore Scottie Pippen, cette ère de la NBA est définie par une génération de superteams où la loyauté est un concept oublié. Les chasseurs de bagues ont envahi l’Association, désormais dominée chaque année par une poignée d’équipes. Malgré l’existence dans l’histoire de la NBA de grandes équipes avec de multiples stars dans leur effectif, leur grand nombre aujourd’hui fait grincer des dents certains fans de NBA. Les “c’était mieux avant” continuent de pleuvoir, et le phénomène s’est encore amplifiée cet été avec la signature de Cousins à Golden State. Mais on apporte aujourd’hui un nouveau problème à ce concept, non seulement il dénature la compétition mais il ne profite pas à tout le monde. Bien évidemment, on ne parle pas d’une utopie dans laquelle chaque franchise serait un regroupement de grands joueurs, mais seulement quelques franchises apparaissent aujourd’hui capables de se créer une superteam, les autres n’étant pas assez attractives. C’est en tout cas ce que rapporte Mike Conley, qui joue dans le petit marché de Memphis, dans des propos relayés par le Washington Post.

“Oui, c’est évidemment frustrant. Être à Memphis, faire partie d’un petit marché, la free agency est toujours compliquée, il faut toujours passer par la Draft. Avec tout ce que les autres équipes ont pu accomplir à travers le marché des agents-libres et du mouvement incessant des joueurs, c’est vrai que ça nous manque ici.”

La question de savoir si les petits marchés sont exclus de ce phénomènes des superteams est légitime. On a évidemment du mal à imaginer les Curry, Durant, Cousins, Green et Thompson à Memphis plutôt que dans la baie californienne, à Oakland et bientôt à San Francisco. La marque “Golden State” se construit grâce à son équipe mais également son environnement, et c’est sûr que Memphis est moins sexy qu’une ville se trouvant à quelques kilomètres seulement de la Silicon Valley. Très peu de franchises, comme les Lakers l’ont fait cet été, sont capables d’attirer le meilleur joueur de la Ligue alors qu’ils sont au fond du trou depuis plusieurs saisons. Mais attention aux conclusions hâtives (on sait que vous aimez ça), les petits marchés ne sont pas “exclus”, ils doivent être gérés différemment. Comme le dit le meneur au contrat avec sept zéros, c’est par la Draft que ces équipes vont se construire des gros effectifs. Les Spurs l’ont parfaitement fait, OKC également avec Russ, KD et Harden, ou encore les Warriors avant qu’ils ne deviennent l’un des plus gros marchés actuels. Aujourd’hui, seuls les Lakers (et les Clippers, plus pour la ville que la franchise hein), Golden State, New York, Boston et Philadelphie sont les vrais gros marchés qui dominent la free agency. Et comme mentionné plus haut, les Spurs ou encore le Thunder ont réussi à dépasser ce statut de petit environnement par leur histoire et leur compétitivité. Après une Finale de Conférence en 2013, Memphis n’a pas réussi à garder cette place forte à l’Ouest, en perdant peu à peu son importance, ne parvenant à attirer aucun gros free agent sauf… Chandler Parsons, qui était un gros poisson à l’époque. Le même scénario se serait-il passé si les Grizzlies jouaient à L.A., NYC ou Las Vegas ? On ne le saura jamais, mais la question mérite d’être posée.

Les petits marchés sont très dépendants de la Draft, ce n’est pas une grande nouvelle. Mais Mike Conley met le doigt sur un point important des grandes villes : elles sont les seules à pouvoir attirer les grands joueurs libres l’été. Une ville peu attractive, avec peu de compétitivité et peu d’histoire, t’auras beau avoir de la marge et un contrat max à proposer, tu peux tout remballer. Et malheureusement, le constat ne date pas d’hier.

Source texte : The Washington Post