Juan Carlos Navarro prend sa retraite : on a beau le détester, pensons aussi à le respecter et à l’honorer

Le 18 août 2018 à 17:52 par Theo Faria

Juan Carlos Navarro
Source image : Twitter - @FCBbasket

Juan Carlos Navarro prend officiellement sa retraite à 38 ans. L’une des icônes du basket espagnol de ces vingt dernières années était présent lors des nombreux duels France-Espagne, autant dire que nous, français, ne le portons pas vraiment dans nos cœurs. Mais les grandes rivalités demandent de grands compétiteurs et l’Espagnol en faisait partie, alors chapeau, monsieur Navarro. 

L’image est encore dans toutes nos têtes. JO 2012 à Londres, quart de finale entre la France et l’Espagne. Les Bleus sont menés de six points à 24 secondes de la fin, remise en jeu pour les Espagnols. Navarro reçoit la balle et reçoit une patator dans les bouliches de la part de Nicolas Batum. Cette séquence est à l’image de la rivalité entre les deux sélections. Chacun refuse de perdre face à l’autre, on aime se détester des deux côtés. La liste des affrontements France-Espagne en phase finale de grandes compétitions n’en finit plus : les défaites des Bleus en quart à l’Euro de 2009 et en finale en 2011, en quart aux JO de Londres en 2012, puis la délivrance en demie à l’Euro 2013. Après un nouveau succès français en quart au Mondial de 2014, c’est la désillusion pour l’Eurobasket, l’année suivante, alors que les Bleus étaient à la maison. Défaite en demie face aux Espagnols, le rêve bleu est brisé. Tony Parker prendra ensuite sa retraite aux JO de 2016 après l’élimination en quart par… l’Espagne. Mais cette rivalité est en train de prendre une vraie tournure avec un changement de génération progressif. Les frères Gasol sont proches de la retraite, TP ne reviendra plus en en sélection, et ce sera désormais le cas pour Juan Carlos Navarro. L’une des icônes de ces affrontements ne sera donc plus sur les parquets la saison prochaine et sa retraite a été annoncée par son club de toujours, Barcelone.

Le club annonce officiellement que Juan Carlos Navarro fera partie de la structure basket à partir de la saison 2018/2019 comme le prévoit le contrat signé en septembre 2017, maintenant qu’il est retiré de toute activité sportive.

‘La Bomba’ laisse derrière lui une carrière de 20 ans pleine de succès avec l’équipe première.

(…) Navarro a mis un terme à sa carrière, qui s’étend de 1997 à 2007 et de 2008 à 2018, pendant laquelle il a remporté 35 titres majeurs, ce qui fait de lui le joueur le plus couronné de succès de l’histoire de la section basket du Barça.

L’équipe a ensuite posté sur Twitter une petite vidéo pour rendre hommage à la légende du club.

LEGEND 🙌 #GràciesNavarro pic.twitter.com/2rL1ERMG8X

— Barça Basket (@FCBbasket) August 17, 2018

Parmi les 35 titres mentionnés par le club, on peut mettre l’accent sur les neuf championnats espagnols remportés, les deux Euroleague, le mondial de 2006, deux médailles d’argent aux Jeux Olympiques en 2008 et 2012. Sur le plan individuel, il a remporté un titre de MVP de l’Eurobasket, un MVP d’Euroleague ainsi qu’un MVP du Final Four de la plus grande compétition de basket en Europe. On a beau le détester pour tous les mauvais souvenirs qu’il nous a fait vivre face à l’Équipe de France, Juan Carlos Navarro reste un grand nom de l’histoire du basket mondial. L’un des regrets que l’on pourrait avoir, en tant que fan de NBA, est de ne pas l’avoir vu fouler les parquets NBA plus longtemps. Et oui, Navarro a bien fait la traversée de l’Atlantique, mais pour une seule petite saison. Drafté en 2002 en 40ème position par les Wizards, il signera finalement en 2007 avec les Grizzlies de Kwame Brown. Dans un rôle de remplaçant derrière un certain Kyle Lowry et le rookie Mike Conley, il participera aux 82 matchs avec une moyenne de 10,9 points et 2,2 passes. Il est même aligné 30 fois dans le cinq de départ suite aux nombreuses absences de Mike Conley (quelle surprise). Malheureusement, les Grizzlies vivent une saison catastrophique en termes de nombres de victoires, en finissant avec un bilan de 22 succès pour 60 défaites. L’aventure de l’Espagnol s’arrête donc après une petite saison dans la Grande Ligue, mais le joueur doit avoir très peu de regrets : il ne changerait sa carrière en Europe pour rien au monde.

Le basket mondial peut rendre hommage à la carrière de Juan Carlos Navarro. Même s’il n’a pas ébloui le monde entier en jouant durablement en NBA, il l’a fait chaque été, pour le plus grand malheur de notre équipe de France. Mais comme Nando DeColo l’a également fait sur Twitter, on ne peut qu’applaudir le bonhomme. 

Source texte : FCBarcelone.com, NBC Sports